Nantes. Le policier chute à moto, un homme lui vole son arme
Un policier en civil, victime d’une chute de moto, a été dépouillé de son arme de service, dans le centre-ville de Nantes. | ARCHIVES
C’est une invraisemblable histoire. Un fonctionnaire de police, qui rentrait chez lui en civil après le service, a chuté de moto. Un homme en a profité pour lui voler son pistolet.
La nuit du vendredi 17 mai, un policier nantais rentre chez lui à moto. Il est hors service, pas en tenue. Bref, c’est un motard comme un autre qui circule de nuit, dans le centre-ville. Mais près de la place du Commerce, il perd le contrôle de sa machine
. Un accident sans grande gravité. Mais le voilà par terre, légèrement blessé. Le réflexe, en temps normal, serait de porter secours à la victime.
C’est d’ailleurs, un peu, ce qu’il s’est passé. Un petit groupe de quatre noctambules s’est porté à sa hauteur. Il y a là, selon nos informations, trois femmes et un homme. Les femmes s’enquièrent de l’état de santé du motard. Elles lui proposent même de prévenir les pompiers. Le policier ne préfère pas.
Une arme de service et son chargeur
Mais pendant que ça discute, le quatrième, un homme de 35 ans, en aurait profité pour jeter un œil dans le sac du motard. Il n’y a pas grand-chose dedans, en quantité du moins. On y trouve un banal vêtement de pluie. Et, autrement plus sensible, une arme de service accompagnée de son chargeur.
Le passant décide alors d’embarquer discrètement cette arme, avant de tourner les talons avec ses amies. Le policier ne s’en rend pas compte tout de suite. Quand il va le découvrir, un instant plus tard, les « bons samaritains » ont déjà disparu. Le fonctionnaire n’en croit pas ses yeux. Il patiente sur place, de longues minutes, dans l’espoir de voir l’indélicat revenir, ayant pris conscience de la gravité de son geste. En vain.
Une arme de policier dans la nature, par les temps qui courent à Nantes, c’est un très gros problème. Une enquête a donc été ouverte illico. Les caméras du secteur ont été examinées. Ce qu’on y voit confirme, dit-on, point par point, la version du policier.
Restait à identifier le suspect. ll a fallu une petite semaine aux enquêteurs pour mettre la main sur celui qui pouvait avoir chapardé le pistolet. Il a été placé en garde à vue.
Panique
Il aurait expliqué aux policiers qu’il avait pris l’arme en pensant qu’il s’agissait d’une réplique, une arme factice, sans imaginer qu’il venait de dépouiller un policier. D’ailleurs, il précise qu’il a même essayé de tirer avec pour s’amuser. Sidéré de comprendre que le pistolet était authentique, il a paniqué. Plutôt que de se tourner vers la police, il assure s’en être débarrassé dans la Loire. Une version qu’on dit crédible en coulisses. L’homme, qui travaille dans le milieu du spectacle plutôt que dans le banditisme, ne semble pas disposer de réseau pour revendre un tel objet. Ça ne se refourgue pas non plus sur un site de petites annonces… Un détail accrédite sa version : lors de la perquisition à son domicile, le chargeur a été retrouvé. Difficile de penser qu’il ait pu vendre l’un sans l’autre.
Il a donc été remis en liberté, convoqué en justice pour s’expliquer sur le vol. L’arme, les policiers l’espèrent, pourrait reposer au fond du fleuve.
Source : Ouest-France
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