Menace terroriste en France : le risque permanent
Une patrouille Sentinelle devant la Préfecture de police de Paris.
Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a affirmé hier qu’un «60e attentat» avait été déjoué depuis 2013, avant la tuerie à la préfecture de police de Paris le 3 octobre, et qu’il s’agissait d’un projet de détournement d’avion.
D’aucuns y verront un exercice de communication de la part d’un ministre de l’Intérieur fragilisé depuis plusieurs mois pour sa propension à communiquer trop rapidement et parfois de façon mensongère comme lors de la prétendue attaque par des Gilets jaunes d’un service de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière. D’autres, en interne, espèrent sans doute qu’il n’y a eu de la part de Christophe Castaner aucune exagération lorsque, jeudi soir sur France 2 dans l’émission «Vous avez la parole», il a annoncé qu’un «60e attentat» depuis 2013 avait récemment été «déjoué» par les autorités françaises ; et qu’il s’agissait d’«un individu qui voulait s’inspirer du 11 septembre 2001 et des avions qui ont détruit les tours du World Trade Center». Les attentats américains du 11-Septembre ont fait 2 977 morts dans l’effondrement des deux gratte-ciel après qu’ils ont été percutés par des avions de ligne détournés par des terroristes d’Al Qaïda.
Selon une source judiciaire, un homme a effectivement été mis en examen le 26 septembre pour «association de malfaiteurs terroriste» et écroué. Cet individu «radicalisé», selon une source proche du dossier, a été détecté par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) en raison de sa «volonté de se procurer des armes en vue d’une action violente». D’après une autre source, l’homme envisageait aussi «le détournement d’un avion». «C’était son projet et il était en train de s’organiser comme cela, et nos services ont fait le nécessaire pour qu’il soit interpellé», a indiqué le ministre sur France 2.
D’après LCI, l’individu aurait évoqué son projet de commettre un nouveau 11-Septembre dans des discussions avec un ami. Le jeune homme aurait indiqué qu’il voulait «détourner un avion». Le suspect aurait ensuite envisagé un autre type d’action comme le fait de tirer ou de foncer en voiture dans une foule.
L’antiterrorisme réorganisé
Ce projet d’attentat déjoué, comme les précédents qui ont été empêchés depuis 2013, montre en tout cas que la France est toujours sous la menace d’attaques terroristes, qu’elles soient organisées par des groupes structurés ou qu’elles découlent d’un terrorisme «low cost» orchestré par des individus radicalisés esseulés qui répondent aux injonctions de Daech de tuer un maximum de personnes par des attaques au couteau ou à la voiture bélier.
Depuis 2013, tous les services de renseignements et les forces de l’ordre sont préparés à détecter puis circonscrire ces projets terroristes. Depuis 2017, une réorganisation de la lutte antiterroriste a été conduite, Emmanuel Macron ayant voulu que la France se dote d’une task force. En 2017 a ainsi été créée la Coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT) – dont le Coordonnateur est Pierre Bouquet de Florian – et, en son sein, le centre national de contre-terrorisme, formation spécialisée du Conseil de défense et de sécurité nationale.
Enfin, le 1er juillet dernier a été mis en place le Parquet national antiterroriste qui a une compétence nationale sur les affaires de terrorisme. Il est actuellement dirigé par le procureur Jean-François Ricard.
Hier, la justice française a émis un mandat d’arrêt international contre Abou Bakr al-Baghdadi, calife autoproclamé de Daech, et contre Abou Mohammed al-Adnani, ancien porte-parole. Ces mandats d’arrêt ont été délivrés par des juges d’instruction dans le cadre d’une information judiciaire ouverte le 8 octobre par le Parquet national antiterroriste
Source : La Dépêche
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