Nos vœux pour Monsieur Asselineau en 2024 : qu’il vérifie ses sources d’information!

par Admin Freedom | Jan 11, 2024

À la suite de la vidéo de M. François Asselineau diffusée sur YouTube le 16 novembre 2023 : Accourus au coup de sifflet de Zemmour et d’Oncle Sam, Dupont-Aignan et Philippot jettent le masque, nous tenons à rétablir la vérité sur la Worldwide Freedom Initiative qui a eu lieu le 10 novembre 2023 ainsi que sur ses intervenants.

En effet, M. Asselineau critique l’événement alors qu’il n’a pas été présent, ne s’est pas informé auprès de nous, n’a clairement pas visionné nos vidéos disponibles sur notre chaîne YouTube et enchaîne les amalgames.

Malheureusement, cette vidéo au titre racoleur est remplie d’inexactitudes. Les fake news prennent l’ascenseur, la vérité prend l’escalier !

L’objectif de cet article est uniquement de rétablir la vérité. Pour ce faire, nous ne demandons pas de nous croire. Nous vous invitons à vérifier par vous-mêmes !

N°1

00 :50 « Une opération menée tambour battant en quelques jours »

Vérité : le site est en ligne depuis plusieurs mois et les invités américains principaux étaient annoncés depuis l’été. Preuve en est la conférence du 14 juillet sur le wokisme qui en parlait déjà.

N°2

00 :58 : « On a appris que deux très hautes personnalités américaines républicaines qui s’appellent l’un Mike Johnson […] sont venues à Paris »

Vérité : Mike Johnson n’est pas venu à Paris dû à ses nouvelles fonctions en tant que Président de la chambre des représentants des Etats-Unis.

Lien : James Gosart lit un texte envoyé par Mike Johnson pour remplacer sa venue

Ndlr : ce texte comporte les 7 principes fondamentaux du conservatisme américain qui est le cheval de bataille de M. Johnson. Un texte par conséquent déjà écrit auparavant.

N°3

02 :20 : « M. Yaloz s’est proclamé comme étant le chef d’un groupe qui s’appellerait Republicans Overseas France ».

Vérité : M. Yaloz a été élu en février 2020 par les membres de l’association Republicans Overseas France.

N°4

04 :55 : « La personne qui a fait le discours inauguratif du dîner était la même que celle qui a fait celui qui avait inauguré la journée, c’est-à-dire M. Eric Zemmour. »

Vérité : c’est une erreur de la part de l’équipe d’Eric Zemmour. Il n’y a pas eu de discours de clôture de M. Eric Zemmour. Seuls la Gouverneure Kristi Noem, Randy Yaloz et Istvan Kiss ont clos la conférence.

Liens : Discours de Kristi Noem :

Discours de Randy Yaloz et Istvan Kiss :

N°5

06 :14 : François Asselineau affirme que Mike Johnson et Kristi Noem ont été présents toute la journée.

Vérité : Mike Johnson n’était pas présent, et Kristi Noem est venue en fin d’après-midi et a prononcé un discours de clôture d’environ 30 minutes.

Contrairement à l’idée que M. Asselineau s’en fait, la journée ne s’est pas déroulée sous le regard bienveillant de ces responsables politiques.

N°6

06 :30 : M. Asselineau prétend que Messieurs Dupont-Aignan et Philippot ont rampé devant l’oncle Sam… difficile de ramper devant des absents !

Vérité : pendant leur panel, le matin, les américains n’étaient pas présents. Il n’y avait que Solomon Yue et Kerry McQuisten.

David Bossie et Corey Lewandowski sont arrivés uniquement pour leur panel et Kristi Noem le soir pour son discours de clôture.

-petit rappel en passant : être dans la même pièce que quelqu’un, et même parler avec cette personne, ne signifie en rien que l’on est d’accord avec elle et ce ne sont pas autant de marqueurs d’allégeance. M. Asselineau part de la conclusion que les participants français de la WFI sont inféodés aux Etats-Unis et interprète tout ce qui peut l’être comme une preuve de sa conviction inflexible-

N°7

08 :40 : Randy Yaloz qui est sorti d’un chapeau. Twitter : ça ne veut rien dire. Randy est avant tout un avocat international renommé et n’a pas le temps d’être actif sur les réseaux sociaux.

Allez à la source M. Asselineau et la vérité vous libérera !   

N°8

10 :00 : « Qu’est-ce que c’est que ce truc.. Quelles sont les forces qui sont derrière … ils étaient là pour magnifier le rôle de fédérateur d’Eric Zemmour.»

