Mgr Carlo Maria Viganò défend l’abbé Janvier Gbénou, sanctionné pour avoir critiqué le pape François : «Vous êtes puni pour être catholique»
Le 7 juillet 2022, le Dr Maike Hickson a publié sur le site Web LifeSiteNews une lettre ouverte adressée au Père Janvier Gbénou (aussi connu sous son nom d’auteur “Jesusmary Missigbètò”), écrite par Sa Grâce l’archevêque Carlo Maria Viganò, honorant ce prêtre africain pour sa défense loyale de la vérité de la foi catholique. L’Abbé Gbénou avait commencé à dénoncer publiquement certaines des déclarations scandaleuses du pape François, après que le pape eut publiquement soutenu les unions civiles homosexuelles en octobre 2020. Le prêtre africain a été expulsé de la Praelatura sanctae crucis et Operis Dei et suspendu en tant que prêtre à cause de cette critique charitable et bienveillante du pape, et en juin de cette année, le pape François lui-même a approuvé ces sanctions sévères.
Le Père Janvier Gbénou n’est pas autorisé à exercer son ministère sacerdotal et ne peut célébrer la Sainte Messe en privé que s’il s’abstient de toute nouvelle critique publique du pape François.
« À la lumière de cette punition pour un prêtre des plus humbles et des plus aimables, c’est une grande joie et un grand soulagement pour nous que l’archevêque Carlo Maria Viganò vienne à sa défense. Le prélat italien souligne à juste titre que le Père Gbénou a fait ce qu’il fallait et que cela doit être honoré pour son témoignage catholique. » [Dr Maike Hickson]
« Quiconque entraîne la chute d’un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui attache au cou une grosse meule et qu’on le précipite dans l’abîme de la mer… malheureux l’homme par qui la chute arrive ! »
(Matthieu 18, 6-7)
Lettre ouverte de Mgr Viganò au Père Gbénou
« Amen dico vobis: tolerabilius erit terræ Sodomorum et Gomorræorum in die judicii, quam illi civitati. »
« Je vous le dis en vérité: au jour du jugement, le pays de Sodome et de Gomorrhe sera traité moins rigoureusement que cette ville-là. »
(Matthieu 10:15)
Révérend Père Janvier,
cher Père Jesusmary Missigbètò,
J’ai appris par la presse (ici) la nouvelle de votre suspension a divinis et de votre expulsion de l’Opus Dei, qui vous a été imposée par la Congrégation des Évêques comme sanction canonique pour avoir manqué de « respect et d’obéissance au Souverain Pontife ».
Permettez-moi de vous exprimer ma proximité spirituelle à un moment de grande épreuve pour vous : en tant que catholique baptisé et en tant que ministre de Dieu, il doit être douloureux pour vous d’être accusé par la même personne qui, avec la miséricorde qui distingue chacun de ses actes, reçoit les avorteurs notoires, ceux qui cohabitent publiquement, les travestis, les sodomites, les clercs insoumis, les hérétiques, les usuriers et ceux qui affament leur peuple.
J’imagine qu’il est très décourageant de se voir reprocher ce qui en d’autres temps aurait mérité des louanges — sinon même la gloire des autels — pour les saints qui n’ont pas hésité à gronder, même durement, la corruption de la Cour pontificale. Un saint Pierre Damien ou une sainte Catherine de Sienne seraient aujourd’hui scandalisés par la duplicité de celui qui ne manque jamais une occasion de dénigrer les bons catholiques et de plaire aux ennemis du Christ et de son Église.
Ce que vous affrontez pour votre fidélité au Magistère et pour votre véritable respect du Siège du Très Saint Pierre est une occasion d’expier les fautes et les scandales des ecclésiastiques, dans l’esprit d’expiation et de réparation qui nous unit en tant que membres du Corps Mystique pour Notre Seigneur qui en est le Chef, immolé sur la Croix en réparation des offenses commises par les hommes contre la Très Sainte Trinité.
Votre épreuve, cher et révérend Père Gbénou, vous unit à ces autres épreuves, souvent encore plus dures à supporter, auxquelles beaucoup de vos frères prêtres ont été soumis par leurs Supérieurs : prêtres chassés de leurs paroisses et contraints de vivre et de dormir dans leur voitures ou dans des logements de fortune ; les pasteurs retirés de leurs paroisses parce qu’ils ne veulent pas renoncer à la célébration du Saint Sacrifice dans le Rite Apostolique ; les religieux renvoyés de leurs monastères et couvents parce qu’ils ne veulent pas renoncer à leur fidélité au charisme de leur Ordre ; séminaristes qui se trouvent empêchés de se former au sacerdoce simplement parce qu’ils n’acceptent pas la dissipation et la mondanité qui leur sont imposées.
Si jamais vous avez des doutes sur les intentions de ceux qui, usurpant l’autorité contre le but pour lequel elle a été instituée par le Christ, se déchaînent contre ceux qui sont bons, je vous invite à considérer comment leur sévérité se dissout face aux insuffisances beaucoup plus graves du clergé fornicateur, des prélats corrompus et des cardinaux qui sont des agresseurs et des voleurs.
Votre crime, Révérend Père, c’est d’avoir créé avec eux un dangereux terme de comparaison, en découvrant le tombeau grouillant de vers qu’est l’église Bergoglienne. Si vous aviez participé à la « Gay Pride » en publiant vos photos dans des poses indignes, je ne dirai pas d’un ecclésiastique, mais même d’un païen ; si vous aviez fait scandale en vous livrant à des relations honteuses avec un autre prêtre ; si vous aviez nié les vérités catholiques ou contesté la morale chrétienne, vous seriez désormais à la tête d’un dicastère romain, ou l’évêque d’un diocèse prestigieux, et vous vous trouveriez dans vos atours ecclésiastiques enfilés juste à côté de celui qui vous a privé de la faculté de célébrer la messe, d’entendre les confessions et de prêcher. Tout comme vous, de nombreux autres prêtres et pas mal d’évêques et même de cardinaux se voient plutôt tournés en dérision, offensés et injustement punis simplement parce qu’ils sont trop catholiques.
Je me demande si, face à la honte de la corruption du clergé corrompu qui plaît tant à Bergoglio au point de s’entourer d’eux dans les chambres de Santa Marta, vous devez considérer les sanctions qui vous ont été infligées comme un motif de fierté. L’esilio che m’è dato, onor mi tegno — L’exil qui m’a été donné, je le considère comme un honneur (Dante). Si la maison de Dieu est devenue un repaire de voleurs, celui qui veut rester près du Seigneur doit secouer la poussière de ses pieds (Matthieu 10:14), et ne daigne même pas saluer ceux qui renient le Christ et Le crucifient chaque jour en leur conduite.
Réjouissez-vous donc, cher et révérend Père, car si les ennemis de Dieu ne trouvaient en vous aucune raison de vous persécuter, cela signifierait que vous ne témoignez pas de votre fidélité au Seigneur. Si le monde vous hait, sachez qu’il m’a haï avant vous (Jean 15:18), a dit la Sagesse Incarnée. Les épreuves présentes sont donc une cause de consolation spirituelle, une occasion de sanctification et une occasion d’édification des simples. Le Seigneur vous rendra au centuple ce que vous endurez.
À toi, cher Père, et à tous ceux qui, comme toi, sont persécutés propter iustitiam (Matthieu 5:10), je dédie mon souvenir chaque fois que je prie dans le Saint Sacrifice de la Messe.
+ Carlo Maria Viganò, archevêque
21 mai 2022 juillet
Source : Guy Boulianne
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