« Ne me force pas » : un major de gendarmerie sous le coup d’une enquête pour harcèlement sexuel
Des mois durant, en 2018 et 2019, le major Pascal B., affecté à la brigade territoriale de Fosses (Val-d’Oise), aurait réclamé des faveurs sexuelles à une femme psychologiquement fragile, dont il était chargé de la plainte. Il lui a envoyé des centaines de SMS salaces et dénigrants que « Marianne » a pu consulter. Alors qu’il a en partie reconnu les faits, il n’a jamais été sanctionné, ni par sa hiérarchie, ni par l’IGGN, l’Inspection de la gendarmerie, pourtant tous deux avertis. Le dossier est à l’étude par le Défenseur des droits.
C’est une affaire qui embarrasse la gendarmerie nationale. Selon nos informations, un major de gendarmerie décoré est, depuis le 20 juillet, sous le coup d’une enquête préliminaire pour « harcèlement sexuel », ouverte par le parquet de Pontoise (Val-d’Oise). Pascal B., affecté à la brigade territoriale autonome de Fosses, 37 ans de services, aurait réclamé, de manière répétée dans l’exercice de ses fonctions, des faveurs sexuelles à une femme venue déposer plainte. Sollicité par Marianne, le procureur de la République de Pontoise n’était pas disponible dans l’immédiat pour commenter cette information.
Entre décembre 2018 et juillet 2019, ce sous-officier supérieur expédie à Aïcha G., la plaignante, des centaines de messages à caractère sexuel, extrêmement crus et insistants, en marge d’échanges professionnels liés au suivi de sa plainte. Dans cette litanie de SMS salaces et quasi-quotidiens, que Marianne pu consulter, le pandore lui réclame ainsi des photos d’elle dénudée, la presse de « faire l’amour » de se mettre un « à quatre pattes devant [lui] », de faire une « partouze »… Alors qu’Aïcha G., désarçonnée, soucieuse que sa plainte aboutisse, implore à de multiples reprises que tout cela cesse.
Une plainte contre X a été déposée par son avocat ce 19 juillet auprès du doyen des juges d’instruction de Pontoise. Selon celle-ci, le gendarme se serait servi des « données à caractère personnel collectées lors du dépôt de plainte »pour lui « imposer des échanges à caractère sexuel ». Plus grave, « le major Pascal B. a entrepris d’user de sa fonction, en promettant à la plaignante de l’aider dans sa procédure (…) afin d’obtenir en contrepartie des photographies à caractère sexuel, ainsi que des rapports sexuels. » Des agissements bien peu déontologiques, que le major reconnaît en partie. Sa hiérarchie, aussi bien que l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) en ont été avertis. Pourtant, jamais il n’a sanctionné sur le plan disciplinaire.
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