Paris : Un policier dérape au téléphone et insulte une plaignante. La préfecture de police demande sa suspension
Didier Lallement, le préfet de police de Paris a saisi la « police des polices » suite à la diffusion d’un enregistrement téléphonique partagé par le journal Mediapart. on peut entendre un policier insulter de « pute » une femme qui avait déposé une plainte pour agression sexuelle.
Le policier pensait avoir raccroché le téléphone avant de discuter avec des collègues à la suite de son appel téléphonique. Il a alors insulté une jeune femme de 34 ans qui venait de déposer une plainte pour agression sexuelle.
Le préfet de police demande la suspension du policier
Dès qu’il a été informé, le préfet de police de Paris, Didier Lallement indique qu’il a saisi la « police des polices« . Il demande la suspension à titre conservatoire du policier qui a traité cette femme de « pute » à plusieurs reprises. Il condamne des « propos inadmissibles » relate le journal France Bleu.
Il précise : « Aucun comportement offensant ou injurieux ne sera toléré de la part d’un fonctionnaire de police, vis-à-vis d’une victime » et rappelle son « plein engagement pour améliorer l’accueil et la prise en charge des victimes de violences conjugales et sexuelles » dans les commissariats.
Les faits sont survenus dans la nuit du 4 au 5 février 2022 quand une jeune femme dépose plainte au commissariat des 5e et 6e arrondissements de Paris pour « agressions sexuelles en état d’ivresse« . Quelques heures plus tard, un autre agent du commissariat lui téléphone et lui laisse un message sur son répondeur pour lui demander de venir compléter sa plainte. Alors qu’il pense avoir raccroché le téléphone, il se met à insulter la plaignante.
« C’est vraiment une pute. (…) Putain, elle refuse la confront’ en plus la pute »
Sur cet enregistrement, on entend le fonctionnaire plaisanter avec une de ses collègues : « je la rappellerai de toute façon parce que là, elle doit être en train de cuver ! » Il lit ensuite à haute voix un extrait de la plainte de la jeune femme. « Elle n’a pas de sens la plainte en fait« , lance-t-il.
« Ah évidemment elle refuse la confrontation », poursuit-il. « C’est vraiment une pute. (…) Putain, elle refuse la confront’ en plus la pute. Comme par hasard. En fait c’était juste pour lui casser les couilles, je suis sûr. (…) Putain, grosse pute« , dit-il encore, avant que le combiné soit bien replacé.
La jeune femme a porté plainte pour injures
Médiapart précise que c’est la femme qui a « initié les démarches auprès de l’IGPN » qui l’a entendue ce mardi. Le site d’information précise que la femme a déposé plainte pour injures. Le parquet de Paris doit maintenant qualifier les faits et de décider s’il y aura une réponse pénale.
« Nous avons saisi l’IGPN, et nous espérons que l’enquête aboutira à des poursuites tant pour ma cliente que pour toutes les femmes victimes de ces situations« , explique son avocat maître Arié Alimi à Médiapart. Il estime que les propos du policier reflètent « malheureusement le quotidien à la fois des violences conjugales, des agressions sexuelles et des violences policières« . « Derrière les discours et les promesses, il y a une absence totale de considération », conclut Maître Alimi.
« Je le fais pour toutes les femmes qui n’ont pas la chance de pouvoir le faire »
La jeune femme espère que son histoire ne restera pas lettre morte. Si elle choisit de la médiatiser, c’est parce que, dit-elle à Médiapart, « je ne pouvais pas la garder pour moi« .
« Je suis féministe, je le fais pour toutes les femmes qui n’ont pas la chance de pouvoir le faire. Ce n’est pas que mon affaire, ce n’est pas personnel« , glisse-t-elle.
Source : Actu Pénitentiaire
Laisser un commentaire