Marseille : un système de vidéosurveillance biométrique attaqué en justice
A peine sorti, déjà attaqué en justice. La ville de Marseille est poursuivie par la Ligue des droits de l’Homme et la Quadrature du net. Les organisations ont porté plainte pour atteinte aux libertés individuelles, et demandent la suspension de l’installation du système de vidéosurveillance biométrique de la ville, mis en route fin 2019. La municipalité a précisé à l’AFP que le dispositif est pour l’instant en « phase de test« .
Prévenir des incidents
La ville s’était lancée dans le grand projet de « Big Data de la Tranquillité Publique », visant à « prévenir certains événements avant qu’ils ne se produisent« . Le dispositif, d’un montant de 1,5 million d’euros – dont 600.000 euros financés par l’Union européenne – détecte les mouvements de foule, les comportements jugés anormaux, et peut retrouver une personne signalée aux forces de l’ordre.
Dans une requête en référé, datant de ce vendredi 17 janvier, les deux associations estiment que le dispositif pourrait permette, à terme, de surveiller automatiquement « l’ensemble de la population circulant sur la voie publique« , en recueillant et analysant des données biométriques. La ville de Marseille souhaitait que le système vidéo identifie de « façon autonome (…) des anomalies, incidents, faits remarquables« , comme des coups de feus, des attroupement, ou encore des dépôts sauvages d’ordures.
Pas une première
La Quadrature du Net dénonce l’opacité de la mise en place de ce type de système dans plusieurs villes : « Cette technologie intrusive n’est pas légitime dans une démocratie digne de ce nom« .
Le dispositif de Marseille rappelle fortement celui de Toulouse, du quartier de La Défense, ou encore celui de Nice, visant surtout la reconnaissance faciale. Le rapport de cette dernière, datant de juin 2019, n’a pas répondu aux interrogations de la Cnil, réticente quant à l’utilisation de ce type de technologie. Pourtant, la municipalité s’était félicitée des résultats obtenus lors de l’expérimentation – sans autorisation de l’instance -, menée en février dernier pendant les trois jours de carnaval. Le logiciel a pu différencier des jumeaux, ou encore repérer un individu interdit lors de grands rassemblements.
Source : Marianne
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