Par le Général Dominique Delawarde : INFO HEBDOMADAIRE – 3 documents
(Note de la rédaction de Profession-Gendarme : retrouvez les 3 documents en fin de publication)
Bonjour à tous,
Aujourd’hui 3 documents
1 – A la lecture de 21 courtes citations des 4ème et 5ème siècles, faites par des auteurs qui ont vécu la chute de l’empire romain, on ne peut s’empêcher de noter quelques similitudes avec la situation que nous connaissons aujourd’hui. A méditer.
https://www.egaliteetreconciliation.fr/La-chute-de-l-Empire-romain-resonne-etrangement-avec-aujourd-hui-71512.html
2 – Un court article du Colonel (ER) Régis Chamagne, ancien pilote de chasse, qui fait apparaitre la raison majeure de la guerre en Ukraine et son probable dénouement.
https://www.regischamagne.fr/la-vraie-guerre-devoilee/
3 – La vidéo de situation nmr 127 de XM sur la situation en Ukraine sous le titre: « Polonerie, dédollarisation, GPA pour tous « . https://odysee.com/@STRATPOL:d/1277:2
Les considérations économiques me paraissent de plus en plus importantes. Ce sont elles qui décideront de l’issue du conflit entre l’OTAN et la Russie sur le théâtre ukrainien.
Bonne information alternative à tous et à chacun de se forger sa propre opinion, bien sûr
Général Dominique Delawarde
PS : Le complexe industriel de la censure otanienne a tenté d’empêcher, la semaine dernière, la publication sur youtube de deux vidéos enregistrées par Radio Info Cité (Canada) sous des prétextes fallacieux.
Le seul fait de dire, arguments à l’appui, que la Russie ne peut pas perdre la guerre en Ukraine, est désormais passible de censure.
La chute de l’Empire romain résonne étrangement avec aujourd’hui…
L’Histoire est une éternelle répétition. Voici des citations de ceux qui vivaient la chute de l’Empire romain.
« L’Empire est devenu un État policier, avec des espions et des informateurs partout. Les gens sont constamment surveillés, et chacun de leurs mouvements est surveillé par les autorités. »
Synésius de Cyrène, évêque grec du IVe siècle ap. J.-C.« L’Empire romain est dirigé par un petit groupe d’élites qui ne se soucient que de leurs propres intérêts. Ils n’ont aucune préoccupation pour le bien-être du peuple, et feront tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir leur pouvoir. »
Salvien, écrivain chrétien du Ve siècle« L’Empire romain est devenu une dictature, l’empereur exerçant un pouvoir absolu sur la vie des gens. Il n’y a plus de place pour la dissidence ou l’opposition. »
Saint Augustin, théologien chrétien du IVe siècle ap. J.-C.« Le gouvernement romain est devenu tyrannique et oppressif. Les gens ne sont plus libres de dire ce qu’ils pensent ou d’exprimer leurs opinions sans crainte de représailles. »
Ammien Marcellin, historien romain du IVe siècle ap. J.-C.« Les taxes prélevées par le gouvernement romain sont un lourd fardeau pour le peuple. Elles causent une grande souffrance et une grande difficulté, et pourtant le gouvernement ne montre aucune pitié. »
Synésius de Cyrène, évêque grec du IVe siècle ap. J.-C.« Les taxes imposées par le gouvernement romain sont injustes et oppressives. Les gens sont forcés de donner leur argent durement gagné pour soutenir les modes de vie luxueux des élites. »
Saint Augustin, théologien chrétien du IVe siècle ap. J.-C.« L’Empire romain est comme une grande bête qui dévore tout sur son passage. Les gens sont taxés au maximum, et pourtant le gouvernement exige encore plus. »
Ammien Marcellin, historien romain du IVe siècle ap. J.-C.« Certaines personnes ont sombré à de tels niveaux de dépravation qu’elles cherchent du plaisir sexuel avec des animaux. C’est un signe de la décadence morale de notre société. »
Suétone, historien romain du IIe siècle ap. J.-C.« Les mœurs des femmes sont devenues aussi corrompues que celles des hommes. Elles se livrent à toutes sortes de comportements honteux et n’ont plus aucun sens de la décence ou de la honte. »
Sénèque le Jeune, philosophe romain du Ier siècle ap. J.-C.« Les femmes sont devenues corrompues et immorales. Elles ne sont plus satisfaites de remplir leurs rôles traditionnels d’épouses et de mères, mais cherchent plutôt le pouvoir et l’influence dans la société. »
