Cinq militaires souffrant de blessures psychiques et/ou physiques se confient devant la caméra de Richard Bois. Comment se reconstruisent-ils ? Tuer le silence, coproduit par France 3 Télévisions, est présenté en avant-première à Auray (Morbihan), jeudi 9 janvier 2020.
L’histoire
Richard Bois vit, parle et respire Tuer le silence , le film sur lequel il travaille depuis quatre ans. Le réalisateur installé à Larmor-Plage (Morbihan), donne la parole à cinq militaires ayant vécu un ou des événements marquants, à l’origine d’un traumatisme ou d’un syndrome de stress post-traumatique. Ils ont servi dans les trois armées, après 1990.
Coproduit par France 3, Tuer le silence (52 mn, dans sa version télé) est présenté en avant-première à Auray, jeudi 9 janvier. Richard Bois a invité tous ceux qui ont permis au film de se faire. Des militaires ou anciens militaires, des élus, des financeurs, actuels ou potentiels…
Car le documentaire n’a pas été facile à produire. « Pourtant, Tuer le silence montre aussi ce qui est mis en œuvre par l’Institution pour aider ses soldats blessés… », relève Richard Bois, qui se définit volontiers comme étant « un artisan » .
« L’humain m’obsède »
La guerre n’est pas le sujet de Tuer le silence . « Elle existe. Point. Il me semble plus intéressant de donner les clefs pour comprendre comment faire… après, appuie Richard Bois. Il n’est question que de femmes et d’hommes, pas de contexte. Ni militaire, ni politique, ni médical. »
En filigrane de Tuer le silence, cette question : comment fait-on pour prendre soin des autres ? Ce point de vue guidait déjà le réalisateur lorsqu’il s’est intéressé il y a quelques années aux patients du centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelles de Kerpape (Plœmeur) dans Le nid des phœnix. « L’humain m’obsède », reconnaît Richard Bois.
Pour « sélectionner » ces cinq soldats – une femme et quatre hommes, dont l’un est décédé depuis –, passés du silence traumatique à la parole libératrice, le réalisateur s’est entouré de militaires ou ex-militaires accompagnant des blessés de guerre. L’Office national des anciens combattants et victimes de guerre l’a aussi mis en relation avec des témoins. Enfin, le psychologue Jacques Brélivet, ancien de la Marine nationale, a également conseillé le réalisateur.
Les « interviews thérapeutiques » ont été réalisées dans un lieu unique, à Vannes. Les témoins sont tous habillés de blanc, sur fond blanc. Et filmés avec la même lumière.
Plusieurs projections
Avant la diffusion du film sur France 3 au printemps prochain, Richard Bois va entamer une tournée de projections (*). Le réalisateur morbihannais espère rallier à sa cause un réseau de partenaires privés, à même d’accompagner sa « démarche d’auteur » sur le long terme.
Il travaille déjà sur d’autres « documentaires scénarisés » : la prévention du suicide chez les paysans, le quotidien des infirmières ou encore la maladie mentale.
(*). Lorient du 16 au 21 janvier, puis Guingamp, Saint-Malo, Cesson-Sévigné, Lannion, Vannes, Pontivy, Montpellier, Grenoble, Paris…
Source : Ouest-France
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