Nouvelles du 22 Octobre 2024 (Sélection du Général Dominique Delawarde commentée)
I – Économie:
11– La vidéo hebdomadaire de Marc Touati : «Subprimes, Grèce, France : mêmes mensonges, mêmes punitions ?»
Il n’y a pas eu de miracle. Les fantasmes du duo Macron-Lemaire ne se sont pas réalisés. La France n’a pas «effondré l’économie russe».
C’est en revanche la notre qui s’effondre aujourd’hui à vitesse grand V. avec 180 milliards d’euros de déficit budgétaire pour la seule année 2024: 52 milliards de plus que prévu dans la loi budgétaire 2024….!! Ça commence même à faire causer dans nos chaumières médiatiques qui semblent enfin prendre conscience des réalités …
La Russie n’est pas en état de cessation de paiement comme le prétendait le sieur Macron.
C’est la France qui risque de se retrouver dans cette situation à court ou moyen terme.
Et les dirigeants qui nous ont menti, donc trahi, ne seront comptables de rien, alors que 84 % des français considèrent qu’ils devraient être pénalement responsables. A noter que la quasi totalité de la classe politique qui s’est tue et a accepté sans protester les mensonges de l’exécutif tant sur les prévisions budgétaires que sur la politique étrangère et sur la politique sanitaire, lors de la crise Covid, doit être mise dans le même sac.
12 – L’économie russe, elle, se porte bien, au point que la banque mondiale a du, comme chaque année, revoir à la hausse ses prévisions de croissance toujours pessimistes pour la Russie en début d’année. Celle ci a donc été portée de 2,9% à 3,2%, ce qui fait de la Russie la 4ème puissance économique mondiale en parité de pouvoir d’achat, après qu’elle ait dépassé l’Allemagne et le Japon.
https://www.rt.com/news/605853-russia-economic-growth-forecast
Le 3,2% devrait d’ailleurs évoluer vers 3,5% d’ici la fin de l’année. Comme chaque année, l’ampleur de l’évolution de la prévision concernant l’économie russe entre le début et la fin de l’année est liée à sa sous estimation chronique, voire pathologique car empreinte de russophobie, par les «experts (?)» occidentaux de la Banque mondiale.
Notons que, selon le ministre des finances russe Anton Siluanov, la croissance pour cette année 2024 a déjà été réajustée à la hausse, en interne, pour un résultat de + 3,9%, supérieur de 0,7% à la dernière prévision de la Banque mondiale, un chiffre à faire rêver une UE, une Allemagne et une France en déclin et guettées par la ruine.
II – Géopolitique générale :
21 – Ingérences étrangères (de l’occident otanien ?) dans des scrutins concernant des pays voisins de la Russie.
– A moins d’une semaine de l’élection générale en Géorgie, la tentative de révolution de couleur menée par l’opposition pro-européenne contre les méchants conservateurs au pouvoir, partisans d’une normalisation avec la Russie, se met en place. On l’avait vue venir de loin et annoncée. A l’appel d’ONG financées par l’occident, des milliers de manifestants pro-européens qui n’ont toujours pas compris que l’UE est en ruine et marche vers le pire, que les otano-kiéviens perdent leur guerre contre la Russie, que la Géorgie a 1 000 kilomètres de frontière avec la Russie et en importe 80% de son gaz, se rassemblent sur la place de la Liberté à Tbilissi pour contester, à l’avance, des résultats qui pourraient leur être défavorables. Tout semble merveilleusement cousu de fils blancs … Un nouveau Maïdan en perspective ?
Entre le gel du processus d’adhésion à l’UE et les menaces de sanctions US, le scrutin va se passer en toute liberté, sans la moindre ingérence ou pression extérieure…
– En Moldavie, deux scrutins ont eu lieu le 20 octobre 2024. Maia Sandu, actuelle chef de l’État pro-européenne, était candidate à sa réélection. Elle arrive en tête au premier tour avec 42 % des suffrages mais sans aucune réserve de voix pour le second tour du 3 novembre prochain. Son concurrent Alexandr Stoianoglo peut compter sur les réserves de voix de nombreux petits candidats « et le piège terrible du «Tous contre Sandu» risque de se refermer sur elle : Réponse le 3 novembre.
Par ailleurs, un référendum sur l’inscription dans la Constitution de l’objectif d’adhésion à l’UE s’est tenu le même jour. Le Non a très longtemps dominé la course mais l’arrivée miraculeuse des bulletins de la diaspora moldave, venus de l’étranger, a inversé le résultat à la dernière minute et le Oui l’aurait finalement emporté avec 50,8% des suffrages….
