Marseille. 2 policiers condamnés pour des violences sur des manifestants contre la réforme des retraites

Les faits remontent au 28 mars 2023, lors d’une manifestation près de la gare Saint-Charles contre la réforme des retraites, rassemblant environ 300 personnes. Un jeune couple a été violemment intercepté alors qu’il quittait le cortège.

Le tribunal correctionnel de Marseille a jugé les violences exercées comme « disproportionnées ». Deux policiers marseillais ont été reconnus coupables de « violences aggravées par personnes dépositaires de l’autorité publique » et condamnés à des peines de 5 et 6 mois de prison avec sursis.

Les événements se sont déroulés vers 20h, en pleine période de tensions sociales. Alors que des sommations de dispersion étaient en cours, le couple, main dans la main et sous une pluie de gaz lacrymogène, a été intercepté. La femme, asthmatique, étouffait et cherchait à rentrer chez elle, tandis que son compagnon, un artisan, a reçu plusieurs coups de matraque et de pied. La femme a fini le crâne en sang, avec une plaie de quatre centimètres.

La scène, filmée et diffusée à l’audience, a montré un usage de la force jugé disproportionné par la procureure Sylvie Odier, qui a dénoncé des « violences illégitimes ». Un faux procès-verbal d’interpellation rédigé par un policier absent sur les lieux a également suscité l’indignation, bien qu’aucune poursuite n’ait été engagée à ce sujet.

Les policiers, Guilhem P., 28 ans, et Vincent L., 40 ans, ont affirmé avoir obéi aux ordres. Le tribunal a décidé que leurs peines de prison avec sursis ne seraient pas assorties d’une interdiction de port d’arme ni d’une inscription au casier judiciaire, leur permettant ainsi de continuer à exercer. En attendant l’audience pour les intérêts civils, les policiers devront verser 1 000 euros à chaque victime à titre d’exécution provisoire.

Source : La Provence

Source : Police & Réalités