Non, des documents douaniers n’apportent pas la « preuve ultime » que le Covid-19 a été « planifié »
Un changement dans la classification de l’Organisation mondiale des douanes est à l’origine de cette confusion. − CHANDAN KHANNA / AFP
LECTURE TROMPEUSE – Des internautes ont pensé prouver la diffusion intentionnelle du virus à l’aide de documents montrant l’importation dès 2018 de test pour détecter le Covid-19. Il s’agit en réalité d’une lecture erronée.
Les publications qui soutiennent cette théorie s’appuient sur un document en anglais ressemblant à un rapport de douane, et listant les « principaux importateurs de test pour diagnostiquer le Covid-19 ». Non pas lors des derniers mois, mais en… 2018. Cette préparation constitue aux yeux de certains internautes un élément irréfutable prouvant que l’épidémie était anticipée bien avant son déclenchement.
Une reclassification en avril
Pour comprendre pourquoi du matériel de test lié au Covid-19 était importé en 2018, il faut en réalité se pencher sur des modifications apportées par l’Organisation mondiale des douanes. Cette dernière, le 9 avril dernier, a expliqué qu’elle allait procéder à une « mise à jour de ses standards de classifications pour les fournitures médicales », de sorte à mieux identifier les produits importants dans le contexte actuel en vue de coordonner la lutte contre l’épidémie.
Pour éviter une telle confusion, il aurait été possible de créer une nouvelle catégorisation pour les produits dédiés spécifiquement à la lutte contre le Covid-19. Ce qui n’a pas été fait puisque c’est un ancien code d’identification relatif au matériel médical qui a été modifié et dont la dénomination à changé. Les tests et autres dispositifs dont il est ici question et qui sont recensés ne correspondent donc pas à des produits spécifiques utilisés dans le cadre actuel de l’épidémie. « C’est ce qui arrive quand un administrateur de base de données un peu paresseux réutilise un code plutôt que d’en créer un nouveau », résume un internaute américain sur le réseau social Reddit.
En résumé, il est donc faux d’affirmer que la pandémie a été anticipée, sur la base des documents retraçant les importations de matériel médical. Un changement de dénomination et de classification, censé faciliter l’identification des produits essentiels dans la lutte contre le virus, a contribué à laisser penser que les tests et matériels médicaux aujourd’hui utilisés contre le Covid-19 ont été échangés dès 2018. Il s’agissait en réalité de produits destinés à d’autres usages, ce que l’on comprend à la lecture des documents fournis par l’Organisation mondiale des douanes, qui a opéré la modification en avril.
Source : LCI
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