Nouvelles du 12 mars 2025(Sélection du Général Dominique Delawarde commentée)
Bonjour,
Vous trouverez ci-dessous une sélection de nouvelles commentées du 12 mars 2025
Et une analyse du général (2S) Henri Roure sous le titre:Pourquoi ces élucubrations à l’égard de la Russie ???
A chacun son menu et à chacun de se forger son opinion, bien sûr.
Dominique Delawarde

I – Économie.
11 – La vidéo économique hebdomadaire de Marc Touati : «Guerre, Récession, Krach : Comment protéger son épargne ? »
12 – La dernière vidéo économique et géopolitique de Philippe Béchade, rédacteur en chef de «La Chronique Agora» et de «La Lettre des Affranchis » : «Plan de relance allemand : la France va-t-elle suivre ? ».
II – Géopolitique générale.
21 – Élection présidentielle roumaine. Le 9 mars 25025 la commission électorale centrale roumaine (BEC), a rejeté la candidature de Călin Georgescu à l’élection présidentielle de mai prochain! Calin Georgescu était donné gagnant par tous les sondages mais l’élection probable de ce candidat hostile à l’OTAN et à l’UE ne convenait pas à la Commission européenne. Si les roumains ne s’insurgent pas contre cette ingérence de l’UE et son comportement dictatorial, cela va créer un fâcheux précédent et l’opération pourra être reconduite dans d’autres pays et notamment en Moldavie où l’on se demande déjà quel prétexte et/ou quelle fraude pourront être mises en place par l’UE pour maintenir au pouvoir le parti de Maya Sandu aux législatives d’automne.
https://tass.com/world/1925185
Si ce coup de force de l’UE réussit, ce qui se passe en Roumanie pourrait devenir la norme dans les autres pays membres de l’UE. Adieu la démocratie, bonjour la dictature mondialiste de Von der Leyen et de ses complices néocons.

2 vidéos très courtes sur ce sujet: –
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22 – Adhésion de l’Ukraine à l’UE : Pour déterminer sa position sur ce sujet, la gouvernance hongroise a décidé de consulter sa population par référendum pour savoir si l’adhésion de l’Ukraine à l’UE, était vraiment souhaitée. Le référendum est évidemment la solution la plus démocratique qui puisse être sur ce sujet, comme sur tous les autres, compte tenu du niveau de corruption observé dans les gouvernances de l’UE et de certains Etats (dont la France). On risque évidemment d’être surpris par le résultat.
https://tass.com/world/1925133
23 – Politique française :
– En 8 minutes, Michel Onfray réagit à l’allocution d’Emmanuel Macron sur la guerre en Ukraine
Beaucoup de vérités sont dites en peu de temps.
– Un brave sénateur français, pro-Zélenski si l’on en croit les couleurs qu’il porte ostensiblement sur sa tenue, parfaitement inconnu du grand public, fait un discours lunaire, violent et injurieux, anti-Trump et anti-Musk dont les conséquences pour notre pays ne pourront être favorables.
Un tel discours contre un président US élu par la majorité du peuple américain ne sera pas bien reçu outre atlantique par cette majorité et contribuera à l’isolement de notre pays dont la politique étrangère et la diplomatie ne font déjà plus recette au niveau planétaire. Bien sûr les médias US et UE contrôlés par les néocons globalistes s’en sont donnés à cœur joie pour critiquer le locataire de la Maison Blanche. Nous verrons bientôt le prix à payer pour ce genre de maladresse, car l’insulte n’est jamais gratuite avec Trump. L’insulte est d’ailleurs généralement lancée par un individu qui a perdu son sang froid.
Pauvres français, aussi mal représentés au Sénat. Il n’est jamais bon d’insulter le chef d’un État allié beaucoup plus puissant que le notre, surtout lorsqu’on soutient un chef d’État français dont la légitimité n’a jamais été aussi faible et un chef d’état ukrainien notoirement corrompu.
