Permis de tuer ou légitime défense ?
Que l’on soit gendarme ou policier la violence associée au déchaînement de haine sont devenus monnaie courante, voire pain quotidien. La cible est désormais clairement identifiée.
L’attaque des policiers, à Viry-Châtillon, a provoqué émoi, indignation, hargne, révolte et j’en passe… Dix jours après cet assaut l’un d’entre eux est toujours entre la vie et la mort. S’il en réchappe, ce que nous souhaitons tous cela va sans dire, cet homme en gardera les stigmates à vie au même titre que sa collègue.
Dix jours après ce drame, ma colère est à peine retombée : rage envers ces tueurs ; fureur contre nos gouvernants ; désarroi face aux souffrances de ces camarades avec les séquelles qui s’en suivront. Cela pour garder une caméra !
Pour la seconde fois cette année, nous avons pu voir ce que la vie d’un représentant de la loi valait aux yeux de la racaille citoyenne : c’est-à-dire peau de balle et balai de crin !
Avec à chaque fois la même image d’horreur : un véhicule de police en flammes avec ses occupants en sursis… Le même objectif : tuer du flic.
Et que l’on ne s’y trompe pas, les mêmes agressions se seraient produites s’il ce fût agit de gendarmes. Le bilan 2005, succinctement brossé infra, en est l’illustration.
Dans cette dernière tragédie de Viry-Châtillon, l’autruche de Beauvau a démontré une fois de plus son inaptitude à commander la grande maison. Incapable de nommer un chat un chat. Quelle suffisance ! Quel mépris à l’égard des professionnels de l’ordre !
Car ce sont bien des criminels, des assassins et non des « sauvageons », ce vocable à la con, qui ont voulu brûler vifs quatre policiers. Des tueurs parfaitement organisés selon un plan prémédité et minuté.
Alors pourquoi nos camarades ne se sont-ils pas défendus ? Certes, je me garderai de porter un jugement. Je sais par expérience qu’il n’est pas aisé de sortir son arme lorsqu’on est assis et sanglé dans un véhicule.
De plus dans ce contexte, se protéger des flammes, contrer le blocage des portes, s’inquiéter du sort de son collègue tout en neutralisant la menace, on ne voit ça que dans les productions hollywoodiennes. La réalité est tout autre.
Pourtant, ces criminels n’auraient-ils pas mérité d’être abattus sur le champ ? Je le pense sincèrement et en toute conscience. La légitime défense fait partie du droit français que je sache. Pris au piège des flammes, cernés et coincés par leurs agresseurs, nos camarades policiers étaient en situation de défendre leur vie.
J’ose espérer qu’un jury, confronté aux terribles images des véhicules en feu et à la situation dramatique de ces fonctionnaires, aurait l’intelligence de reconnaître une circonstance conforme à l’article 122-5 du code pénal ?
Bien qu’en retrait de la vie active, je partage le ressentiment des camarades du terrain. Cela dit, mon mécontentement ne doit pas avoir le caractère de l’injure : exercice difficile je le confesse.
Et ce n’est pas les chiffres du bilan des agressions contre les gendarmes, en 2015, qui vont faire retomber ma rancœur.
A ce sujet, le « Parisien » a rapporté les propos de Karine Lejeune, officier porte parole de la DGGN.
Ainsi, une hausse de 15% a été constatée par rapport à 2014 dont :
- + 27% pour les agressions physiques ;
- + 30% quant à l’usage d’armes à feu, couteaux ou armes par destination.
Le corps des sous-officiers paie un lourd tribut avec une progression de 24 %. Rien d’étonnant à cela ! Sans aucune ironie de ma part, c’est un fait, tout ce qui constitue la cheville ouvrière du terrain n’est pas forcément issu de Melun.
Les gendarmes adjoints volontaires ne sont pas laissés pour compte. En 2015, ils ont été 1 160 à subir des atteintes verbales ou physiques. Notons au passage que les réservistes représentent déjà 2 % des victimes. Patience, avec la montée en puissance de cette composante, ce taux va grimper en flèche.
La maison d’en face n’est pas davantage épargnée ! L’actualité en témoigne.
Une chose est sûre, l’escalade de la violence ne s’arrêtera pas de si tôt. Les territoires perdus croissent, eux aussi, et leur reconquête sera extrêmement difficile. Le prix à payer sera considérable. En effet, vu la tournure des événements associé au laxisme politique auquel nous avons été habitué la perspective de minis guérillas urbaines n’est plus une utopie.
Or, qu’avons-nous entendu en réponse à ces faits criminels ?
Ceci : « inqualifiable et intolérable. Tout sera fait pour retrouver les auteurs de cette attaque et les traduire devant la justice pour qu’ils soient condamnés à une peine à la mesurede la gravité de leur acte ». Ou bien encore : « des actes aussi intolérables appellent des sanctions exemplaires. Les auteurs
seront poursuivis sans relâche et traduits en justice ». Du blablabla de comptoir, des phrases toutes faites préparées à l’avance que nous avons déjà entendues lors d’autres tragédies : contre Charlie-Hebdo – l’Hyper cascher de la Porte de Vincennes – la tuerie du Bataclan – l’attentat à Nice et qui seront ressorties lors d’événements dramatiques futurs ?
Surtout Messieurs ne perdez pas vos fiches et vos formules ! Vous en aurez encore beaucoup besoin.
Le summum étant l’annonce par le Premier ministre d’un renforcement de la sécurité des véhicules… notamment à propos des surfaces vitrées. Raté pour le scoop ! Il y a belle lurette que les vitres des véhicules sont « filmés » chez les carrossiers spécialisés. D’ailleurs l’atelier central automobile de la PN, à Limoges, n’est certainement pas en reste dans ce domaine ?
« La langue qui fourche fait plus mal que le pied qui trébuche ». Et les bonimenteurs sont légion dans notre représentation nationale.
(Le 21 aout 1809, pour des faits d’incendies de forêt, et non pas de policiers, l’Empereur Napoléon avait ordonné des mesures drastiques et définitives à l’encontre des auteurs de ces forfaits…)
I have a dream : Une société civilisée, où le courage et la volonté prévalaient afin d’éliminer l’ivraie du bon grain. Mais pour que le rêve devienne réalité encore faut-il que nos politiques nous démontrent qu’ils sont, à tous niveaux et quel que soit leur courant de pensée, sévèrement « burnés » ?
Alors messieurs les parlementaires planquez vos IPad, IPhone, Smartphone, journaux et tout le saint Frusquin des bancs de l’Assemblée nationale. Montrez-vous unis et responsables. Il est de votre devoir d’adapter, de toute urgence, la loi sur la légitime défense dans les zones à risques au profit des forces de l’ordre.
Prenez de court vos « ténors », ces déconnectés du quotidien, fins prêts à nous brosser les « charentaises », pardon nous cirer les babouches (j’anticipe…) en vue de la grande représentation de 2017.
Car, assurément, ça va se bousculer au portillon. Il y a vraiment de quoi s’inquiéter sur la capacité de tous ces joueurs de pipeau à prendre à bras le corps les épreuves à venir, qui attendent notre patrie.
Pauvre France !
Alain Martelle
Trésorier de l’APG
Nous vous invitons à lire également : Paris, 500 policiers ont exprimé leur ras le bol
ainsi que l’article suivant : Manifestation de policiers sur les champs Elysees inaceptable pour le patron de la police
Laisser un commentaire