Ammien Marcellin, historien romain du IVe siècle ap. J.-C.« Les hommes de notre temps sont devenus efféminés et décadents. Ils s’intéressent davantage à leur apparence et à leur plaisir qu’à leurs devoirs et responsabilités. Ils ont perdu l’esprit de sacrifice de soi et de service. »
Dion Cassius, historien romain du 3e siècle après J.-C« Les hommes de notre temps sont devenus efféminés, préférant passer leurs journées dans le luxe et l’indulgence. Ils ont perdu le courage et la force qui ont rendu nos ancêtres grands. »
Salvien, écrivain chrétien du 5ème siècle après J.-C.« Les pratiques sexuelles de notre peuple sont devenues si perverties qu’elles sont maintenant considérées comme normales. Les hommes épousent des hommes et les femmes épousent des femmes, et personne ne sourcille. »
Ammien Marcellin, historien romain du 4ème siècle après J.-C.« À notre époque il est plus facile de violer la loi que de la respecter, et la vertu est plus souvent punie que récompensée. Nous aimons dorénavant plus le plaisir que l’honneur, et valorisons l’argent plus que la justice. »
St. Jérôme, érudit chrétien du 4e siècle après J-C« La bureaucratie romaine était comme un cancer, consommant les ressources de l’Empire sans fournir aucun véritable bénéfice. C’était un fardeau que le peuple ne pouvait plus supporter. »
Augustin d’Hippone, théologien et philosophe chrétien, 354 après J-C« La bureaucratie romaine était comme un labyrinthe, avec d’innombrables couches de fonctionnaires et de paperasse. Il était impossible de faire quoi que ce soit sans payer des pots-de-vin ou tirer des ficelles. »
Procope, historien byzantin (vers 500-560 après J-C)« Les institutions de l’Empire romain se décomposaient, ses armées s’affaiblissaient, et son peuple devenait de moins en moins capable de se défendre. »
Salvien de Marseille, théologien et écrivain chrétien (vers 400-480 après J-C)« L’Empire romain était devenu un cloaque de corruption et de décadence. Le gouvernement était rempli de fonctionnaires qui ne se souciaient que de leur enrichissement personnel, tandis que le peuple souffrait sous une imposition lourde et des lois oppressives. L’infrastructure était en ruine et les villes étaient remplies de pauvreté et de maladies. »
Jordanes, historien gothique (fin du 6ème siècle après J-C)« Le gouvernement était paralysé par la bureaucratie et les gens étaient opprimés par les taxes. Les routes étaient en mauvais état et les villes étaient en déclin. »
Cassiodore, homme d’État et écrivain romain (vers 485-585 AD)« Les tribunaux sont corrompus, les collecteurs d’impôts sont rapaces et les fonctionnaires sont incompétents. »
Zosime, historien grec, décrivant l’effondrement administratif de la fin de l’Empire romain au Ve siècle après J.-C.« Les routes ne sont plus sûres et les ponts s’effondrent. Les bâtiments publics sont en ruines et les aqueducs sont en mauvais état. Le trésor public est vide, et l’armée est mal équipée. »
Ammien Marcellin, historien et soldat romain (vers 330-395 AD)
Source : Egalité et Réconciliation
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La vraie guerre dévoilée
Le 21 mars 2023, Vladimir Poutine, en présence de Xi Jinping, a dévoilé officiellement la nature de la guerre avec les États-Unis : « Nous sommes pour l’utilisation du yuan chinois dans les règlements entre la Fédération de Russie et les pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. »
Si Vladimir Poutine dit cela maintenant, c’est que les conditions sont réunies : diplomatiques, militaires, économiques et financières.
Petit rappel
Succinctement, rappelons que la puissance américaine repose sur le dollar en tant que monnaie de réserve mondiale. Cet état de fait permet aux États-Unis d’alimenter la pyramide de Ponzi sur laquelle repose le dollar parce que les pays du monde entier ont besoin de dollars pour leurs échanges commerciaux. La mission de l’armée américaine est d’imposer le dollar à l’ensemble de la planète et punir les pays récalcitrants quand ils se manifestent : la Libye par exemple qui ambitionnait de lancer une monnaie panafricaine arrimée à l’or. L’écroulement du dollar sera donc le véritable témoin du changement de paradigme géopolitique.