24 – La géopolitique de la paix : Jeffrey Sachs au Parlement européen : A ceux qui cherchent encore à se forger une opinion sur les événements en cours, voici la version française de l’intervention du professeur Sachs. Tout est dit et bien dit par l’homme le plus compétent au monde, du moment, pour parler de l’évolution géopolitique mondiale..
Une salle comble au Parlement européen le 19 février 2025 a entendu le professeur US Jeffrey Sachs exposer les dures réalités du pouvoir américain et la subordination de l’Europe à celui-ci. Lors d’un événement organisé par l’ancien Secrétaire général adjoint de l’ONU et actuel député européen Michael von der Schulenburg, le professeur Sachs a averti le public : « Être un ennemi des États-Unis est dangereux, mais être un ami est fatal », et a exhorté l’Europe à avoir une politique étrangère « réelle et indépendante» – « Une politique étrangère qui est réaliste, qui comprend la situation de la Russie, qui comprend la situation de l’Europe, et qui comprend ce qu’est l’Amérique et ce qu’elle représente. »
La partie questions – réponses de cette intervention est tout aussi édifiante.
25 – Je me suis exprimé dans la matinale de GPTV du lundi 10 mars.
III – OTAN-Kiev vs Russie + :
31 – Effondrement du front ukrainien dans la région de Koursk : Si même le Figaro, quotidien atlantiste et européiste le dit, c’est que l’opération de Koursk, initiée par le régime de Kiev le 6 août 2024 touche à sa fin. Elle aura usé les forces otano-kiéviennes et provoqué l’effondrement à suivre des forces armées de Kiev sur les fronts du Donbass et sur le front Sud . Malgré leurs déclarations bellicistes, les européens ne peuvent qu’assister impuissants à la débâcle des forces otano-kiéviennes. Leurs dirigeants devraient se préparer à assumer la responsabilité de leur défaite, même s’ils vont essayer de reporter cette responsabilité sur l’administration Trump qui ne souhaite pas, elle, soutenir plus longtemps la poursuite de la guerre contre la Russie.

https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Attaque+ukrainienne+%C3%A0+Koursk
32 – Rapport militaire du 10 mars 2025 en français (10 mn): «Effondrement total à Kursk / Attaques massives sur l’Ukraine »
En 4 jours les Forces russes ont repris 183 km², les forces otano-kiéviennes ont repris 7 km².
33 – Dernier rapport militaire du 11 mars 2025 21h00 en anglais: «Thunder – Russians Are Completing The Defeat Of Ukrainians In The Sudzha District»
34 – Les ukrainiens ont lancé une attaque massive de drones sur Moscou dans la nuit du 10 au 11 mars pour montrer leurs capacités aériennes offensives . 337 drones auraient été abattus dans l’espace aérien russe dont 91 en région de Moscou. mais quelques un auraient atteint leur cible faisant 2 tués et 18 blessés.
https://tass.com/politics/1925789
35 – Des pourparlers se sont déroulés en Arabie Saoudite entre les responsables Ukrainiens et états-uniens. La partie US aurait proposé un cessez le feu de 30 jours, accepté par les ukrainiens.
Il est peu probable que la Russie accepte, en l’état, ce genre de proposition qui permettrait à son adversaire au bord de l’effondrement de se refaire une santé. Déjà dupé à Minsk, Poutine a toujours dit que les opérations militaires ne cesseraient qu’avec la signature d’un accord de paix en bonne et due forme. Un cessez le feu n’est pas un accord de paix. Poutine devrait se déclarer prêt à négocier la paix immédiatement mais refuser de cesser le combat alors même que les offensives russes se multiplient sur tous les fronts avec succès. L’intérêt de la Russie est aujourd’hui de poursuivre dans sa dynamique de victoire pour accélérer les négociations sous la pression de ses forces armées et d’obtenir ainsi, au plus vite, un accord de paix qui tienne compte de ses impératifs de sécurité.
