Maison squattée à Toulouse : face-à-face tendu entre les soutiens de Roland, 88 ans, et les défenseurs des squatteurs

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Le rassemblement devant la maison de Roland, 88 ans, ce mardi matin à Toulouse. Photo DDM, Adrien Nowak
Deux rassemblements ont eu lieu à Toulouse, ce mardi 9 février, devant la maison de Roland, 88 ans, qui est occupée par des squatteurs depuis septembre 2020.Début de journée tendu, ce mardi 9 février, avenue de Fronton à Toulouse, devant la maison squattée de Roland, 88 ans. Deux groupes radicalement opposés se sont fait face plusieurs heures dans une ambiance parfois électrique.

« Solidarité avec les squatteurs (-euses) ». Cette banderole apposée sur la grille d’enceinte du pavillon a mis le feu aux poudres peu avant 9h30, à l’arrivée de membres d’un groupe de soutien au papy. Le ton est monté et une rixe a éclaté entre ces derniers et une quinzaine de personnes cagoulées et vêtues de noir.

Tous les effectifs de la BAC

Vite remarqué, l’événement a entraîné l’arrivée massive des forces de police dont l’ensemble des effectifs de la BAC. Les soutiens aux squatteurs ont sauté les grilles et se sont réfugiés dans le petit jardin. Sur le trottoir d’en face, Luc, à l’initiative du groupe Facebook « Tous unis pour déloger les squatteurs de Toulouse » qui compte déjà 230 membres, a appelé au rassemblement.

« Le but c’est d’aider Roland, décrit celui qui se présente comme « un citoyen touché ». Ça peut nous arriver à tous. On a tous des grands-parents. Il a trimé toute sa vie et aujourd’hui sa maison est squattée. Je ne comprends pas qu’on puisse avoir si peu de cœur ».

« Il y a un jugement »

Dans la maison qui jouxte celle de Roland, Roger, son voisin lui aussi âgé, assure qu’il n’a « jamais eu peur depuis qu’ils sont arrivés en septembre. Mais je suis très satisfait qu’un comité ait été créé. Ils ont changé toutes les serrures, ça m’inquiète. Ça pourrait m’arriver. Il faut que ça se termine ».

Dans le jardin de Roland, la quinzaine de personnes cagoulées passe la tête par le grillage. D’autres supporters des squatteurs, sur le trottoir, refusent de s’exprimer mais rappellent « qu’il y a un jugement ». On s’invective d’un trottoir à l’autre sous l’œil des forces de l’ordre. Le dialogue s’instaure par moments mais chacun campe sur ses positions.

Maxime Boyer, adjoint, représente Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse. « Premièrement, il s’agit d’un soutien moral et politique à l’égard de Monsieur Roland. Nous voulons partager cette part d’humanité au milieu d’une procédure judiciaire compliquée ». L’élu devait s’entretenir avec l’avocate de la famille pour envisager une action. « Peut-être un accompagnement social ? »

« Vous méritez d’être sortis de là »

Vers 13 heures, venu du quartier du Mirail, un jeune garçon ne comprend pas l’attitude des squatteurs. « Vous méritez d’être sortis de là. Vous verrez si on revient nombreux… » « Vous feriez mieux de travailler », lance une pro-Roland. « Vous ne connaissez rien de ma vie », rétorque une pro-squatteurs. En début d’après-midi, le rassemblement se dissout devant le pavillon qui reste occupé. On se promet de revenir mercredi matin.

La maison de Roland est occupée par plusieurs personnes depuis septembre 2020. L’octogénaire s’absentait régulièrement pour aller rendre visite à sa femme hébergée dans un Ehpad du Tarn. Il souhaite aujourd’hui vendre sa maison pour pouvoir rejoindre son épouse. Depuis trois jours et la révélation de cette situation, la famille de Roland appelle au respect et au calme.

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Source : La Dépêche

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