On va jouer à un jeu. Prévoir, c’est se tromper.
Un fidèle lecteur et ami de Profession-Gendarme nous adresse un écrit de sa composition et nous appelle à jouer avec lui. En ces périodes de confinement il nous reste encore pour un temps la Liberté de Réfléchir, alors…. Réfléchissons et vérifions si prévoir c’est se tromper :
Le 15 novembre 2020, je proposais un scénario qui est toujours en ligne (www.profession-gendarme.com/reflechissons).
J’avais tout faux comme vous pourrez le constater.
Enfin, presque tout.
On va s’amuser alors à proposer un scénario dystopique et catastrophiste pour les six à dix prochains mois, c’est-à-dire avant la fin de l’année 2021 et un peu 2022.
Je vous propose une première mouture. On prend dix jours pour la compléter, l’amender. Vous avez le droit de proposer votre version, de commenter la mienne, de la modifier.
Fin du jeu le 31 mai 2021
Et on fera le bilan en fin d’année 2021.
Si on peut.
Bienvenus dans le monde d’après.
Economie :
L’inflation revient. Portée par plusieurs éléments :
- La relance économique Asiatique et la forte demande de matières premières. Le cuivre est revenu à ses plus hauts niveaux historiques et, hors péripéties sécuritaires liées aux pays du Golfe ou tensions avec l’Iran, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, les prix du pétrole sont orientés durablement à la hausse.
- L’augmentation des prix des matières premières agricoles, notamment les céréales ;
- Les tensions sur l’approvisionnement de certains éléments de notre chaine mondiale : les semi-conducteurs, certains métaux rares.
L’implication de cette inflation (de 3 à 4%) qui revient à des niveaux qui sont au-dessus des objectifs fixés par les Etats occidentaux (moins de 2%) va avoir un certain nombre de conséquences parmi lesquelles :
- Renchérissement du coût du crédit. Les banques centrales vont devoir réagir et vont, dans les semaines et les mois qui viennent être obligées de relever leur taux directeur. On entre alors dans une mécanique bien connue :
Hausse des taux directeurs => hausse des taux d’intérêts bancaires => renchérissement du crédit à la consommation et du crédit aux entreprises => ralentissement des investissements => effet négatif sur la croissance.
- Baisse du pouvoir d’achat qui sera ressenti d’abord et avant tout dans les classes moyennes et défavorisées. Ce sont les moins bien lotis qui vont être impactés le plus par l’effet de l’augmentation des coûts des matières premières essentielles (alimentation, énergie, transports).
Dans le même temps, avec la hausse des taux directeurs, la facilité que les Etats occidentaux ont eu pour emprunter à partir de l’argent gratuit que les banques centrales imprimaient va disparaître.
Dans cette ambiance, le plan de relance de Macron, Lemaire & consorts va faire un flop. On le savait déjà, mais là, c’est acté. Bruno va devoir changer de cravate parce qu’il aura avalé de travers la précédente et Macron se fendra d’une saillie du style « ce n’est pas un échec, ça n’a pas marché ». La comm avant tout, ça marche dans les chaumières.
En octobre prochain (2021), Madame Merkel va quitter le pouvoir. Les élections Allemandes vont voir arriver de nouveaux jeux de pouvoir dans les Landers et de nouveaux équilibres politiques. Face à la poussée des eurosceptiques Allemands et notamment de l’AFD, les Landers Allemands vont remettre sur le tapis la question de la légalité des pratiques de la banque centrale Européenne (BCE) et notamment le rachat des dettes souveraines des Etats de la zone Euro. Ces pratiques, du point de vue de la loi Allemande sont parfaitement illégales.
Si la justice Allemande, poussée à réagir très vite par la pression politique des nouveaux arrivants au pouvoir donne raison aux détracteurs de la BCE (et la justice dit le droit et donnera raison aux Landers Allemands), c’est la fin d’un certain nombre de choses :
- Fin de la confiance sur la capacité de la BCE d’intervenir sur la durée ;
- Re-nationalisation des dettes des Etats membres de la zone Euro ;
- Explosion de la bulle financière avec toutes les conséquences qui y sont liées ;
- Fin de l’Euro.
Je vous laisse imaginer les conséquences sur notre vie concrête : crise des liquidités, tensions sociales, tensions sur l’approvisionnement… Faites des réserves. C’est plus prudent.
Géopolitique :
La crise sanitaire a ceci de particulier qu’elle permet un certain nombre de choses :
- La « crise sanitaire » monopolise les canaux d’information et occulte les informations socio-économiques et met les pressions politiques au second rang.
