Nous sommes en guerre… Oui, mais laquelle ?
John-Erich NIELSEN est écrivain, ancien officier Saint-cyrien.
Probablement n’avez-vous pas conscience que la guerre la plus décisive, la mère de toutes les autres, ne se déroule pas en Ukraine ou à Gaza.
En réalité, la guerre la plus dévastatrice se joue à l’encontre des mots du quotidien.
J’en veux pour preuve que vous continuez d’appeler « v***ins » des produits dont vous ne savez rien.
J’en veux pour preuve que vous nommez « confinement » ce qui ne fut qu’une vaste entreprise de domestication.
J’en veux pour preuve que vous appelez « masque » cet accessoire sado-maso dont la seule utilité consiste à témoigner de votre soumission au délire raisonnant d’autrui.
Si vous acceptez d’employer les mots d’un fou, alors vous entrez dans sa pensée. En utilisant les mots du fou, vous acceptez d’intégrer une réalité parallèle – la sienne – qui, de facto, n’est pas la réalité, mais le terrain cognitif où s’exerce sa démence.
Accepter les mots d’autrui, puis les employer pour décrire une (fausse) réalité, c’est accepter de devenir le prolongement de sa pensée. C’est lui obéir. Déjà, c’est se soumettre.
Peu importe que ces fous soient riches, ou qu’ils se soient approprié la quasi-totalité des leviers politico-médiatiques afin de répandre leur pensée délirante. Ces individus n’en restent pas moins des fous. Tout délire, qu’il soit raisonnant ou non, reste…un délire !
Or le totalitarisme qui s’est abattu sur l’Occident est bien de cette nature.
Ne vous y trompez pas : c’est à travers le langage que s’incarne la réalité. « Au commencement était le Verbe », lit-on dans la Bible. Toute création ne peut s’incarner que si elle est nommée. Par conséquent, seule votre pensée, et les mots qui l’expriment, seront capables de modifier la réalité.
La guerre du XXIe siècle n’est plus une bataille de territoire. Ce qu’elle vise à conquérir, c’est avant tout votre cerveau. La guerre du XXIe siècle n’a pour seul objectif que la colonisation de votre pensée par les mots que vous acceptez d’intégrer. Le champ de bataille moderne, c’est la conquête, puis le contrôle, de votre perception de la réalité.
Dorénavant, ce ne sont plus les balles des mitrailleuses qui vous fauchent, mais les mensonges répétés d’une novlangue orwellienne volontairement falsifiée. En 2023, le sniper s’appelle McKinsey… Cette novlangue, si vous acceptez de la faire vôtre, vous tuera plus sûrement que le plus foudroyant des poisons. Pire même : elle vous laissera juste ce qu’il faut de vie pour que vous serviez ceux qui l’ont créée. Au final, ces mots travestis vous zombifient. Ils vous avachissent. Ils vous rendent esclaves. Au moment où vous les répétez, vous êtes déjà hors de combat.
Aujourd’hui, le vrai courage ne consiste plus à sortir de la tranchée baïonnette au canon. Il réside bien plus dans votre aptitude à résister au feu roulant d’un langage mensonger dont, jour après jour, la propagande politico-médiatique, mise au service d’une oligarchie délirante, vous assaille.
Au XXIe siècle, le véritable courage se mesure plus à l’aune de la pensée autonome que vous développez qu’à votre courage physique. Parfois, j’enrage d’entendre des individus s’autoproclamer « éveillés » ou « résistants » alors que, sans sourciller, ils régurgitent les concepts de leur ennemi. Ce sont autant de Don Quichotte qui combattent des moulins à vent, ignorant que ces moulins sont précisément ceux que la novlangue a conçus pour les piéger. Par avance, ces gens-là sont neutralisés. Ils combattent sur le terrain d’une réalité parallèle. Je ne serai ni leur Sancho Panza, et encore moins leur Rocinante. Les accompagner, cela reviendrait à vouloir se battre avec un fusil au canon retourné vers mon propre visage. Au moment d’appuyer sur la détente, je serais déjà mort…
Résister, cela commence par protéger son propre langage des attaques mortifères de la novlangue.
Préserver son langage, c’est protéger son autonomie de pensée. Et protéger sa pensée, c’est parvenir à conserver une perception saine et critique de la réalité. C’est refuser de devenir fou.
L’arme de destruction massive de la guerre du XXIe siècle, ce sont les mots. Rien d’autre.
Si vous voulez survivre, alors il est urgent d’apprendre à vous en servir…
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