Vérité : M. Asselineau fantasme sur le rôle de M. Zemmour en tant que fédérateur et Messieurs Dupont-Aignan et Philippot en tant que faire-valoir. Or Messieurs Dupont-Aignan et Philippot ne se sont pas du tout comportés de cette façon et personne n’a interprété la scène de cette manière à part M. Asselineau qui n’était pas présent et n’a regardé aucune des vidéos de l’événement…

N°09

14 :20 : « Je suppose que les invitations ont été concoctées par Monsieur Randy Yaloz et M. Eric Zemmour ».

Vérité : les invitations ont été préparées uniquement par Monsieur Yaloz et son équipe. M. Zemmour n’est jamais intervenu ni n’a interféré dans les décisions de l’équipe.

M. Asselineau fait des suppositions comme il le dit lui-même. Mais il a mal supposé.

D’autre part, nous sommes pour la liberté d’expression donc il était tout à fait envisageable d’avoir M. Zemmour et M. Asselineau dans la même pièce. Ne peut-on pas être en désaccord et être dans la même pièce et même se parler ? Ne sommes-nous pas des gens civilisés ?

N°10

23 :40 : « En fait, il s’agit de quelque chose, d’une opération montée, si j’ai bien compris, en connivence avec Randy Yaloz et Eric Zemmour. D’une opération d’extrême droite. Portant exclusivement sur la woke culture et la menace musulmane et le soutien à Israël. »

Vérité :

. L’événement a été entièrement et uniquement créé par Monsieur Yaloz et son équipe. Monsieur Zemmour n’est jamais intervenu ni n’a interféré dans les décisions de l’équipe. Il a simplement été invité à parler lors d’un panel et lors du discours d’ouverture.

. Nous aimerions bien que M. Asselineau nous chronomètre le temps de parole passé sur l’alliance entre islamisme et la gauche radicale sur les 8h50 de la journée (*)… nous sommes très intéressés !

Encore une preuve que M. Asselineau n’a pas regardé la journée de conférence et ne sait donc pas de quoi il parle.

Pour finir à la minute 25, M. Asselineau regrette que Sud Ouest ne se soit pas informé sur l’université d’automne de l’UPR et fasse des erreurs et amalgames. Amusant. M. Asselineau reproche à Sud Ouest ce qu’il fait aux autres !

Nous espérons que M. Asselineau n’opère pas de la même manière sur les autres objets de ses vidéos et nous espérons qu’il nous contactera pour avoir les informations de première main la prochaine fois !

L’équipe de la WFI vous souhaite une bonne année !

(*) 13 minutes 02

Source : Worldwide Freedom Initiative

Proposition de bonne résolution pour 2024 à Youssef Hindi et Eric Verhaeghe : évitez les Fake News !

Suite à la première édition de la Worldwide Freedom Initiative (Initiative Mondiale pour la Liberté), premier événement dont le but est le dialogue entre les divers mouvements de droite nord-américains et européens de l’ouest et de l’est, l’essayiste Youssef Hindi a fait paraître dans Le courrier des stratèges un article intitulé « Comment le Deep State US contrôle les souverainistes français », accompagné d’une vidéo de 40 minutes «Hindi : vers une ingérence US dans le souverainisme européen ?».

À 0:30, Hindi affirme avoir écouté les deux discours de Zemmour, celui d’ouverture et l’autre vers la fin ; le fait qu’il ait ignoré le reste de l’événement, sans doute par manque de temps ou d’intérêt, biaise d’entrée de jeu la teneur qu’il lui prête.

La vidéo continue sur deux erreurs :

1:42 : « Il y avait le Président de la Chambre des Représentants, qui faisait partie des organisateurs. »

Mike Johnson n’était pas organisateur, mais invité. Par ailleurs, suite à son élection, et contrairement à ce qu’ont affirmé certains journaux américains, il a choisi de ne pas se rendre à Paris, pour la raison évidente que sa nouvelle fonction l’obligeait à travailler énormément et tout de suite.

2:20 : « Le Comité Trump France a été écarté de cette réunion. »

Ils ne nous ont pas contactés et nous n’avons pas eu le temps de contacter tout le monde.

