Perquisition dans le Gard : les gendarmes d’élite interviennent à Tornac

Perquisition dans le Gard : les gendarmes d’élite interviennent à Tornac

L’intervention a eu lieu dans le hameau de Bouzène, à Tornac.

Photo ALEXIS BÉTHUNE

L es militaires du PI2G d’Orange étaient à la recherche d’un jeune homme soupçonné de radicalisation à Tornac dans le Gard.

Il fait nuit noire, lorsque la colonne d’assaut des gendarmes d’élite du peloton d’intervention interrégional de Gendarmerie d’Orange (PI2G) longe les murs du petit hameau de Bouzène à Tornac. « Un peu avant minuit ce mercredi, j’ai entendu un bruit métallique, je me suis levé, j’ai cru qu’il s’agissait des voleurs de voiture. J’ai vu des gendarmes. Ils m’ont dit de rentrer, de fermer les volets et de me barricader », témoigne un voisin.

Intervention sans heurts

Les bruits métalliques entendus sont en fait les gendarmes d’élite en train de défoncer le portail. Les militaires pénètrent dans la propriété. La famille se tient sur le perron de la maison. Seul le père est menotté « sans violence », précise une source judiciaire qui ajoute : « L’épouse et les enfants ont été laissés libres de leur mouvement. Il n’y a eu aucuns cris, aucuns pleurs. »

« Sa femme est entièrement voilée, on ne voit que ses yeux » raconte un voisin

La même source judiciaire se refuse à entrer dans les détails de l’opération, mais confirme que « cette perquisition administrative était justifiée. Les renseignements acquis faisaient état d’un faisceau d’indices concordants. Quant à l’intervention, les spécialistes considèrent qu’il s’agit d’une action « en souplesse ». Les précautions d’usage ont été prises. Aucun coup de feu n’a été tiré. Les gendarmes formés à ce type d’intervention ont une grande maîtrise de la force et une stricte discipline du feu. »

Soupçonné de radicalisme

La perquisition se serait révélée fructueuse, mais les autorités ont refusé d’en livrer davantage. Dans le village, on n’est pas étonné par cette opération : « La femme de l’un des fils est entièrement voilée. On ne lui voit que les yeux. On ne la voit que brièvement. Ça fait 10 ans qu’ils sont là. D’apparence, c’est une famille sans histoire. » La cible principale visée serait un jeune homme d’environ 25 ans, ancien élève du collège d’Anduze. L’homme se serait radicalisé brutalement, surprenant ses anciens amis d’école, dont l’un d’eux habite aussi le hameau : « Je l’ai croisé en ville, je ne l’ai pas reconnu au début. Les gendarmes avaient bloqué le quartier. Ils avaient un chien. J’ai vu de nombreuses allées et venues de véhicules. Ils sont partis vers 3 h 30 du matin. C’était impressionnant, c’est vrai que j’ai eu peur. »

Le calme est revenu dans le petit village situé à quelques kilomètres d’Anduze. Ce jeudi matin, les policiers du commissariat d’Alès ont été surpris de recevoir la visite du jeune homme. Celui-ci comptait certainement apporter des réponses aux enquêteurs.

Des gendarmes d’élite bientôt plus nombreux

Les trois pelotons d’intervention interrégionaux de gendarmerie (PI2G) existants (Toulouse, Orange et Dijon), vont bientôt être renforcés. Deux autres pelotons de gendarmes d’élite seraient en cours de création. Depuis environ un mois, une sélection drastique est en train d’être opérée afin de recruter les meilleurs candidats. Les épreuves qu’ils subissent n’ont rien à envier à celles de la prestigieuse unité du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).

Les PI2G, constitués de 30 militaires, sont formés par des instructeurs du GIGN. Leur mission comprend l’escorte de détenu, les interpellations domiciliaires, la lutte contre le grand banditisme, la protection de personnalités, la maîtrise des forcenés, la lutte antiterroriste… de manière autonome ou en appui du GIGN. L’unité d’Orange intervient de manière régulière dans la région Languedoc- Roussillon. Elle effectue environ 100 missions sensibles chaque année.

Source : Midi Libre

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