Meurtre d’Alexia Daval: L’étonnante conférence de presse de l’avocat de la famille d’Alexia
ENQUETE Devant la presse, maître Jean-Marc Florand a émi ce jeudi des doutes quant à la culpabilité de Jonathann Daval, mis en examen pour le meurtre de son épouse…
Maître Jean-Marc Florand, l’avocat de la famille d’Alexia Daval, en janvier 2017 — SEBASTIEN BOZON / AFP
- Le corps d’Alexia Daval, 29 ans, a été retrouvé le 30 octobre calciné, caché sous des branchages dans un bois près de Gray-la-Ville (Haute-Saône).
- Son mari, Jonathann avait avoué en janvier dernier avoir tué sa femme par accident. Il a été mis en examen pour « meurtre sur conjoint » et risque la réculsion à perpétuité.
- Ce mercredi, il est revenu sur ses aveux et accuse désormais son beau-frère.
De qui maître Jean-Marc Florand est-il l’avocat ? Des parents et des proches d’Alexia Daval, dont le corps a été retrouvé carbonisé en octobre dernier dans une forêt près de Gray-la-ville (Haute-Saône) ? Ou du mari de la victime, Jonathann Daval, mis en examen en janvier dernier pour meurtre sur conjoint après avoir avoué, devant les gendarmes, avoir étranglé Alexia ? La question se pose au regard des réponses étonnantes formulées par le ténor aux journalistes qui l’interrogeaient, ce jeudi, sur la nouvelle stratégie de défense de l’informaticien de 34 ans.
Mercredi dernier, devant le juge d’instruction, Jonathann Daval est revenu sur ses aveux. Il a expliqué au magistrat qu’Alexia Daval avait été tuée par son beau-frère, Grégory Gay, lors d’un dîner de famille chez les parents de la jeune femme, alors qu’il essayait de la maîtriser lors d’une crise d’hystérie, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017. La famille d’Alexia Daval aurait ensuite, selon lui, scellé un « pacte secret » afin d’étouffer l’affaire. Des accusations qui n’ont « aucun sens », assure leur avocat. « C’est impensable. »
Des déclarations qui « ne collent pas »
Il estime d’ailleurs que « la crédibilité de Jonathann Daval est sujette à caution » car, dit-il, les déclarations du suspect n’ont jamais correspondu « aux vérités objectives du dossier ». Alexia Daval a subi de nombreuses violences avant d’être étranglée et « pour l’instant, les différentes versions de Jonathann ne collent pas du tout à ça ». Devant les gendarmes, il avait d’abord indiqué l’avoir tué par « accident ». Or, martèle-t-il, « c’est tout sauf un accident ». Conclusion de l’avocat : Soit le suspect, qui accuse désormais le mari de la sœur d’Alexia, « n’assume pas » son geste, soit il est « dingue », soit « ce n’est pas lui ».
Plusieurs expertises psychologiques et psychiatriques ont été ordonnées et maître Florand les attend avec impatience « même si cela ne donnera aucune vérité sur le ou les meurtriers ». Elles pourront néanmoins expliquer « le comportement invraisemblable » du suspect qui a changé plusieurs fois de version.
« Alexia a été tuée par une ou deux personnes »
Bref, maître Florand s’interroge sur l’implication directe du jeune homme dans le meurtre de son épouse. Pourtant, plusieurs éléments du dossier recueilli par les gendarmes le désignent comme le principal suspect. Il y a d’abord ce morceau de drap, dans lequel le corps de jeune femme était enveloppé, et qui appartenait au couple. Il y a aussi le témoignage de ce voisin qui a entendu une voiture sortir, la nuit du meurtre, du domicile de Jonathann et Alexia. Ce que l’analyse du véhicule du suspect a ensuite confirmé. Enfin, il y a ces traces d’ADN de Jonathann retrouvées sur la victime.
Mais Jean-Marc Florand a réponse à tout. Qu’est-ce qui prouve que c’est bien Jonathann qui conduisait, cette nuit-là, cette voiture ? Est-on certain que c’est lui qui a pris le fameux drap ? Quant à son ADN découvert sur la victime, rien de plus normal étant donné qu’ils dormaient ensemble. En revanche, l’avocat est « persuadé que Jonathann connaît la vérité ». Il a alors livré aux reporters sa conviction : « Alexia a été tuée par une ou deux personnes, avec une grande violence et une rage considérable ».
« Je vois mal Jonathan tuer »
D’ailleurs, il assure que la famille d’Alexia « adhère » à cette thèse. Or, quel aurait été le mobile du suspect, s’interroge-t-il ? « Je vois mal Jonathan tuer, transporter, brûler le corps de sa femme mais ça ne tient qu’à moi », a-t-il déclaré. Avant de souligner : « Plus l’enquête avance, moins on y voit clair. » La défense de l’accusé n’aurait certainement pas fait mieux.
Source : 20 Minutes
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