Le seul fait que cette proposition de cessez le feu ait été saluée par Mme Von der Leyen, Antonio Costa, Keir Starmer et le premier ministre polonais Donald Tusk, quatre bellicistes jusqu’au- boutistes, paraît très suspect. Chercheraient-ils à offrir à l’Ukraine un répit pour souffler et se réorganiser ? 36 – Les USA auraient pris la décision de rétablir le 11 mars en fin de journée l’échange de renseignement et le soutien militaire à l’Ukraine, dont la suppression avait été décidée le 4 mars.
Il est probable que, lorsque le saillant de Koursk sera entièrement libéré très prochainement, les forces russes ne s’arrêtent pas à la frontière et pénètrent en Ukraine …
IV – Proche et Moyen Orient.
41 – SYRIE 2025 : Les « bons terroristes » modérés, chers à Laurent Fabius, soutenus par l’UE, la France et les sionistes sont à l’œuvre. – « Violences en Syrie: 1.225 civils tués depuis le 6 mars, selon une ONG »
– « Face aux massacres des Chrétiens du Levant et des Alaouites, le silence de la France est une infamie »
42 – A ceux qui souhaitent en savoir plus sur la Palestine occupée : un lien utile.
https://www.france-palestine.org/-En-direct-de-Palestine-
43 – Palestine occupée – Bilan des pertes: Depuis le 7 octobre 2023, le bilan des pertes palestiniennes directes, liées aux opérations des forces israéliennes, largement soutenues par l’occident otanien, s’est encore alourdi malgré le cessez le feu, toujours dans l’indifférence passive et coupable des gouvernances occidentales et d’une trop grande partie de l’opinion publique, anesthésiée par les médias grand public US-UE, contrôlés par les lobbies pro-Israël, qui tentent de faire diversion en oubliant de s’étendre sur des réalités criminelles en Palestine et en insistant sur d’autres événements d’actualité que l’on monte en épingle.
Voici le dernier bilan des pertes palestiniennes connues au 11 mars 2025 alors qu’on continue d’exhumer des dizaines de corps ensevelis sous les décombres après 16 mois de bombardements israéliens, ce qui fausse évidemment le bilan post-cessez le feu.:
Pour Gaza : 48 503 tués dont + de 17 492 enfants, + de 111 927 blessés, dont + de 25 000 enfants
plus de 14 222 disparus
Cisjordanie : 1 004 tués dont plus de 181 enfants, plus de 7 370 blessés
Total Palestine: 49 507 tués dont plus de 17 673 enfants, plus de 119 297 blessés
https://french.wafa.ps/Pages/Details/229989
Si l’on rajoute les pertes indirectes (Famines, épidémies, défauts de soin, en appliquant le facteur 4 du Lancet), le montant total des pertes palestiniennes serait aujourd’hui de plus de 246 500 morts.
Une nouvelle étude publiée dans le Lancet, prestigieuse revue médicale britannique, estimeque le nombre de décès direct publié par le ministère de la santé palestinien au cours des neufs premiers mois de guerre était sous estimé de 41%.
Ce nombre pour la zone de Gaza serait donc aujourd’hui de plus de 64 000 décès direct, et non 48 503 . Il ne compterait ni les disparus encore sous les décombres, ni les pertes indirectes (défaut de soin, malnutrition, épidémies). Ceci veut dire que le chiffre de 246 500 décès incluant les pertes indirectes est probablement lui aussi largement sous estimé.
Lien vers la version originale de l’étude Lancet:
https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(24)02678-3/fulltext
«Les femmes et les enfants représentaient « près de 70% » des morts dans la bande de Gaza sur la période novembre 2023 à avril 2024, affirme l’ONU après une minutieuse vérification d’un décompte partiel des victimes de la guerre menée par Israël contre le Hamas.
