Inventeur du Flyboard Air, une planche qui permet à un homme seul de voler à quelques mètres du sol, l’industriel Franky Zapata ne pourra plus utiliser en France son engin unique au monde. Après de nouveaux essais de sa machine, développée au Rove, sur la Côte Bleue tout à côté de Marseille (Bouches-du-Rhône), il a en effet été convoqué la semaine dernière par la gendarmerie de l’air où on lui a pris ses empreintes pour une fiche de signalement. Les militaires lui ont demandé d’arrêter ses vols sous peine de poursuites pouvant déboucher sur des peines de dix ans d’emprisonnement.
« Notre prototype est révolutionnaire et il intéresse de nombreux pays, y compris leurs forces armées, mais c’est un engin encore non homologué. La Direction générale de l’aviation civile nous considère comme un aéronef que l’on ne peut tester que dans des zones militaires dans des conditions très strictes », déplore Franky Zapata, dont l’entreprise emploie 55 personnes en France, mais aussi en Chine et aux Etats-Unis, et a déjà vendu 10 000 exemplaires de son Flyboard à eau.
« Quand les pionniers de l’aviation ont débuté, eux aussi étaient hors norme, plaide l’inventeur. Cela fait des années que Zapata Racing produit et paye ses impôts en France. On me fait des ponts d’or ailleurs, mais si je pars ce sera contraint et forcé, je veux me battre pour rester ici, en France. Les autorités doivent trouver une solution », conclut-il.
Une enquête préliminaire ouverte
La justice s’intéresse à Franky Zapata. Une enquête préliminaire a été ouverte pour «non-respect des règles minimales de survol et conduite d’un aéronef sans les titres nécessaires», a annoncé mardi le vice-procureur de la République d’Aix-en-Provence Emmanuel Merlin.
«Des gens se sont émus de survols au-dessus de ponts ou à proximité de zones habitées à Martigues, avec un engin qui propulse un jet d’air vers le bas, à quelques mètres du sol avec beaucoup de bruit», a-t-il ajouté. «Il s’agit d’une interdiction temporaire de voler», a précisé le vice-procureur. «Mais même en règle, on ne peut pas voler n’importe où, notamment à proximité de l’aéroport.»
Pourtant en contact depuis plusieurs mois avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), M. Zapata n’a pas respecté les procédures destinées à éviter les accidents, comme réaliser «une étude de sécurité» et éditer des procédures de navigation notamment, a souligné auprès de l’AFP un porte-parole de la DGAC.
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