Menace terroriste, numérique et proximité : les missions des gendarmes
Au cours d’un échange avec l’association des journalistes de défense (AJD) à Paris, le général d’armée Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale depuis septembre 2016, a fait un point sur les priorités de la gendarmerie en termes de missions.
Terrorisme, numérique, contact avec la population, sont les priorités du général Richard Lizurey, directeur général de la gendarmerie nationale. Photo Laurent BOLLET
Le général d’armée Richard Lizurey a parlé de l’évolution des missions de la gendarmerie avec « la menace majeure qui écrase tout le reste, la menace terroriste ». Dans ce domaine, « nous travaillons sur les signaux faibles partout en France, c’est-à-dire les signaux qui ne sont pas détectables au premier abord et ce, en étroite collaboration avec la police nationale et le service central du renseignement territorial, a-t-il souligné. Ainsi nous suivons les personnes signalées, radicalisées avec la nécessité pour cette menace d’avoir des services de renseignements et une capacité de réaction ».
Lien direct avec les gendarmes du terrain
Le directeur général de la gendarmerie (DGGN) a ainsi décidé d’appeler directement l’enquêteur sur le terrain lors de menaces terroristes. « Depuis novembre, tous les gendarmes de France ont mon portable selon une procédure et j’entre en contact avec eux. Quant aux interventions, suite aux événements du Bataclan, nous avons un schéma national d’intervention et la proximité l’emporte sur la compétence territoriale ». Ce qui signifie que quelles que soient les unités sur place lors d’un attentat, c’est celle sur place effectivement qui interviendra sans forcément attendre une unité locale voire spécialisée.
Dans ce domaine encore, le directeur général a rappelé les engagements à plusieurs niveaux de la gendarmerie, « avec les 100 000 capteurs que sont les gendarmes et les 29 600 réservistes, les 150 pelotons de surveillance et d’intervention de la gendarmerie (PSIG) devenus PSIG Sabre sur les 450 en France et ce, afin de disposer d’unités d’intervention spécifiques.
Sur les fichés « S », le DGGN a insisté : « L’intérêt, c’est que ces personnes ne sachent pas qu’elles sont fichées « S » pour mieux les surveiller ».
Un retour aux fondamentaux
Si le recrutement de réservistes figure dans les priorités pour faire face aux besoins de personnels, le patron des gendarmes français a souligné la montée en puissance de l’école de gendarmerie de Dijon car « la gendarmerie devra recruter et former 10 000 gendarmes par an dans les cinq ans pour remplacer les départs ».
Le général Lizurey a également insisté sur l’expérimentation de « brigades contact » pour retrouver de la proximité dans les zones à caractère plutôt rural.
Une a été mise en place en Bourgogne dans la Nièvre. « Il faut former nos gendarmes à retrouver le chemin des autres » a-t-il déclaré. Les conclusions de ces expérimentations seront rendues dans l’été avec une extension de ce dispositif partout en France ou non. Le contact reste le maître mot du général indiquant encore, « C’est la population qui doit nous dire quelles sont ses attentes ».
La gendarmerie à l’ère du numérique
Une brigade numérique sera mise en place à l’échelle nationale mais d’ici là, une mission numérique travaille auprès du directeur général pour que « la gendarmerie dispose des moyens modernes adéquats pour travailler ». L’application Neogend© expérimentée en Bourgogne sera étendue à toute la France et d’ici décembre 2017, quelque 60 000 tablettes et smartphones seront distribués. « Depuis cette tablette, les gendarmes pourront réaliser de nombreuses opérations en direct lors de contrôles ou d’enquêtes avec une rapidité décuplée ».
La lutte contre les cambriolages a aussi été abordée avec comme moyens, cette composante numérique « qui permettra à la population d’interagir avec nous ».
Laurent Bollet
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Source : Le JSL
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