S’agissant de l’extermination des civils: femmes, enfants, vieillards, les forces armées israéliennes se comportent comme une armée de voyous meurtriers de la pire espèce. On est très très loin de la manière de faire la guerre des forces armées russes en Ukraine: beaucoup plus professionnelles, épargnant les populations civiles autant que faire se peut. Le simple examen comparatif des bilans humains des pertes civiles est effarant. Un petit commentaire de nos sayanim favoris serait le bienvenu.
https://www.unicef.fr/article/gaza-au-moins-74-enfants-tues-au-cours-de-la-premiere-semaine-de-2025
Tsahal a toujours été et reste l’armée la plus immorale du monde. (1 057 docteurs et personnels médicaux ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023). L’énormité de ce chiffre montre qu’ils étaient volontairement visés pour accroître les pertes indirectes.
https://tass.com/world/1886815
Selon Al Jazeera , 222 journalistes ont été tués en Palestine depuis le 7 Octobre 2023. Cette guerre est, de loin, la plus meurtrière de notre siècle pour les journalistes qui sont abattus délibérément.
V – Humour : La Mite dans la caverne se déchaîne : «MACRON ta guerre tu peux te la…. »
Mais à chacun de se forger son opinion sur ces sujets, bien sûr.
Général Dominique Delawarde
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Pourquoi ces élucubrations à l’égard de la Russie ???
par le général (2S) Henri ROURE
Ce à quoi nous assistons en ce moment est la véritable fin de la guerre froide et la dislocation
définitive des blocs. Le pseudo-Occident est sur le point d’éclater, alors que la Russie qui n’est plus
« des soviets » se voit offrir une revanche, sans pour autant profiter des circonstances pour rebâtir son ancien empire.
La Russie soviétique, sans combat, avait été défaite entre 1989 et 1991, laissant les États-Unis
s’ériger en seule hyper-puissance. Les États-Unis disposaient subitement de la liberté de déployer dans le monde leur hubris.
Cette tentation hégémonique s’est vite traduite par l’imposition de règles à leur seul bénéfice et
surtout par des dérives et perversions morales et sociétales instillées par ce que nous appelons l’État
profond. Elles avaient pour but d’affaiblir, d’unifier et de standardiser les peuples pour les
soumettre au bon-vouloir d’une caste transnationale mais essentiellement anglo-saxonne.
Pendant cette période où les États-Unis tentaient de renforcer leur domination, la Russie se
rapprochait des puissances européennes et sous l’impulsion de son président se réorganisait et se
reconstruisait. Débarrassée du fardeau de ses satellites et de son idéologie conquérante, elle
redevenait naturellement une puissance européenne. En 2000 elle demanda son adhésion à l’OTAN
que le président états-unien Bill Clinton rejeta.
Cependant les concepteurs de l’hégémonie étatsunienne, Kissinger, Breszinsky, Kagan… et surtout Wolfowitz, aveuglés par leur orgueil nationaliste, firent une mauvaise analyse. Ils en vinrent à
considérer que la Russie résiliente était l’héritière de l’URSS et allait gêner l’établissement de la
domination absolue de Washington. Il fallait donc l’anéantir.
Cette erreur est encore courante chez les dirigeants actuels des principaux pays européens qui croient à la menace russe. Constatons simplement que la Russie, après avoir récupéré la Crimée, en trois ans de guerre en Ukraine, n’a conquis que la part de ce pays notoirement russe, le Donbass, terriblement maltraité par les Ukrainiens.
Il est avéré, en effet, que les attaques de l’État ukrainien contre sa population russophone est à l’origine du souhait de celle-ci de demander la protection de la Russie. Par la suite le référendum, expression démocratique éminente, confirma massivement ce désir. Il contrariait le pseudo-Occident qui ne le reconnut pas. Les puissances otaniennes se référaient au principe de l’intangibilité des frontières et récusaient la référence que faisait la Russie à celui du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce fut sur cette conception que se fonda la légitimité de l’opération militaire spéciale.