S’ensuit un développement sur la vision géopolitique anti-israélienne de Hindi, qui n’a trait que de très loin à la WFI ; nous nous y arrêterons donc peu. Nous noterons seulement que Hindi conteste l’interprétation que Zemmour fait de l’emploi par Toynbee de la formule de « choc des civilisations », affirmant que le choc en question avait lieu non pas entre les différentes civilisations, mais entre la civilisation « moderne » et la civilisation « traditionnelle », ce sur quoi Hindi serait sur la même ligne que nous, et même il l’affirme à 20:10 : « il y a une partie du discours qu’on peut accepter. Effectivement, une partie du discours contre le wokisme, on est d’accord, qui est très néfaste ». Vient ensuite notre désaccord : « mais tout le reste, sur le choc des civilisations, c’est un discours qui ne reflète pas la réalité, puisque ce choc des civilisations, il est fabriqué de toutes pièces. » S’agissant de savoir si le « choc des civilisations » est ou non un artifice sans substance, nous nous en remettons à la sagacité du lecteur qui suit l’actualité.

Monsieur Hindi tempère tout de même deux fois l’interviewer qui le pousse dans des supputations audacieuses :

à 17:10, lorsque Eric Verhaeghe lui demande si la WFI  était une manière pour Donald Trump d’être récupéré par ou de pactiser avec l’Etat profond américain, il répond qu’il y a pas de preuves satisfaisantes pour l’affirmer ;

à 29:40, lorsque Eric Verhaeghe lui demande si la WFI avait pour but de récolter des fonds pour la campagne de Donald Trump, il répond par la négative.

Ces réponses de Hindi trouvent leur justification dans sa manière de voir la relation entre le trumpisme et la WFI :

30:35 : « Je crois que c’est une opération qui se présente comme trumpiste, mais c’est une opération néoconservatrice. »

32:30 : « On dit : Trump, Trump… mais c’est surtout un forum pro-américain et pro-israélien, plus que trumpiste. »

Hindi a à la fois tort et raison. S’il s’était davantage penché sur l’événement, il aurait repéré David Bossie et Corey Lewandowski, membres majeurs de la campagne présidentielle de Trump en 2016. Mais il est vrai que l’événement ne tournait pas qu’autour de Trump : voir les intervenants leaders de droite canadien, français autres que Zemmour, néerlandais, hongrois, roumain… qui se sont succédés.

Nous conclurons sur l’une des dernières affirmations de Hindi qui ont trait de près ou de loin à la WFI :

33:35 : « Depuis une quinzaine d’années, il y a un mouvement de rattachement des droites européennes (Belgique, Hollande, France, etc.) au wagon israélien. »

Il est certes possible – succomberait-il aux sirènes de l’antisémitisme ambiant ?- de voir dans une tentative de dialogue qui rassemble le plus de droites occidentales possible une manigance gouvernementale de grande ampleur à fuir et à mépriser. C’est tout de même dommage. La WFI a été organisée par une petite équipe qui s’est beaucoup investie pour faire advenir l’événement imaginé par Randy Yaloz. Jusqu’au dernier moment, l’événement a même failli ne pas avoir lieu, tant les difficultés à le mettre en place ont été grandes, et même : il a dû être déplacé au tout dernier moment pour cause d’annulation de la part de la mairie du 6ème arrondissement. M. Hindi doit sans doute y voir un bastion de la résistance au projet de domination mondial de l’Etat profond américain, idée obsessionnelle qui l’aveugle dans ses appréciations.

Pour finir, nous prions Monsieur Hindi de retourner voir les vidéos des discours de Zemmour, seules vidéos de la WFI qu’il ait regardées. Nous ne lui demandons pas de se les repasser en entier, mais seulement de les arrêter sur n’importe quelle image et de regarder attentivement le panneau derrière lui, où figurent les sigles des principaux sponsors de l’événement.

On y lit : « Danube », pour « Danube Institute », le plus grand think tank conservateur de Hongrie, qui a contribué à l’avènement de la WFI. Monsieur Hindi souhaite intégrer le WFI à sa vision de la géopolitique foncièrement hostile à Israël ; il en perd de vue l’évidence : l’essence de la WFI était, est et (nous l’espérons) sera le dialogue entre les droites occidentales afin « de créer des liens forts et durables, de définir les priorités communes d’intérêt national et les domaines de coopération et de diplomatie bilatérales et multilatérales, de promouvoir le partage des expériences et de s’en inspirer, et de s’engager dans des échanges francs et constructifs, mais aussi de faciliter les missions de recherches d’intérêt commun entre les leaders des différents pays ». Rien de plus, rien de moins.

La caravane passe.