L’adhésion à l’UE ne semble donc pas susciter l’enthousiasme de la population moldave
mais c’est sans aucun doute en raison de l’ingérence des méchants russes …
III – OTAN vs Russie + BRICS:
Alors que le sommet des BRICS de Kazan s’ouvre aujourd’hui en présence de 30 chefs d’État et de gouvernement invités, et sous la présidence de Vladimir Poutine, le monde entier aura les yeux fixés sur les communiqués émanant de ce pôle de puissance économique et géopolitique qui semble aujourd’hui se substituer au G7 pour faire évoluer les institutions et les lois qui régissent les relations internationales. C’est en effet à partir de ces communiqués des BRICS que va se construire l’avenir de la multipolarité voulue par la majorité planétaire et, par conséquent, que va s’accélérer le déclin de l’hégémonie de l’occident otanien.
– Quel élargissement ? Peut être aucun cette année. Quelle nouvelle organisation ? Combien de nouveaux membres partenaires ? Une quinzaine sur trente candidats ? Quellle évolution du poids économique pour ce pôle de puissance ? Quel système économique et financier pour commercer librement et sans intermédiaire entre États membres ou partenaires et échapper à la tyrannie de l’occident otanien et du dollar ? Combien d’années pour le mettre en place ? Autant de questions auxquelles des réponses seront apportées dans le communiqué final, probablement publié le 24 octobre au soir, alors que la réactualisation trimestrielle des données économiques 2024 par le FMI devrait être publiée avant fin octobre.
Il serait étonnant que les BRICS ne fassent pas connaître leur point de vue sur les opérations en cours au Proche et Moyen Orient et peut être même sur le conflit ukrainien et la crise latente en Mer de Chine.
Sur les fronts ukrainiens, la situation militaire évolue partout en faveur de la Russie. Les frappes russes dans la profondeur du territoire ukrainien se multiplient et semblent beaucoup plus efficaces et massives que les tentatives de frappes ukrainiennes dans la profondeur du territoire russe.
IV – Proche et Moyen Orient :
41 – Palestine occupée: Gaza. Depuis le 7 octobre 2023, le bilan des pertes palestiniennes
directes, liées aux opérations des forces israéliennes, largement soutenues par l’occident otanien, s’alourdit tous les jours dans l’indifférence passive et coupable des gouvernances occidentales et d’une partie de l’opinion publique, anesthésiée par les médias mainstreams: Voici le bilan au 22 octobre 2024:
Pour Gaza : 42 718 tués dont plus de 16 859 enfants, plus de 100 282 blessés
dont au moins 176 nouveaux-nés et 710 bébés de moins de 12 mois
Il y a donc bien eu des bébés démembrés par les bombardements israéliens. Ils n’étaient pas israéliens mais palestiniens. MAIS chut, ce n’est pas le narratif dominant en occident et le seul fait de rappeler ce triste constat factuel peut vous valoir l’accusation d’apologie du terrorisme.
Au moins 26 000 enfants palestiniens ont perdu un ou deux parents.
https://tass.com/world/1847719
et
https://www.aljazeera.com/news/longform/2023/10/9/israel-hamas-war-in-maps-and-charts-live-tracker
Pour la Cisjordanie : 759 tués dont 165 enfants, plus de 6 250 blessés.
Bilan total Palestine : 43 477 tués, plus de 106 532 blessés; plus de 10 000 disparus
Si l’on ajoute au bilan les pertes indirectes de cette guerre (malnutrition, défaut de soins, épidémies) en appliquant un facteur 4 très raisonnable (sur une échelle de 3 à 15), retenu par le Lancet pour le conflit palestinien, le nombre total de décès palestiniens serait actuellement de plus de 217 500
https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)01169-3/fulltext
Le lecteur notera qu’entre le 19 juin 2024, date du bilan publié par le Lancet ( 37 396 tués à Gaza) et le 22 octobre 2024 ( 42 718 tués à Gaza) ce sont plus de 5 300 morts supplémentaires qui ont été comptés, ce qui tend à prouver que le nettoyage ethnique se poursuit à un rythme soutenu, d’autant que le même type de «boucherie industrielle» a débuté au Liban et vient s’ajouter au passif de l’État juif auto-proclamé et à celui des USA et de l’Allemagne qui fournissent l’essentiel des armes aux bouchers de Tel Aviv.
42 – Liban, Yémen, Irak, Syrie : Les frappes aériennes israéliennes se succèdent au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen, occasionnant délibérément des pertes essentiellement civiles. Le 22 octobre 2024, les pertes comptabilisées au Liban atteignaient déjà les 2 483 tués et 11 628 blessés depuis le 8 octobre 2023 dont 1 833 tués et 5 226 blessés en 29 jours depuis le 23 septembre 2024. C’est beaucoup et cela finit de discréditer l’occident otanien qui soutient les génocidaires et s’isole toujours plus de la majorité planétaire.