Je note incidemment que le maintien du kaléidoscope des populations au sein des États issus du bloc de l’Est est le résultat de l’imperium soviétique. Moscou, présentement, est sur le point de contribuer à défaire ce que l’URSS avait tissé… Certes d’une certaine manière la Russie est l’héritière de l’URSS. On n’oublie pas soixante-dix ans d’un passé proche parce que le système politique a changé. Mais la Russie d’aujourd’hui débarrassée du marxisme, évolue dans une perspective de développement social et économique à l’instar des pays d’Amérique du nord et d’Europe de l’ouest, ce à quoi ailleurs aspirent la plupart des nations.
Cette vision accusatoire d’une Russie potentiellement belliqueuse a conduit ce pays à trouver des alliés ou des soutiens pour se protéger dans tous les domaines de la vie des peuples. C’est
notamment dans ce besoin d’éviter un périlleux isolement qu’elle a contribué à l’émergence des BRICS+.
Nous ne pouvons que constater les conséquences de cette erreur majeure des États-Unis qui ont
ainsi contribué sans le vouloir – et même en cherchant le contraire – à l’émergence d’une réunion
d’États souverains concurrents et hostiles collectivement au pseudo-Occident (1). La Russie s’est1
surtout rapprochée de la Chine constituant théoriquement avec elle un énorme ensemble auquel les
États-Unis et leurs alliés seraient bien en peine de s’opposer.
Il a fallu la provocation des théoriciens états-uniens de l’application universelle de l’american way of life, approuvée par l’État profond et les néo-conservateurs au pouvoir à Washington, pour que la
Russie intervienne en Ukraine par son opération militaire spéciale.
Je rappelle brièvement les faits. Les États-Unis de l’administration conservatrice voyaient comme dernier obstacle à leur domination absolue, une Russie qu’ils présentaient comme dangereuse. Il est vrai que la Russie, par son étendue, est le premier État au monde et qu’elle regorge de ressources!
Ils envisageaient par une stratégie indirecte de la faire totalement s’effondrer, puis de la partager en plusieurs États qui auraient été sous leur contrôle. La Russie d’Europe aurait pu alors se rapprocher
d’une UE, déjà soumise par construction aux États-Unis. Victoria Nuland, la CIA et la NSA, ont
étayé l’idée que l’Ukraine devait intégrer l’OTAN et l’UE. Cette perspective était évidemment
inacceptable pour Moscou qui aurait vu les forces otaniennes à sa frontière sur près de 1400
kilomètres.
Cette provocation s’ajoutait au mensonge de James Baker à Gorbatchev qui promettait
que les anciens pays du Pacte de Varsovie ne rejoindraient pas l’OTAN. La Russie se sentant
menacée – et elle l’était – a été contrainte d’agir. Elle s’est défendue. Au début du conflit, alors que
les protagonistes étaient prêts à engager des pourparlers de paix, les Occidentaux les firent capoter.
Par la suite les accords de Minsk 1 et 2 s’avérèrent des entourloupes européennes pour mieux armer
l’Ukraine.
L’irréalisme des États-Unis sous les administrations conservatrices s’avère confondant, tout comme est déconcertante l’attitude de suivisme des Européens. Ce pseudo-Occident a réussi à dresser
contre lui une majorité de pays, à renforcer économiquement et militairement la Russie, à mettre en
péril l’OTAN et à ruiner certains pays membres de l’UE.
Or cette affaire du côté des Républicains et de M. Trump, récemment élu, a été froidement analysée. La nouvelle administration, réaliste, pragmatique, hostile aux dangereuses dérives de l’État profond, a compris l’inanité de l’agressivité occidentale. Il faut se souvenir que Donald Trump est un homme d’affaires, entouré d’hommes d’affaires. C’est donc un réaliste et un pragmatique. Ce type de guerre n’est rentable qu’un moment. Il est conscient par ailleurs de la situation interne de son pays qui ne favorise pas les actions belliqueuses.
