«Moins de morts en 2020 qu’en 2019», est-ce possible ?

Une phrase du directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, devant les parlementaires a particulièrement attiré l’attention. Décryptage.

Devant la commission d’enquête parlementaire sur le Covid-19, Jérôme Salomon a déclaré qu’il était possible qu’on constate moins de décès en 2020 qu’en 2019. AFP

 Par Victor Alexandre

Le 30 octobre 2020 à 17h21

« Il est tout à fait possible [qu’à la fin de l’année], on vous dise que 2020 a été une année quasiment normale » en nombre de décès. En pleine crise sanitaire, la déclaration de Jérôme Salomon à la commission d’enquête parlementaire consacrée à la gestion du Covid-19 mercredi a de quoi étonner. Et pourtant, au-delà de l’apparent paradoxe à l’échelle nationale, la déclaration du directeur général de la Santé se révèle juste dans certains territoires.

Pour l’ensemble du pays, « entre le 1ᵉʳ mars et le 19 octobre 2020, 402 681 décès ont eu lieu en France, soit 9 % de plus qu’en 2019 », explique Sylvie Le Minez, de l’Insee. Une surmortalité de plus de 32 000 personnes.

LP/DATA
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Dans le détail, jusqu’au 28 février, 2020 a emporté près de 9500 vies de moins que 2019. Une sous-mortalité sur les deux premiers mois de l’année que l’Insee explique « sans doute » par « la virulence de l’épidémie de grippe en 2019 ». Aux mois de mars et avril, en revanche, la tendance s’inverse nettement avec près de 27 000 vies fauchées supplémentaires en 2020. Puis, à partir de mai, les niveaux de décès restent assez proches.

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Si la deuxième vague actuellement en cours ne causait aucune surmortalité et suivait simplement la mortalité de 2019, la France compterait donc au moins une vingtaine de milliers de morts en plus fin 2020. Or même parmi les épidémiologistes les plus optimistes, personne n’envisage un retour à la normale d’un point de vue statistique en raison des prévisions pessimistes liées au coronavirus en cette fin octobre.

Mais si, dans le cas national, il est invraisemblable que la mortalité de 2020 retombe sous le niveau de 2019, dans 19 départements, plutôt épargnés par le Covid-19, les chiffres montrent pour l’instant une sous-mortalité, notamment dans le Sud-Ouest.

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C’est le cas notamment de la Dordogne, de la Haute-Vienne et du Tarn.

D’autres départements ont vu leur mortalité largement augmenter en 2020 : elle a ainsi été augmentée de 54 % dans le Haut-Rhin et même de 58 % en Seine-Saint-Denis.

Sauf miracle épidémiologique, donc, il est donc malheureusement improbable que 2020 connaisse moins de décès que 2019.

Source : Le Parisien

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