L’uniforme est bleu, rouge, vert, gris ou brun. Certains portent un tricorne. Et pour tous, la prestance est la même. Jeudi soir, sur le parvis du musée de la Gendarmerie nationale à Melun, les gendarmes de différents pays étaient présents pour l’inauguration de l’exposition consacrée aux gendarmeries du monde, à voir dès ce week-end.
Melun, jeudi 5 octobre. L’Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio équipée d’un moteur V6 turbo de 505 chevaux des carabinieri italiens a de quoi rendre jaloux leurs confrères européens. Mais elle est réservée aux missions spéciales. LP/Sophie Bordier Carabineri italiens, « guardia civil » espagnole, « guarda nacional republicana » du Portugal, maréchaussée royale des Pays-Bas, officiers de la Jandarma turque, de la gendarmerie nationale du Burkina-Faso ou gardes rouges sénégalais à cheval… Tous ont donné couleurs et chaleur au lancement de cet événement à voir jusqu’au 15 juillet 2018.
Melun, jeudi 5 octobre. Deux officiers de la « Guardia civil » espagnole et un officier de la gendarmerie française sur le parvis du musée. LP/Sophie Bordier « Dans le monde, 46 pays possèdent aujourd’hui une gendarmerie et 32 ont conservé l’appellation. C’est un label de reconnaissance pour dire Nous ne sommes pas des brutes mais des membres de la gendarmerie ! », s’enthousiasme le général Georges Philippot, commissaire de l’exposition.
Melun, mardi 3 octobre. Le général Philippot, commissaire de l’exposition, ici devant les mannequins de gendarmes chinois qui portent secours aux populations. LP/Sophie Bordier Sur place, plusieurs espaces organisés par thèmes avec mannequins costumés, bornes numériques avec images défilantes, tapis de jeu, etc. Les missions des hommes en bleu y sont clairement expliquées : construire la nation, garder l’Etat, secourir les populations…
Le général Philippot cite les gendarmes chinois « très forts en matière d’intervention lors des catastrophes naturelles » ou la maréchaussée royale néerlandaise « intervenue après l’ouragan Irma dans la partie néerlandaise de l’île de Saint-Martin en septembre dernier. »
Autre thème développé : la gendarmerie qui protège les citoyens face aux crimes et trafics en tous genres. Une carte très explicite montre aux visiteurs les différents trafics en cours en Afrique de l’Ouest (cocaïne, médicaments, armes, cigarettes, pétrole et femmes). Les gendarmes ont de quoi faire ! « Dans les pays où existent la corruption et d’autres habitudes, ce n’est pas simple pour eux de faire respecter les règles des institutions », commente le général.
Melun, jeudi 5 octobre. Des officiers de la maréchaussée royale des Pays-Bas sur le parvis du musée. LP/Sophie Bordier Enfin, la coopération internationale est expliquée. « Les gendarmeries étrangères viennent en formation chez nous. Les plus prisées sont celles du GIGN qui a accueilli des stagiaires de douze pays récemment et celle au centre d’entraînement des forces de Saint-Astier. Un quartier de ville y est reconstitué et les gendarmes interviennent avec de vraies grenades. »
Exposition à voir du 7 octobre au 15 juillet 2018, 1-3 rue Emile Leclerc à Melun. Entrée libre ce week-end. Tarifs : musée 7 euros (plein) ou 5 euros (réduit). Gratuite sur justificatif. Exposition : 2 euros. Balad’Pass 77 ou Pass Time : une entrée gratuite pour une entrée plein tarif payée. Horaires : du lundi au dimanche (sauf mardi et 1er novembre) de 10 heures à 17h30 (jusqu’au 31 mars). Renseignements au 01.64.14.54.64 ou https://www.gendarmerie.interieur.gouv.fr/musee
Plus de 2 400 officiers étrangers formés à Melun depuis 1946
Melun, jeudi 5 octobre. De droite à gauche, un garde rouge sénégalais, un officier français, un gendarme de la « Guardia civil » espagnole et un carabinieri talien. (LP/S.B.) Depuis 1946, à Melun, l’Ecole des officiers de la Gendarmerie Nationale (EOGN) a formé 2412 élèves-officiers (dont 40 scolarisés en ce moment) issus de 55 pays.
«Nous recevons des sous-officiers pendant deux ans et des officiers pendant une année. Ils sont formés au commandement d’unités élémentaires d’une trentaine d’hommes et transposent cela au cadre juridique de leur pays», explique le chef d’escadron Rigail, de l’EOGN.
Les stagiaires quittent Melun avec le diplôme de l‘école, « un vrai label de qualité et ils font une belle carrière ensuite ». L’Afrique est très représentée. A titre d’exemple, depuis 1960, 191 officiers sénégalais ont été formés à l’EOGN. L’école accueille aussi des officiers étrangers en formation continue pour l’enseignement militaire supérieur de premier degré (EMS1) en vue d’un commandement de niveau supérieur.
S.B.
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