« America first » le slogan qu’il reprend, exprime autant la volonté de maintenir le rôle des États-Unis dans le monde que le souhait de se préoccuper d’abord des populations et des intérêts états-uniens. Par ailleurs le rapprochement entre la Chine et la Russie devenait un vrai danger dans la perspective d’une opposition conflictuelle avec la Chine.
Nous assistons donc à un basculement du monde. Le monde unipolaire, ou plus exactement la volonté d’établissement d’un monde unipolaire, est rejetée rudement au profit d’un monde multipolaire. Cette évolution répond enfin au souhait des nations.
Il est étonnant que cette évolution intelligente de la position des États-Unis, ait abouti à une sorte de découplage avec l’UE. M. Macron et M. Stammer et quelques autres dirigeants européens, privés d’un facteur d’unité, mais aussi d’une subordination confortable à Washington et à cette idée d’un monde réuni sous des principes enseignés par leur mentor états-unien, réagissent. Ils fantasment sur la menace russe, se gonflent comme la grenouille de la fable.
Ils imaginent que leurs armées relevant toutes de l’OTAN pourraient aller assurer le maintien de la paix en Ukraine, alors que l’OTAN est considérée par Moscou comme l’agresseur. C’est évidemment d’une absurdité confondante.
Ils décident d’une augmentation spectaculaire du budget d’une Défense européenne et de modalités spéciales pour bizarrement éviter un impact dans les déficits budgétaires, en semblant ignorer au moins deux évidences. Les armées ne peuvent pas être autres que nationales et que, pour monter en puissance, il faut de très nombreuses années. La mobilisation massive relève de temps révolus. Le soldat est un professionnel spécialisé long à former, difficile à recruter et qui coûte cher.
Mais surtout ils occultent le fait majeur: ils n’ont pas la main. Ils ne seront qu’accessoires dans les négociations de paix, si tant est que Russie et États-Unis, désormais engagés dans un processus de paix, les acceptent dans les négociations. La France dans ce contexte nouveau, avec des dirigeants compétents et patriotes, pourrait se débarrasser du fardeau de l’UE et de la soumission à l’OTAN.
De toute évidence la Russie n’est pas menaçante. Elle a même été victime – je dis bien victime –
des ambitions et des manœuvres du pseudo-Occident. Dire le contraire n’est que de la vulgaire propagande au travers de mensonges grossiers et répétés.
Face à cette implication guerrière otanienne hypocritement voilée sous le prétexte fallacieux d’aide à l’Ukraine, les puissances européennes ont subi les conséquences de leur perfidie et de leur
alignement irréfléchi sur Washington. Toutes sont désormais en crise économique à la suite de l’effet retour des sanctions, unanimement approuvées, contre la Russie. L’Allemagne, pourtant alliée fidèle des États-Unis et première puissance économique du continent, a vu son industrie gravement atteinte.
À des degrés divers les autres États ont été impactés par le renchérissement du prix des hydrocarbures. Il est bien sûr dû à des cheminements terriblement allongés que prennent les approvisionnements en provenance indirecte de Russie et à l’obligation de se fournir en gaz de schiste aux États-Unis. La récession est là…
Quant à la France, il est évident que sa position de grande puissance, non anglo-saxonne – c’est à dire isolée – lui a valu de la part de la Russie des attaques indirectes que la fragilité de sa
gouvernance n’a fait que rendre plus efficaces. La Russie ne faisait que réagir à la virulence de
l’attitude de Paris.
