Nouvelle-Calédonie : un des meneurs de Saint-Louis tué lors d’une fusillade

La situation délicate à laquelle une partie de la Nouvelle-Calédonie fait face depuis fin octobre a causé un mort ce lundi. Un homme considéré comme un meneur des exactions commises à la tribu de Saint-Louis, en périphérie de Nouméa, le chef-lieu de cette collectivité française autonome, a été tué par balles ce lundi dans une fusillade opposant deux groupes d’habitants rivaux.

Le procureur, Alexis Bouroz, a fait état d’un «contexte de tension très important entre deux groupes d’individus» en annonçant la mort de Ramon Noraro, 34 ans. L’individu soupçonné d’avoir tué Ramon Noraro «s’est livré après négociations», a précisé le parquet. «Il s’agit d’un homme de 27 ans également connu de la justice et en état d’évasion depuis le 20 mai 2015», a indiqué le procureur. Un homme de 32 ans, connu pour des faits de violences aggravées, a par ailleurs été blessé aux jambes.

De nombreuses auditions sont en cours pour tenter de reconstituer le déroulement des faits. La chaîne La1ere rapporte que les deux maisons ainsi que le véhicule du tireur présumé auraient été incendiés. Par mesure de sécurité, la route RP1 sera fermée de ce lundi 20 heures à mardi 5 heures, heure locale, entre les lieux-dits Thabor et La Coulée sur la commune du Mont-Dore.

De graves incidents après la mort d’un prisonnier

Selon le parquet, la fusillade est intervenue après l’admission à l’hôpital, au milieu de la nuit de dimanche à ce lundi, d’un mineur de 15 ans, activement recherché, «grièvement blessé au visage par une gerbe de plombs faisant redouter une cécité définitive». Les gendarmes qui se sont rendus sur place ont été victimes de tirs dont l’un a pénétré l’habitacle d’un véhicule blindé, sans faire de blessé. De source proche de l’enquête, le mineur blessé est le neveu de Ramon Noraro.

La semaine dernière, la gendarmerie a lancé un appel à témoin pour retrouver Ramon Noraro, considéré comme «dangereux», soupçonné de vouloir «tuer un gendarme» et d’être l’un des meneurs des troubles, qui se multiplient depuis fin octobre aux abords de cette communauté kanak de 1 400 habitants. La poussée de fièvre à Saint-Louis a démarré le 29 octobre lorsqu’un un gendarme a tué un jeune prisonnier en fuite alors qu’il fonçait sur un barrage au volant d’une camionnette.

«C’est un nouvel épisode dramatique d’une série d’exactions (…)», a déclaré Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la Justice, en marge d’une visite de cinq jours en Nouvelle-Calédonie qu’il a achevée ce lundi. Indiquant que l’appel à témoins de la gendarmerie au sujet de Ramon Noraro n’a suscité aucun signalement, il a pointé «une passivité de la population qui n’est pas acceptable pour que la justice puisse travailler».

Source : Le Parisien