- On remarque que plusieurs États ont profité de cette « crise sanitaire » pour muscler leur dispositif sécuritaire et ont pris l’exemple sur la politique sécuritaire Française pour maintenir l’ordre : La Belgique, l’Allemagne, la Hollande, le Danemark, le Canada ont des polices qui deviennent de plus en plus violentes. Les Etats dits « démocratiques » ont des pratiques de plus en plus affirmées de contrôle de leur population avec l’introduction de pass-sanitaires qu’on introduit sous prétexte de la crise sanitaire. Ces dispositifs entrent dans nos vies quotidiennes, vont produire des méta-données et des données individuelles qui vont être confiées aux géants du numérique et une fois mises en place seront utilisées et maintenues sur la durée. Le règne de la surveillance générale est de mise et l’introduction d’autres pratiques comparables au crédit social Chinois ne tarderont pas à apparaître, subrepticement, mais sûrement.
- Du fait de la sur-information, on voit déjà que certains Etats profitent du moment pour accentuer la pression sur leurs opposants ou sur leur voisin géographique afin de prendre un ascendant déterminant sur eux. On peut citer l’exemple de la Colombie qui massacre ses manifestants à balle réelle, manifestants qui s’opposent à une politique fiscale très défavorable aux classes pauvres et moyennes. On peut citer également la pression qu’Erdogan met sur le Kurdistan en remplissant les barrages en amont sur l’Euphrate privant ainsi le Kurdistan de plus de 80% des eaux de ce fleuve, principale artère hydraulique de la zone. Dans la même veine, qu’en sera-t-il des tensions entre l’Égypte et l’Éthiopie qui a construit le barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu à partir de 2011 et qui commence à le remplir en ne tenant pas compte des besoins de l’Égypte ? Si, comme elle l’entend le faire, l’Éthiopie remplit son barrage en trois ans, 70% des terres agricoles Égyptiennes de la vallée du Nil devront être abandonnées, mettant en péril la survie économique de la moitié de la population Égyptienne. Armée d’avions de combats performants (merci à la France et aux Français d’avoir fourni, et financé l’achat des trente rafales à l’armée Égyptienne), quelle va être la réaction Égyptienne face à ce qu’il est raisonnable de qualifier d’agression contre les intérêts nationaux et vitaux Égyptiens ? Les tensions qui découleraient alors d’un conflit armé dans cette région auraient alors un impact direct sur l’appréciation des risques d’approvisionnement en pétrole et partant, viendraient alors renforcer les tensions à la hausse sur les prix pétroliers.
- L’Arabie Saoudite et la Péninsule Arabique en général risquent également de basculer dans un ailleurs : Ces régimes sont marqués par leur non représentativité et leur décalage avec leur population. Si des tensions sur l’approvisionnement en alimentation étaient confirmées dans ces pays, elles entraîneraient quasi forcément des mouvements sociaux et des mesures violentes et coercitives. Ça va secouer. Nul doute que dans un contexte aussi perturbé, l’Iran Chiite va aider les populations pauvres d’Arabie Saoudite, du Bahreïn (dont une partie est également chiite) à se soulever. Je ne parierais pas sur la tenue sereine d’un mondial de football prévue pour novembre 2022. D’ailleurs, les afficionados du ballon rond en pleine crise qui les aura mis sur la paille auront-ils la tête à regarder ces branleurs richissimes et arrogants, collabos des puissances d’argent se disputer un bout de cuir de quatre-cent-vingt grammes sur les pelouses climatisées du Qatar ?
- En Afrique, les villes vont souffrir du fait de l’augmentation des prix des produits alimentaires de base dont elles sont grandement dépendantes. Les capitales des pays de la zone Fcfa vont doublement souffrir avec en plus l’effondrement de l’Euro. Des mouvements sociaux, des mouvements de population vont alors être observés. Quels seront les pays qui auront alors les capacités à inventer de nouvelles formes de gouvernance pour à la fois gérer la crise économique, la crise sociale et la crise monétaire qui va les frapper ? A prévoir, des changements de régime, des soulèvements, des renversements… Ainsi qu’un éclatement de la zone CFA.
- Perdant du terrain en Afrique, la France délaissera peu à peu certains théâtres d’opération, préférant rapatrier une partie de ses forces armées pour le maintien de l’ordre en France. La Russie profitera alors de l’espace laissé vide et renforcera son influence en Afrique Centrale, devant ainsi un acteur primordial et partenaire de la Chine dans le contrôle et l’exploitation des ressources naturelles du continent.
- En Asie, l’Inde et la Chine renforcent leur marché intérieur et intensifient leur intégration régionale. La Chine, sur sa lancée hégémonique va poursuivre la pression du Taïwan et accroître son emprise sur la mer de Chine, profitant de l’affaiblissement relatif d’une Amérique en proie aux doutes, aux feux de forêts de Californie et lassée d’aller guerroyer et de perdre loin de ses frontières.
