Molins signale que Lakdim était fiché S mais ne montrait aucun signe précurseur de passage à l’acte
Le procureur de la République de Paris s’est déplacé à Carcassonne après qu’un terroriste a tué au moins trois personnes et en a blessé seize autres ce vendredi dans l’Aude. Dans la soirée, le magistrat a donné une conférence de presse.
Après que Radouane Lakdim a tué au moins trois personnes, et fait seize blessés ce vendredi à Carcassonne et Trèbes dans l’Aude dans une succession de trois attaques terroristes, le procureur de la République de Paris s’est déplacé dans le chef-lieu audois. Dans la soirée, à l’intérieur du tribunal de Carcassonne, François Molins a pris la parole quelques minutes devant les journalistes, révélant notamment que l’assaillant était fiché S depuis 2014. Avant d’évoquer les faits, il s’est situé sur un registre personnel: « J’adresse mes premières pensées aux victimes et à leurs proches auxquels je destine toute ma compassion et toute mon empathie ».
Il a précisé qu’un dispositif d’aide aux victimes était déjà en place. Il a également souligné l’héroïsme du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, très grièvement blessé par des tirs de l’assaillant auprès duquel il se trouvait après s’être substitué à un otage. Il a noté que l’événement dramatique montrait que « le niveau de menace terroriste n’avait pas faibli ». « Désormais endogène, elle est le fait d’individus radicalisés présents sur notre territoire », a-t-il analysé.
Les premiers éléments de l’enquête
Il en est venu à l’exposé des faits: « Ce matin, aux environs de 11h, quatre CRS étaient pris pour cible par un individu à bord d’une Opel Corsa. Celui-ci tirait à plusieurs reprises, blessant l’un d’entre eux, et six douilles étaient trouvées sur les lieux des faits. L’individu prenait ensuite la fuite avec son véhicule. Peu après des détonations étaient signalées dans le Super U de Trèbes. Une cinquantaine de personnes étaient présentes au moment des faits »
il a alors livré les premiers éléments de l’enquête: « Il est entré en criant ‘Allahou akbar‘, se disant soldat de Daesh et prêt à mourir pour la Syrie, avant de tirer sur un client et un employé du magasin ».
Lakdim avait d’abord ciblé le 3e RPIMA
François Molins a en outre posé que les otages avaient été libérés grâce aux négociations entre Radouane Lakdim et les forces de l’ordre. Il a ajouté: « L’auteur sortait alors du supermarché avec le lieutenant-colonel demandant la remise d’un chargeur et menaçant de tout faire sauter en cas d’intervention des forces de l’ordre avant de se retirer à nouveau dans le magasin. » Sans être en mesure de préciser les motivations de l’assaillant à cet instant précis, François Molins a expliqué que ce dernier avait ensuite commencé à faire feu sur l’officier de gendarmerie, ce qui a décidé de l’intervention pour le mettre hors d’état de nuire sur les coups de 14h20. Deux gendarmes du GIGN ont été blessés au cours de l’opération.
Le magistrat a ensuite indiqué que le véhicule utilisé par Lakdim avait permis aux autorités d’opérer rapidement une déduction: « L’Opel Corsa a été repérée sur le parking ce qui a amené à faire le rapprochement avec le vol de ce véhicule à 10H13 dans la cité Aigle de Carcassonne au cours duquel l’individu a blessé grièvement le conducteur et tué le passager ». Le procureur de la République de Paris a signalé que Radouane Lakdim s’était d’abord dirigé vers la caserne du 3e RPIMA avant de choisir de fondre sur la caserne des CRS.
Une personne en garde à vue
s’agissant des procédures en cours, François Molins a déclaré que des investigations étaient lancées notamment pour déterminer la provenance de l’arme du terroriste et les circonstances dans lesquelles il l’avait obtenue. « Une personne a déjà été placée en garde à vue du chef d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste criminelle », a-t-il alors annoncé. Âgée de 18 ans selon nos informations, cette jeune femme partageait la vie de Radouane Lakdim, à Carcassonne.
François Molins a brossé à grands traits le portrait judiciaire de ce dernier: « Fiché S depuis 2014, il est connu de la justice pour des faits de droit commun ». En mai 2011, il écopait d’un mois de prison avec sursis pour port d’arme prohibé, puis d’un mois ferme pour usage de stupéfiant et refus d’obtempérer. Il avait effectué cette peine en août 2016. François Molins a alors souligné:
« En 2016 puis en 2017, il faisait l’objet d’un suivi effectif de la part des services de renseignement, suivi qui n’avait permis de mettre en évidence aucun signe précurseur pouvant laisser présager un passage à l’acte terroriste ».
Source et Vidéo : BFMTV
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