P.S. : nous invitons les lecteurs à visionner les différents intervenants de la journée de conférence pour que chacun fasse son propre avis : https://www.youtube.com/@WFI2023-TV

Auteur : l’équipe d’organisation de la Worldwide Freedom Initiative

Stop à la psychose Internet  ! Analyse des vidéos de François Asselineau et Youssef Hindi sur la Worldwide Freedom Initiative

Adrien Lapeyrere / France-Soir

TRIBUNE – Le 10 novembre 2023, des représentants et sympathisants de Donald Trump et du Parti républicain américain organisaient à Paris la conférence Worldwide Freedom Initiative – Initiative mondiale pour la liberté – sur une ligne politique conservatrice et antimondialiste. Cet événement déclenchait aussitôt des commentaires négatifs émanant de médias conventionnels, mais aussi de publicistes critiques de ces médias, tous ayant pour dénominateur commun de n’avoir pas assisté à l’événement ! France-Soir vous propose ci-dessous une tribune de Lucien Cerise en forme de réflexion sur ce type de dérive, qui a toujours existé, mais que le virtuel et Internet amplifient sans limites, ni garde-fous.

TRIBUNE – La psychose est un trouble mental caractérisé par une altération du rapport entre la subjectivité et la réalité objective. La limite entre les deux, c’est-à-dire entre l’intérieur – ce que veut le sujet, son désir – et l’extérieur, le monde réel tel qu’il est – devient floue, et la subjectivité finit par l’emporter et devenir toute-puissante. C’est le moment du délire, de la reconstruction subjective de la réalité, quand le sujet ne tient plus compte d’aucune extériorité à son discours, et qu’il élabore dans le langage une réalité personnelle à sa mesure, selon ses besoins fantasmatiques et son principe de plaisir, en contournant les faits objectifs et la discipline consistant à vérifier les informations. Ou alors, en ne sélectionnant que les informations qu’il estime attester de sa théorie – phénomène du biais de confirmation aboutissant à ce que son univers mental personnel se superpose complètement au monde réel. Comme on dit couramment : il prend ses désirs pour des réalités.

L’illusion de la réalité objective sans sortir de chez soi

Ces mécanismes hypertrophiés jusqu’à la maladie chez le psychotique sont latents chez tout individu, mais sont amplifiés de nos jours par Internet, cette immense médiathèque de données numériques en ligne, qui peut donner l’illusion d’avoir accès à la réalité objective sans jamais sortir de chez soi. Pour certains analystes, nous serions entrés dans l’ère de la post-vérité et du monde post-factuel, soit le subjectivisme déchaîné. La banalisation de cette “psychose Internet”dans la population avait été baptisée en son temps “hyper-réalité” par Jean Baudrillard, lequel désignait ainsi ce phénomène de construction d’une réalité parallèle au monde réel par les médias de masse, mais aussi par les critiques des médias de masse, quand tous se commentent mutuellement sans vérifier leurs sources, et élaborent ainsi ensemble une réalité virtuelle aux apparences polémiques, donnant l’illusion du débat contradictoire, mais sans rapport avec le terrain et les faits. On assiste de nos jours à une épidémie de fausses nouvelles, diffusées par les médias conventionnels, mais aussi par certains individus critiques de ces médias, positionnés comme lanceurs d’alerte et leaders d’opinion, mais n’ayant pas accès à toutes les informations, et remplissant les trous avec des théories personnelles, qu’ils érigent immédiatement en vérités objectives. Un certain public peut prendre au sérieux cet alliage d’erreurs et de commentaires d’erreurs, articulés dans un discours apparemment rationnel et contradictoire, ce qui fait entrer les médias, les commentateurs critiques des médias et le public dans une hyper-réalité, soit une réalité virtuelle partagée, une sorte de folie à plusieurs, où les critiques des uns n’ont pas plus d’appui dans le réel que les affirmations des autres.

Le Worldwide Freedom Initiative, cas d’école de “psychose Internet”

Un cas d’école de cette “psychose Internet », nous a été donné en novembre 2023 par les commentaires de François Asselineau (1), d’une part et, d’autre part, de Youssef Hindi, interrogé par Éric Verhaeghe pour Le Courrier des Stratèges (2), sur la réunion de la Worldwide Freedom Initiative le 10 novembre 2023 à Paris. Un article du quotidien Sud-Ouest intitulé “Que viennent faire Zemmour, Dupont-Aignan ou Philippot au meeting des soutiens de Trump ce vendredi à Paris ?” (3), comportant de nombreuses erreurs factuelles, a été repris sans le corriger, créant un effet boule de neige de désinformation, ouvrant un espace de pensée apparemment critique, mais baignant dans l’arbitraire du début à la fin. Cette bulle spéculative s’apparente aux phénomènes de rumeurs et de légendes urbaines colportées par ouï-dire et sources secondaires. Une représentation individuelle composée d’informations fausses trouvées sur Google peut devenir une véritable hallucination collective quand le sujet parvient à partager son récit, sa vision, et à convaincre autrui de ne pas chercher à vérifier ce qu’il dit. C’est le grand remplacement du réel par le virtuel. Tout le monde se met à parler sérieusement de quelque chose qui n’a pas eu lieu, d’où une inflation polémique produisant un effet de réalité, mais sans consistance autre que verbale, qui l’apparente à un long bavardage sans intérêt du type dialogue de sourds.