Petite précision
Pour bien mesurer la portée de la déclaration de Vladimir Poutine, il faut avoir une chose en tête : les déclarations officielles de chefs d’État n’annoncent généralement pas une intention, mais la plupart du temps elles dévoilent un processus déjà commencé et validé, elles évoquent un fait accompli. Ainsi, si Vladimir Poutine a annoncé la fin de l’hégémonie du dollar, c’est que l’affaire est engagée depuis un certain temps déjà et qu’elle atteint son point critique, celui où l’économie américaine est en grand danger. À tel point que la question a été évoquée récemment sur CNN ; l’économiste invitée à débattre de la question a simplement dit que la dédollarisation serait une catastrophe pour les États-Unis et pour le peuple américain, qu’elle conduirait à une hyper-inflation aux États-Unis.
D’ailleurs, au-delà des explications techniques, la faillite de certaines banques américaines n’est peut-être que l’avant-goût de l’effondrement global de la pyramide de Ponzi.
État des lieux
Dans le domaine financier, les États-Unis et l’UE ont creusé leur propre tombe, dès 2014, en excluant certaines banques russes du système d’échanges interbancaire SWIFT. Cela a poussé la Russie et la Chine à développer leurs propres systèmes. Aujourd’hui le CIPS chinois va soutenir les échanges entre les pays hors Occident. Mais SWIFT n’est pas qu’un système financier, c’est aussi et peut-être surtout un outil de renseignement précieux car il permet de connaître tous les échanges commerciaux entre les pays du monde. Ainsi, les échanges économiques entre les pays hors Occident vont devenir de plus en plus opaques pour les États-Unis et l’Occident en général. C’est ballot.
En parallèle, la Nouvelle Banque de développement (NDB) des BRICS basée à Shanghai, a été officiellement ouverte en juillet 2015. Dilma Roussef vient d’être nommée à sa tête. Tous les outils sont donc en place pour que se développent les échanges commerciaux hors dollar. D’ailleurs, la banque centrale indienne autorise désormais les paiements internationaux en roupie indienne et l’Arabie saoudite s’apprête à vendre son pétrole à la Chine en yuans ; c’est la fin du pétrodollar.
Dans le domaine diplomatique, les choses s’accélèrent et les événements se succèdent. Citons les plus récents, datant de moins d’un mois :
- Rétablissement des relations diplomatiques entre l’Iran et l’Arabie saoudite, sous l’égide de la Chine.
- Réception de Bachar el Assad par Vladimir Poutine à Moscou. À cet égard, il va falloir suivre les opérations en Syrie et le sort des installations militaires américaines qui s’y trouvent.
- Déplacement de Bachar el Assad et son épouse aux Émirats arabes unis.
- Signature d’un accord de coopération en matière de sécurité entre l’Iran et l’Irak pour mettre fin aux activités kurdes soutenues par la CIA.
- Réception de Xi Jinping par Vladimir Poutine à Moscou.
- Réception de Luiz Inacio Lula par Xi Jinping à Pékin pour cinq jours.
- Forum Russie-Afrique à Moscou avec les dirigeants africains.
Cette séquence diplomatique arrive après une année de grand basculement du monde. Progressivement, les pays non-alignés sont passés d’une posture de neutralité bienveillante à un soutien implicite (pour ne pas dire plus) à la Russie, ainsi qu’en témoignent le rejet des pays occidentaux par l’Afrique et le récent forum Russie-Afrique. Mais surtout, les deux organisations sur lesquelles s’appuient le nouveau paradigme géopolitique émergeant, l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les BRICS, suscitent de plus en plus d’attrait.
Rappelons que l’OCS a la forme d’une poupée russe, avec les pays membres dans le premier cercle, les pays observateurs dans le deuxième et les pays partenaires de discussion dans le troisième cercle. La réunion de Samarkande, les 15 et 16 septembre 2022, a été l’occasion de préciser les obligations de l’Iran pour rejoindre l’organisation, lancer le processus d’approbation de la Biélorussie en tant qu’État membre, et convenir de faire de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, du Qatar, du Bahreïn, des Maldives, des Émirats arabes unis, du Koweït et du Myanmar des nouveaux partenaires de discussion.