Pour ce qui concerne les pertes humaines liées aux frappes israéliennes au Yémen, en Irak et en Syrie, elles sont moins bien connues mais elles s’alourdissent chaque semaine sans pour autant atteindre le niveaux des pertes palestiniennes et libanaises.
43 – S’agissant de la riposte d’Israël à la frappe iranienne sur son sol, elle se fait toujours attendre. Israël semble hésiter à commettre l’irréparable.
V – Élections présidentielle US :
La dynamique électorale est aujourd’hui clairement dans le camp de Trump. Les instituts de sondage qui ne peuvent aller trop loin dans la distorsion des résultats en vue de manipuler l’opinion, sous peine de se décrédibiliser totalement, commencent à se rapprocher progressivement de la vérité. Chaque jour qui passe, Kamala Harris perd un peu du maigre avantage dont elle disposait encore il y a quelques jours.
Son avantage était encore de 1,7 point le 18 octobre 2024, il n’est plus que de 0,9 point le 22 Octobre 2024. Si l’on y ajoute le biais important observé depuis 2014 en faveur des démocrates, elle est, en réalité, loin derrière le candidat Trump.
A 15 jours du scrutin, Trump se trouve dans une bien meilleure situation vis à vis de son adversaire Harris qu’il ne l’était, à la même date, vis à vis de Biden en 2020 ou de Clinton qu’il avait battu en 2016. Il mène au score dans tous les États pivots ce qui est annonciateur de victoire et surtout, surtout, l’écart se creuse, jour après jour, en sa faveur.
Un retournement brutal de tendance est bien peu probable. Il ne reste guère au camp démocrate que la solution de la fraude électorale ciblée sur certains États pour remporter le scrutin. Les spécialistes de Team Jorge doivent déjà travailler sur cette future opération toujours délicate.
Quoiqu’il en soit, le camp démocrate est aujourd’hui en panique car l’éternel sourire éclatant de Kamala Harris ne peut servir de programme électoral à lui tout seul et l’influence de son mari Doug Emof, reconnue au palmarès mondial de l’influence du Jerusalem Post 2023, pourrait ne pas suffire pour garantir l’accès à la Maison Blanche.
https://thehill.com/homenews/campaign/4922690-democrats-nervous-kamala-harris-campaign/
Tout naturellement, les parieurs misent toujours plus sur la victoire de Trump (60,1%) et toujours moins sur celle de Harris (38,7%)
source: https://www.realclearpolling.com/betting-odds/2024/president
VI – Forces Armées françaises :
Un article paru dans le média en ligne «Actu Bordeaux» a attiré mon attention. Son titre ? :
«Démotivé, un pilote de chasse de la base aérienne de Bordeaux-Mérignac ne retrouvera pas sa « liberté »». On y apprend que la demande de démission d’un pilote a été refusée par le ministre de la défense, dans l’intérêt du service, parce que sept des quinze pilotes de la même unité avaient déjà quitté l’Armée de l’Air sur la seule année 2023. On n’est plus dans une gestion des personnels normale mais dans une véritable hémorragie qui conduit à se poser des questions sur ce qui pourrait bien expliquer cette vague «extra-ordinaire» de départs volontaires.
Est ce simplement un problème local de commandement d’unité ? Ou un problème plus structurel de manque de moyens ? De rationnement des heures de vol et de l’entraînement pour des raisons d’économie ? D’indisponibilité chronique des appareils liée aux opérations de maintenance ?
Le contexte de la politique intérieure et de la politique étrangère française, l’absence de charisme des personnalités qui dirigent le pays et ses forces Armées (Président, ministre de la défense, voire chefs militaires) peuvent ils jouer un rôle dans la démotivation qui affecte autant d’officiers d’active en aussi peu de temps, alors qu’ils exercent un métier dont beaucoup rêverait ?
Il faut certainement de solides raisons et même du courage pour poser sa démission, quitter un métier que l’on a choisi et aimé, et redémarrer à zéro une nouvelle vie professionnelle lorsqu’on est chef de famille ….
Et pour que la moitié des pilotes d’une même unité le fasse, c’est que les problèmes sous-jacents sont sérieux. Tout ceci n’est pas de bon augure à la veille d’un conflit armé potentiel …. Où en sont aujourd’hui nos forces armées dont le chef ne cesse de provoquer la Russie ?
A chacun de se forger son opinion, bien sûr.
Général Dominique Delawarde
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