Le “fact checking” doit s’étendre aussi aux commentateurs critiques des médias

Comme le notait Walter Lippmann dans son ouvrage sur l’opinion publique en 1922, “Pour faire de la propagande, il faut qu’il y ait une barrière entre le public et l’événement. L’accès à l’environnement réel doit être limité, avant que quiconque puisse créer un pseudo-environnement qu’il juge sage ou souhaitable.” (Public Opinion, partie II, chap. II, section 3). Ce pseudo-environnement – cette pseudo-réalité– recouvrant l’environnement réel, est aujourd’hui construit brique après brique par les médias de masse, mais aussi par leurs critiques et par le public crédule, répétant et prenant parti pour les arguments des uns ou des autres, prononcés avec aplomb et assurance, mais tous aussi fictifs les uns que les autres. La barrière de Lippmann entre le public et l’événement réel permettant d’élaborer une propagande efficace s’étend dans ce cas à tous ceux qui parlent de l’événement réel sans avoir été sur place, et qui reconstruisent la réalité sur la base de perceptions déjà déformées. Florian Philippot, qui participait à l’événement Worldwide Freedom Initiative, a déjà répondu de son côté aux attaques de François Asselineau (4). À notre demande, les organisateurs de l’événement ont rédigé également un droit de réponse pour rétablir la vérité factuelle, condition sine qua non avant tout débat (5). 

Des erreurs ou des mensonges deviennent des vérités si on ne les corrige pas. Sans correction, ni rétablissement des faits, les désinformateurs, volontaires ou non, ont le dernier mot, et c’est leur version de la réalité qui fait foi et qui passe à la postérité comme étant LA réalité. C’est le dernier qui a parlé qui a raison. Ce débat peut être élargi à un problème philosophique plus vaste : qui écrit l’Histoire, le récit de ce qui s’est passé, et qui définit la réalité ? Le langage a une fonction performative. La parole est créatrice. Or, aujourd’hui, des milliers de gens risquent de tenir pour des faits historiques avérés les spéculations personnelles de François Asselineau ou de Youssef Hindi interrogé par Éric Verhaeghe sur cette réunion politique franco-américaine du 10 novembre 2023 (6).

Le “fact checking” s’applique naturellement aux médias, mais doit s’étendre aussi aux commentateurs critiques des médias, dont la crédibilité suppose désormais de tenir compte des correctifs de la Worldwide Freedom Initiative. Cette mise au point permet de restituer la base empirique qui autorisera de lancer un vrai débat contradictoire et de s’opposer éventuellement à cette initiative, mais en s’appuyant sur le réel, et non sur sa reconstruction subjective. La bouffée psychotique qui a entouré l’événement du 10 novembre 2023 ne serait pas inquiétante si elle était isolée mais la fréquence et l’amplitude de ce genre de phénomène doit nous alerter sur cette société du virtuel et des écrans omniprésents qui fait peser une vraie menace sur la santé mentale de nos contemporains (7).

(1) “Accourus au coup de sifflet de Zemmour et d’Oncle Sam, Dupont-Aignan et Philippot jettent le masque” (Youtube).

(2) “Youssef Hindi : comment le Deep State US contrôle les souverainistes français” 

(3) Que viennent faire Zemmour, Dupont-Aignan ou Philippot au meeting des soutiens de Trump ce vendredi à Paris ?  (Sud-Ouest).

(4)  “Israël, Macron : ATTALI balance tout ! (+ réponse aux diffamations d’Asselineau, en direct)”  (Youtube).

(5)  “Nos vœux pour Monsieur Asselineau en 2024 : qu’il vérifie ses sources d’information !”  (WFI).

(6) “Proposition de bonne résolution pour 2024 à Youssef Hindi et Éric Verhaeghe : évitez les fake news !” (WFI).

(7) “François Asselineau : ‘Florian Philippot veut me tuer et il a fait partie du complot contre nous’” (Putsch).

Source : France Soir

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