« Petit marquis », « aucun respect » : la charge d’Alexandre Benalla contre les sénateurs
Joint par France Inter, l’ex-collaborateur de Macron estime que la commission d’enquête du Sénat bafoue la démocratie. Il se dit « contraint » de s’y rendre.
« Ce sont de petites personnes, qui n’ont aucun droit, et aucun respect pour la République française et la démocratie. » La charge est signée Alexandre Benalla, qui a répondu mardi soir aux questions de France Inter après une journée pleine de rebondissements sur sa convocation devant la commission d’enquête du Sénat le 19 septembre. La journaliste décrit un Alexandre Benalla « [plein] de colère et parfois presque au bord des larmes ». L’ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, mis en examen pour des violences contre des manifestants le 1er mai à Paris, a refusé que l’enregistrement de l’interview soit diffusé, mais a accepté sa retranscription.
Mardi en milieu de journée, on apprenait qu’Alexandre Benalla refusait la « demande d’audition » du Sénat, provoquant la colère des membres de la commission. Dans la soirée, il annonçait finalement dans un communiqué : « Afin d’éviter les poursuites judiciaires dont on me menace, je vais être contraint de me rendre devant cette commission si une convocation officielle m’est adressée. Toutefois, je ne pourrai répondre à aucune question concernant les faits dont la justice est saisie. […] Je déplore qu’on m’impose ainsi de comparaître devant une commission qui n’a aucune légitimité à poursuivre ses travaux au mépris des principes fondamentaux de notre Constitution et de notre démocratie. »
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« Ce sont de petites personnes »
Interrogé par France Inter, ses mots se font moins policés. « Je vais venir, à la convocation. Parce qu’on me menace. On me menace vraiment d’une manière directe. […] Parce que monsieur Philippe Bas, je mesure très bien mes propos, ce petit marquis, m’impose aujourd’hui de venir devant lui, sinon il m’envoie la police ou la gendarmerie. » Il attaque le bien-fondé de cette convocation : « En tout cas, la mission d’information qui s’est vu attribuer les prérogatives d’une mission d’enquête, mais qui n’en a aucun droit, et qui bafoue notre démocratie, qui la foule de son pied. »
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Mais la colère d’Alexandre Benalla se dirige aussi vers les sénateurs membres de la commission. « Ce sont de petites personnes, qui n’ont aucun droit, et aucun respect pour la République française et la démocratie. […] Le Sénat bafoue les règles fondamentales de la démocratie française qui sont celles de la séparation des pouvoirs. […] Ils sont quoi, ces gens-là ? Ils sont des politiques qui font de la po-pol, de la petite politique. Ce sont de petites gens, qui n’ont jamais existé dans le paysage politique français et qui aujourd’hui, à travers Benalla, veulent essayer d’avoir le président Macron. Mais ils n’y arriveront pas ! » Et l’ancien garde du corps de l’Élysée de conclure : « Le Sénat français, qui bafoue les règles constitutionnelles de notre pays, très sincèrement, je vous le dis franchement, je n’ai aucun respect pour eux. »
Le président du Sénat Gérard Larcher a réagi mercredi et a dénoncé des « propos offensants » d’Alexandre Benalla : « Je ne laisserai pas insulter l’institution qu’est le Sénat », a-t-il ajouté sur LCI. « Monsieur Philippe Bas et ses rapporteurs seront extrêmement attentifs à la séparation des pouvoirs », a continué Gérard Larcher, et à ce qu’il n’y ait « aucune confusion avec l’instruction en cours ».
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