NDDL. Maintien de l’ordre : l’arsenal du gendarme mobile
Tour d’horizon de l’équipement des forces de la gendarmerie mobile…
Évacuer la ZAD ne rentre pas dans les missions classiques de maintien de l’ordre, où les opérations consistent le plus souvent à garder l’adversaire à distance. Dans tous les cas de figure, une règle régit l’intervention des gendarmes mobiles : un usage proportionné et gradué de la force (sur ordre et après accord de l’autorité civile, et après sommations, sauf légitime défense). Pour répondre à leurs missions, les quelque 13.000 militaires spécialisés (109 escadrons) disposent d’un arsenal conséquent, qu’ils déploient à mesure et en fonction de l’intensité des heurts.
Ariane au décollage, uppercut de boxeur à 50m
En bas du spectre : bâton de protection et grenades lacrymogènes (jusqu’à 200m, avec un lance grenades (Cougar)). Pour information, une grenade CM6 propulse six pastilles très légères (difficiles à renvoyer), diffusant pendant 30 secondes un gaz pouvant couvrir une zone de 800 m2 sur 3m à 5m de hauteur. Si ces moyens ne suffisent pas, si la menace persiste, les gendarmes peuvent, toujours sur ordre (sauf légitime défense), faire usage de : grenades de désencerclement (18 projectiles de caoutchouc projetés dans un rayon de 5m, avec un effet sonore supérieur à 165 décibels, soit l’équivalent du bruit de la fusée Ariane au décollage); balles de défense (avec un lanceur de type flash-ball, permettent d’asséner l’équivalent d’un uppercut de boxeur jusqu’à 50 mètres de distance); pistolet à impulsion électrique (type Taser).
L’équivalent de 200 grenades lacrymogènes
Les véhicules blindés de la gendarmerie (VBRG) peuvent être équipés d’un diffuseur lacrymogène. Un seul de ses jets équivaut à 200 grenades lacrymogènes et arrose un terrain grand comme le Stade de France… L’utilisation de l’armement à feu (balles réelles) qui suit suppose une situation dégradée extrême, voire insurrectionnelle : pistolet automatique Sig Sauer, fusil à pompe, fusil d’assaut FAMAS, pistolets-mitrailleurs HK MP5 et HK UMP, fusils d’assaut G36 et HK 417, fusil mitrailleur ANF1 (calibre 7,62mm; jusqu’à 900 coups minutes), mitrailleuse calibre 12,7 mm.
Bientôt des grenades sans explosif
Depuis le décès du militant écologiste Rémi Fraisse à Sivens, en octobre 2014, l’usage de la grenade offensive F1 (sans produit lacrymogène, mais à très fort effet de souffle) a été suspendu, puis définitivement interdit en mai 2017. La gendarmerie a par ailleurs prévu de remplacer une autre grenade contestée (la grenade lacrymogène instantanée (GLI F4; 165 décibels)) par une nouvelle génération de grenades ne contenant pas d’explosif, a révélé fin août dernier le magazine « L’Essor de la gendarmerie nationale ». Les balles de défense (type flash-ball) et les grenades de désencerclement sont régulièrement pointées du doigt (blessures parfois très graves, consécutives le plus souvent à une utilisation incorrecte).
Jets de… gélatine
Dans le passé, la gendarmerie a testé plusieurs armes collectives : jets de gélatine (agresseurs figés comme des statues) et de filets (comme dans les combats de gladiateurs). Les résultats étaient «assez concluants », mais ils n’ont pas été adoptés, principalement pour des raisons de coût. La gendarmerie a même été approchée pour tester un fourgon équipé d’un système israélien bombardant l’adversaire d’ondes sonores (l’équivalent d’un avion de chasse au décollage). Le niet a été « catégorique ».
Source : Le Télégramme
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