- L’Amérique de Biden va se comporter comme un grabataire perclus de rhumatismes et handicapée par ses problèmes internes. Elle devra lutter pour remettre une économie à flot, sauver ses banques emportées par la tourmente financière, juguler le chômage, lutter contre les mouvements sociaux provoqués par l’appauvrissement dans les villes industrielles… Le manque de légitimité de l’exécutif (renforcé par la confirmation des fraudes électorales dans les Etats clés), l’incohérence et la faiblesse de Biden va rendre le pays ingouvernable et momentanément absent des grands sujets internationaux. La crédibilité du pays à l’international en souffrira et laissera le champ libre à l’expression de conflits régionaux ne craignant plus l’ingérence Américaine.
La crise sanitaire :
Tout est prêt pour que l’Etat d’urgence sanitaire en France et en Europe soit prolongé jusque mai ou juin 2022 :
Avec la pression vaccinale maximum, de nouveaux mutants du virus vont apparaître. La mortalité chez les vaccinés va exploser à l’automne 2021 à la faveur des premiers refroidissements et l’apparition des premières grippes. La situation sanitaire qui aura été créée par la gestion calamiteuse de l’Etat va alors être le prétexte de décréter la prolongation de l’Etat d’urgence sanitaire, un nouveau confinement en octobre 2021 et le prétexte pour durcir encore les répressions contre les mouvements sociaux. La répression va s’accroître.
Politiquement, l’actualité sera également chargée en France :
Les élections régionales et locales de juin 2021 confirmeront le rejet de LREM. Face à ce résultat, un remaniement ministériel interviendra avant septembre. Exit Castex, Véran et Darmanin. Macron a besoin de nouveaux menteurs car les siens sont un peu usés. On ira chercher des vieux chevaux de retour qui ont montré leur indignité. Estrosi, Ciotti, Valls et Hirsch entreront alors au gouvernement et continueront à mener une politique basée sur les privatisations, sur l’affaiblissement des fonctions régaliennes de l’Etat, une servilité accrue de la France à ses maîtres Américains et Allemands au travers d’une politique pilotée par la Commission Européenne toujours plus libérale, toujours plus favorables aux méga-entreprises multinationales. Les ministres seront recrutés pour leur capacité à mentir, mentir, mentir. Mentir le jour, mentir la nuit, mentir la semaine, mentir les week-end. Mentir toujours, il en restera toujours quelque chose.
Il est possible que le régime Macron disparaisse d’ici la fin de l’année 2021avec un coup de force mais ça ne changera rien dans les faits. Le nouveau pouvoir s’arrogera alors les droits de tirer à balles réelles dans le tas, entrer dans les domiciles privés pour des motifs sanitaires ou pour soit-disant lutter contre des projets d’attentats, mais ceux-ci viseront principalement les oppositions politiques. Des opposants disparaîtront. Ce sera la terreur dans le pays.
Et pour parfaire le tableau d’un scénario du pire …
Rajoutons-y un évènement totalement improbable, à fort impact qui pourrait arriver d’ici la fin de l’année (Septembre me paraîtrait parfais pour une dramaturgie exemplaire). Par exemple, des feux de forêts intenses dans le sud de la France et de l’Europe, dont l’impact serait renforcé par la déliquescence des services de protection civile mis à mal par l’incurie du gouvernement Macron et de ses sbires. Fidèle à sa doctrine du pire, le nouveau gouvernement communiquerait au lieu d’organiser la riposte.
On pourrait aussi imaginer une catastrophe industrielle d’ici la fin de l’année. Cette catastrophe, va être en partie causée par l’affaiblissement de l’Etat qui a abaissé ses normes, ses contrôles sur une des industries qu’elle a laissé prospérer.
Je n’ai rien de précis en tête, tout est histoire de probabilité. D’un jour à l’autre, parmi les nombreux sites classés « Seveso » l’un d’eux va nous apporter la poisse un peu plus forte que les petites alertes habituelles.
Un jour, un essai industriel un peu plus ambitieux que de coutume, un employé plus distrait parce qu’il s’est disputé avec sa femme ou sa maîtresse, un protocole mal respecté et c’est l’emballement, causant des réactions en chaîne et l’affolement d’un système dont les risques ont été mal maîtrisés, mal calculés, mal pris en compte.
Et c’est une zone géographique entière (de préférence dans le sud de la France, plus densément peuplé) qui est impactée, causant des dommages humains et environnementaux durables très significatifs sur une grande zone du pays.
On en reparle en Décembre prochain ?
D’ici là, prenez soin de vous et des vôtres.
Je me suis bien amusé à rédiger ce texte, sachant que rien de ce qui est écrit ci-dessus n’arrivera.
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