Quant aux BRICS, sous l’initiative chinoise du format « BRICS Plus » en mai 2022, l’organisation va pouvoir ouvrir sa porte plus facilement à de futurs membres. Il y a actuellement quatre demandes officielles : l’Algérie, l’Argentine, l’Iran et le Mexique ; des pays qui ont tous un certain poids régional. Il y a aussi beaucoup de manifestations d’intérêt, pas encore officielles : Arabie saoudite, Turquie, Égypte, Indonésie, Afghanistan, Pakistan, Kazakhstan, Nicaragua, Nigeria, Sénégal, Thaïlande, Émirats arabes unis, Bangladesh, Philippines, Vietnam, Corée du sud.
Nous assistons au basculement du monde vers ce nouveau paradigme géopolitique qui se met en place de plus en plus rapidement et concrètement.
Les opérations militaires en appui
Dans mon précédent article, j’évoquais la possibilité d’au moins deux options stratégiques pour la Russie dans sa guerre en Ukraine. Il semble aujourd’hui raisonnable de penser que Vladimir Poutine, avec le soutien de la Chine et des autres, ait opté pour l’option à dominante économique par étranglement des pays occidentaux, l’action militaire étant au service de la « poussée dominante ».
Vu sous cet angle, la stratégie et la tactique russes en Ukraine prennent un sens différent. Il s’agit de faire durer la guerre par une tactique de grignotage lent mais continu, détruire les armées successives levées par l’Ukraine et l’OTAN jusqu’à l’épuisement de l’Occident, économique et par voie de conséquence militaire.
Citons à cet égard Evgueni Prigogine qui avait déclaré le 28 novembre 2022 : « Notre tâche n’est pas Bakhmut (Artyomovsk) lui-même mais la destruction de l’armée ukrainienne. » Le mot « tâche » est important car il signifie clairement que Wagner a une mission précise, donc en coordination avec l’État-major russe.
En ayant fait de Bakhmut-Artyomovsk un objectif stratégique sur le plan militaire mais surtout symbolique, les Russes attirent des unités ukrainiennes qui, délestant d’autres parties du front, se font laminer les unes après les autres. Le maintien de 600 000 hommes le long de la ligne de front offre en outre la possibilité d’offensives stratégiques à plusieurs endroits, donc une menace permanente qui pose un casse-tête à l’état-major de l’OTAN.
À côté de cette stratégie d’attrition et d’épuisement, la Russie affirme sa supériorité technologique en utilisant, avec parcimonie et à bon escient, des missiles hypersoniques, histoire de dissuader les pays de l’OTAN de faire le pas de trop. Une récente salve de six missiles, dont l’un aurait détruit un PC secret de l’OTAN dans la banlieue de Kiev, délivre un message clair : six missiles hypersoniques suffisent pour envoyer par le fond six porte-avions américains simultanément.
Et après ?
Virtuellement, la Russie a déjà gagné contre les États-Unis et l’OTAN. L’émergence d’un monde multipolaire s’est considérablement accéléré en un an, particulièrement ces dernières semaines, et devient sous nos yeux une réalité. L’effondrement du dollar est en marche et l’on peut prédire une succession de faillites bancaires occidentales ainsi qu’une hyper-inflation à court terme.
Sur le terrain, la Russie va réintégrer la Novorussia à sa fédération. De quelle façon ? Soit par une offensive militaire rapide une fois que l’armée ukrainienne sera totalement épuisée, soit à l’occasion de négociations dans lesquelles elle imposera ses conditions.
Du côté de l’ancien monde, la chute du dollar va provoquer un effondrement du niveau de vie aux États-Unis, à tel point que l’on peut se demander si l’Union va survivre à ce choc, et par effet dominos, une chute des économies occidentales et européennes. Nous allons assister au démantèlement de l’OTAN et de l’UE et à des phénomènes insurrectionnels, pas forcément violents, conduisant à des changements de régime.
Ce sera l’occasion pour la France de recouvrer sa souveraineté et sa place dans le monde si le nouveau régime en est digne.
Régis Chamagne
Source : Régis Chamagne
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Bulletin N°127. Poloneries, dédollarisation, GPA pour tous. 30.03.2023.
Centre d’Analyse Politico-Stratégique @STRATPOL
Source : Odysee
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