“Nous aussi on va les enfiler, les gilets”, prévient un syndicat de police
Photo illustration © Sathiri Kelpa / SOPA Imag/SIPA
Ras le bol. Au lendemain d’une quatrième journée de mobilisation nationale des “gilets jaunes”, les policiers l’affirment : ils sont fatigués. Un syndicat met en garde “les plus hautes autorités de l’Etat”.
Trop c’est trop. Mobilisés depuis trois semaines pour maintenir l’ordre lors des manifestations, les policiers et gendarmes n’en peuvent plus. Sur Franceinfo, le secrétaire départemental Paris Unité-SGP Police, Rocco Contento s’inquiète de la tournure que pourrait prendre les évènements.
« On va arriver à un point de rupture »
« Ce n’est pas tenable ». Pour le syndiqué, la situation ne peut plus durer. « La ressource policière n’est pas inépuisable. On était pratiquement au maximum [samedi]. 89 000 forces de l’ordre sur tout le territoire national. Nous comptons 100 000 gradés et gardiens. On ne peut pas faire plus », se plaint le responsable syndical. « Il y a des collègues qui ont travaillé jusqu’à 14 jours d’affilée », témoigne-t-il. « On va arriver à un point de rupture. Nous aussi on va les enfiler, les gilets. Pas les gilets jaunes, mais les gilets bleus, si cela continue ».
Des compensations pour les policiers
Pour lui, c’est évident, « on est dans une crise politique ». Et « ce n’est pas aux gendarmes et policiers de la dénouer, c’est au politique. Chacun son boulot. On n’en peut plus. Cela fait des semaines et des semaines qu’on n’en peut plus. Il faut faire attention », met-il en garde. Avant de tancer les responsables politiques : « C’est bien beau que le Premier ministre se promène pour féliciter les troupes. D’abord nous exigeons des compensations. C’est important. Et au-delà de ça, que le politique trouve les moyens pour que les choses s’apaisent, que nous puissions faire notre travail et que nous ne soyons pas sollicités tous les week-ends, appelés sur les repos ».
« Ces personnes avaient pour objectif de nuire »
Rocco Contento s’est ensuite justifié des arrestations préventives réalisées en marge de la manifestation du samedi 9 décembre, qui ont outré beaucoup de monde. « Il fallait le faire parce que sinon vous auriez eu 400 à 500 personnes de plus dans les manifestations. Vous ne m’empêcherez pas de penser que ces personnes avaient pour objectif de nuire. Soit de casser, soit de piller. Ça peut choquer l’opinion, mais ce qui compte c’est qu’il y ait le moins de dégâts possibles. Je parle au niveau des blessés ».
Source : Valeurs actuelles
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