Mort de Cédric Chouviat: l’autopsie évoque une asphyxie « avec fracture du larynx »

Ce livreur est décédé d’un malaise cardiaque lors d’une interpellation musclée à Paris la semaine dernière.

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DR Une image tirée d’une vidéo montrant l’interpellation d’Olivier Chouviat à Paris le 3 janvier 2020.

POLICE – Cédric Chouviat, le livreur en scooter mort dimanche après un contrôle routier à Paris, a été victime d’une asphyxie “avec fracture du larynx”, à l’origine d’un malaise cardiaque lors de son arrestation, selon les premiers éléments de l’autopsie communiqués ce mardi 7 janvier par le parquet de Paris.

“Les premiers éléments communiqués au parquet par les médecins légistes” font ”état d’une ‘manifestation asphyxique avec une fracture du larynx’”, affirme le parquet, qui note que les experts relèvent aussi “un état antérieur cardiovasculaire” chez ce père de famille de 42 ans.

D’autres investigations médico-légales sont prévues, ajoute le procureur Rémy Heitz, qui annonce avoir ouvert une information judiciaire pour “homicide involontaire” afin de faire la lumière sur cette interpellation, survenue vendredi aux abords de la Tour Eiffel.

“L’autopsie confirme ce que la famille et leurs avocats disent depuis samedi, c’est-à-dire une asphyxie”, a réagi Me Arié Alimi auprès de l’AFP. “On découvre en plus une fracture qui est probablement due à une strangulation (…) c’est une mort atroce et extrêmement violente”, a-t-il ajouté.

Ces premières indications livrées par le parquet de Paris “soulèvent des questions légitimes, auxquelles des réponses devront être apportées en toute transparence”, a réagit Christophe Castaner.

“Le ministre de l’Intérieur et le secrétaire d’État (Laurent Nuñez) font toute confiance à la justice et aux enquêteurs pour faire la lumière sur les circonstances exactes du décès, établir les faits et les responsabilités”, a-t-il ajouté dans une déclaration transmise à l’AFP. “Face à cette épreuve, le ministre de l’Intérieur et le secrétaire d’État adressent toutes leurs condoléances à la famille et aux proches de la victime”.

Dans un communiqué, le préfet de police de Paris Didier Lallement dit avoir “pris connaissance des graves accusations portées par la une de certains médias”. “Seule l’autorité judiciaire est en mesure d’établir les circonstances exactes de ce drame et les éventuelles responsabilités qui en découleraient”, estime le préfet.

“En attendant le résultat de ces investigations, le préfet de police rappelle que la présomption d’innocence est une garantie démocratique qui vaut pour tous, y compris les policiers”, conclut-il.

“Deux témoins indiquent qu’il a subi une clé d’étranglement”

Transporté dans un état critique à l’hôpital, Cédric Chouviat était mort dimanche à 3h30 du matin, selon le parquet.

Lors d’une conférence de presse mardi matin, les avocats de la famille ont dénoncé une “bavure policière” et diffusé des vidéos recueillies après un appel à témoignages.

Lors d’une conférence de presse mardi matin, les avocats de la famille ont dénoncé une “bavure policière” et diffusé des vidéos recueillies après un appel à témoignages.

Les images montrent Cédric Chouviat, casque sur la tête et tournant nerveusement autour des policiers en les filmant. Il apparaît ensuite à plat ventre, toujours casqué, se débattant sous le poids de trois policiers, puis inerte.

Les vidéos ne montrent pas sa chute, mais “deux témoins indiquent qu’il a subi une clé d’étranglement”, avait déclaré Me Alimi.

“Nous regrettons la qualification juridique retenue par le parquet, qui est un euphémisme de la réalité”, a critiqué l’avocat. Il réclame que l’enquête soit requalifiée, conformément à la plainte de la famille, en “violences volontaires ayant entraîné la mort”, une infraction criminelle qui relève des assises.

“Il est encore malheureux que le parquet fasse état dans des termes peu compréhensibles d’un état cardiovasculaire antérieure, s’agissant d’une hypertension qui n’a aucun lien avec les causes de la mort, afin de créer une forme de doute dans l’esprit du public”, a-t-il dénoncé.

“Nous regrettons les fausses informations diffusées par la préfecture dans un premier temps et la famille demande des excuses au préfet de police de Paris”, a-t-il conclu.

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Source : Le Huffpost

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