En Afrique, pourtant un des éléments majeurs de sa dimension géopolitique, la France a perdu pied. Dans au moins quatre États du Sahel, ses forces ont été remplacées par l’Africa corps, anciennement Wagner. Dans d’autres États, sous l’action de la Russie, comme au Sénégal et au Tchad, elle a perdu une grande partie de son rôle traditionnel…Sur son propre sol elle a subi des attaques de cyber guerre ou des menées de déstabilisation dans ses régions ultramarines…
Deux puissances, finalement récolteront des bénéfices de cette guerre. Bien évidemment les États-Unis qui, à moindre frais, vont exploiter les ressources d’une Ukraine neutralisée et vont vendre de l’armement aux Européens restés dans leur délire belliqueux. L’autre gagnant sera de toute évidence
la Russie rehaussée au niveau d’une très grande puissance, à l’économie en développement soutenu
et ayant conquis avec le Donbass, une région parmi les plus industrieuses. Ce n’est pas le moindre
des paradoxes de cette guerre. Elle fut motivée par le souhait d’abattre une puissance regardée
comme dangereuse et elle aura abouti à faire renaître une grande puissance…
Quant à l’Organisation européenne elle aura montré ses insuffisances et même sa nocivité. Son existence, dans le monde multipolaire qui se profile, touche très vraisemblablement à sa fin. L’OTAN risque elle aussi de faire les frais d’une prise de conscience. Dans cet heureux contexte la France pourra retrouver sa souveraineté et réorienter ses amitiés.
Je rappelle par quelques citations ce que le général de Gaulle, grand connaisseur de l’histoire et des peuples, disait à propos de la Russie pendant la seconde guerre mondiale et juste après.
À l’égard de la Russie, il a toujours exprimé des propos amicaux, considérant qu’elle pouvait
davantage que l’Allemagne, être l’alliée privilégiée de la France.
Trop de griefs historiques opposaient la France et sa voisine immédiate; beaucoup moins à la Russie. Il l’affirma à plusieurs reprises, tout en considérant comme indispensable un rapprochement avec l’Allemagne. Il affirma ses positions alors que le second conflit mondial se poursuivait.
Le 20 janvier 1942, il évoqua l’alliance franco-russe comme une « nécessité que l’on voit apparaître à chaque tournant de l’histoire ». Et pour sceller cette union, il envoya en Russie les aviateurs du groupe Normandie, qui deviendra le régiment « Normandie-Niémen » et se couvrira de gloire
jusqu’à la victoire.
Le 8 octobre 1943, à Ajaccio, de Gaulle tira la leçon stratégique et politique de cette libération du premier département de France métropolitaine : « Nous sommes ici au centre de cette mer latine, de
cette mer qui est un des chemins vers notre alliée naturelle, la chère et puissante Russie. ». Qui
aujourd’hui dans des gouvernements soumis à l’étranger pourrait prononcer une phrase pourtant
d’un grand bon sens?
Elle prolongeait la pensée de plusieurs écrivains et politiques qui considéraient que la France et la Russie partageaient des intérêts essentiels. Chateaubriand écrivait ainsi que « les ennemis naturels de la Russie sont aussi les ennemis naturels de la France ». Sans doute sous-entendait-il le monde anglais et le monde germanique.
Dans Paris libéré, de Gaulle dira, le 12 septembre 1944 : «Notre hommage s’adresse à la Russie soviétique qui, sous l’agression de 1941, vit les armées allemandes s’avancer jusqu’aux portes de Leningrad et de Moscou et pénétrer au fond du Caucase, mais sut trouver dans l’admirable courage de son peuple, les vertus de ses combattants et l’organisation de ses vastes richesses, l’énergie et les moyens nécessaires pour chasser l’envahisseur et briser dans de terribles batailles l’essentiel de sa force guerrière. » Au retour de son voyage de novembre à Moscou, où il conclut un pacte d’alliance et d’assistance mutuelle, il décrivit la Russie et la France manifestant « leur volonté d’étroite collaboration dans toutes mesures qui conduisent au statut de l’Europe de demain ».
Il pressentit et redouta, une volonté de régir l’après-guerre qui risquait de nuire à l’indépendance des pays libérés des forces nazi, et d’entraîner de nouvelles rivalités qui remettraient en cause la paix
chèrement gagnée.
