Pays de Quimperlé. Gendarmerie: Philippe de Laforcade quitte le pays
Le chef d’escadron Philippe de Laforcade quitte la compagnie de gendarmerie de Quimperlé. | Ouest-France
Philippe de Laforcade quitte la compagnie de Quimperlé pour suivre des études dans le plus haut établissement de formation de l’armée: l’école de guerre à Paris. Il revient sur ses années en Finistère-sud.
Portrait
Le chef d’escadron Philippe de Laforcade commande encore pour quelques semaines les 100 militaires de la compagnie de gendarmerie de Quimperlé dont le secteur s’étend vers Concarneau. Elle compte neuf unités dont l’une spécialisée dans l’intervention, l’autre dans le judiciaire ainsi que le groupe de commandement.
« Il y a eu des périodes marquantes, rappelle-t-il. Il y a eu beaucoup de manifestations agricoles à l’été 2015 et au début de l’année 2016. »
Il cite aussi les manifestations contre la loi Travail, des ex-salariés de la conserverie Minerve et quelques « descentes sur la voie express, difficiles à régler ». Lui qui met l’humain au premier plan, l’assure : « On est pris à chaque fois entre l’empathie, la compassion et le rôle de gendarme qui doit empêcher des bêtises, veiller à la sécurité. Il faut trouver le bon équilibre. »
Gérer les militaires et servir le territoire
Parmi les moments marquants, il évoque aussi « la manifestation anti-migrants de Trégunc » ou encore « les rassemblements après l’attentat contre Charlie Hebdo. »
Dans sa mémoire aussi, des homicides, des histoires de mœurs « toujours plus horribles », des accidents de la route dramatiques, souvent liés à des conduites addictives.
Il garde aussi en tête des moments heureux et sympathiques : « Un enfant égaré ou un ancien perdu et retrouvés. Quand on les ramène à la famille, c’est du bonheur. Et là, notre travail se rapproche de celui des pompiers, avec qui nous avons de bonnes relations. »
Démantèlement en lien avec les enquêteurs brestois d’un réseau régional de proxénétisme, enquête dans trois départements sur une filière de délinquance financière au sein des gens du voyage sont deux autres souvenirs de taille.
Ce qui passionne Philippe de Laforcade, « c’est de gérer les militaires. Ici, nous vivons en caserne. Il n’y a pas de cloisonnement entre vie professionnelle et vie privée. Mes plus grandes satisfactions sont humaines. »
Il aime former les jeunes gendarmes volontaires et « les préparer à demain. J’ai bon espoir dans les jeunes générations ».
Dans les pays de Quimperlé et Concarneau, il a pris du « plaisir à servir dans un territoire sympathique entre terre et littoral : les paysages sont riches, les tempéraments affirmés. Ici, les gens sont loyaux, la parole donnée a un sens. Les gens d’ici sont aussi travailleurs et peu sensibles à la météo. Ils sont attachants et nous avons noué des amitiés que nous garderons. »
Nouvelle piste
À la rentrée, Philippe de Laforcade intègre l’école de guerre à Paris. Ils sont trente officiers comme lui à y entrer, pour commander à l’échelon départemental ou régional, « travailler la culture interarmées et comprendre les enjeux stratégiques majeurs ».
Après onze ans sur le terrain, en Vendée, en Polynésie et en Bretagne, il reprend l’école, ses stages et déplacements. « Le téléphone ne sonnera plus, tard dans la nuit. »
Un changement de rythme qui lui permettra de prendre plus de temps pour sa famille, de poursuivre ses activités sportives, de pratiquer à nouveau la moto et peut-être le dessin.
« Ce qui me manquera, c’est le contact des gendarmes sur le terrain. Parce que nous faisons d’abord ce métier pour les hommes et les femmes qui nous entourent. C’est un vrai boulot humain. Commandant de compagnie, ça marque. Chaque passage nous marque différemment. La Polynésie m’a laissé une empreinte particulière, celle de l’intensité opérationnelle. Le pays de Quimperlé-Concarneau, une intensité relationnelle », conclut le commandant qui fête son départ ce soir, en bonne compagnie.
Source : Ouest-France
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