Lors d’une conférence de presse du 25 octobre 1944, il répondit à une question insidieuse : « Je ne crois pas qu’il faille faire un bloc des États de l’Ouest de l’Europe. ». Il jugea sévèrement les
partisans d’une fédération européenne. A Nîmes, le 7 janvier 1951, il affirma : « Pour organiser l’Europe, qu’on la prenne donc comme elle est, c’est-à-dire comme un ensemble formé de peuples
très distincts dont chacun a, bien à lui, son corps, son âme, son génie et, par suite, doit avoir ses
forces. » Il dira aussi après la signature à Paris, le 27 mai 1952, du traité de la C.E.D (2) qu’il
s’agissait pour la France d’un « protocole d’abandon », plaçant les forces armées européennes sous
l’autorité des États-Unis.
Alors qu’il était revenu au pouvoir, le général de Gaulle invita, en mars 1959, Khrouchtchev à Paris. À cette occasion il dit à son hôte : « La Russie et la France ont eu besoin de se voir, … c’est-à-dire deux nations très anciennes et très jeunes, filles d’une même mère, l’Europe. »(3)
« Nous avons vécu bien des siècles sans Marché commun. Nous pourrons vivre encore bien des
siècles sans marché commun. Nous ferons du libre-échange. Notre expansion industrielle, contrairement à ce que prétendent tous les imbéciles qui pérorent sur l’Europe, n’a pas besoin de Marché commun, elle a besoin du grand large. »
J’ajoute que durant le second conflit mondial et dans l’immédiat après-guerre la Russie stalinienne s’est montrée amicale avec la France, rendant ainsi témoignage au général de Gaulle de ses marques de solidarité. Elle fut bien davantage favorable à la France, que ne le fut Roosevelt et son
administration qui imaginaient diriger notre pays au travers de l’AMGOT (5) et lui ôter une vaste
partie du nord et de l’Est de son territoire pour le fédérer avec des terres de nos voisins sous le nom
de Wallonnia.
Ce fut grâce à Staline, à Churchill et à la force de caractère du général de Gaulle que la France fut reconnue comme un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité.
Au bilan de ce vingtième siècle achevé, nous devons admettre en tant que Français que la Russie nous a été bien plus amicale que les États-Unis et plus globalement que le monde anglo-saxon.
Dans notre pays il est désormais temps d’imaginer une autre structuration de la vie politique. Une
opposition entre droite et gauche n’a strictement plus aucun sens. En revanche il existe une
antinomie entre les partisans d’un univers Wokiste, européiste et unipolaire et les patriotes ou
souverainistes, partisans du respect des nations. Ces derniers l’ont emporté aux États-Unis et
ailleurs. Il est fort probable qu’ils gagnent en Europe et en France.
Dans ce bouleversement, inévitable, la France doit avoir la sagesse de se tourner à nouveau vers la Russie. La Russie saura oublier les fautes du gouvernement présent. C’est à cette condition et dans
un appui mutuel, que ces deux pays pourront influencer le cours du monde. C’est aussi à cette condition que la France pourra mener une guerre légitime sur son sol et ailleurs contre le vrai péril, celui que représente l’idéologie religieuse islamique.
Henri ROURE
(1) L’Occident est une civilisation poussant à l’élévation et à la dignité de l’homme en s’appuyant sur une transcendance. Les États qui1 disent appartenir à l’Occident ne répondent plus à cette définition.
(2) Communauté Européenne de Défense
(3) Général Fernand Gambiez membre de l’Institut. Le général et l’Europe de l’Atlantique à l’Oural, article sur le sujet de la réunion des pays européens, il me semble utile de le citer dans un entretien avec Alain Peyrefitte (4)
(4) Alain Peyrefitte « C’était de Gaulle »; éditions Gallimard; page 267.
(5) AMGOT Américain Military Government in Occupied Territories.
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