Mais que fait la police  ?

Auteur(s) Xavier Azalbert, France-Soir

Mais que fait la police ? France-Soir, Pixabay, AFP

Et, surtout, qui a dit que les policiers manquent d’humour ? (1)

Celui-là, en tout cas, lui, il en a. Ceci dans tous les sens du terme (2). Je m’explique.

« Fred » est policier depuis 25 ans. Comme des milliers de collègues à lui venus de toute la France métropolitaine, il a été réquisitionné par le ministère de l’Intérieur, pour assurer la sécurité pendant les Jeux olympiques, et pour aider à ce que le trafic routier ne soit pas « trop-trop » (3) compliqué dans la capitale, durant les 23 jours de cette folie. (4)

Fred, policier qui rubalise pendant les JO

Pour cet officier de police judiciaire qui d’ordinaire enquête sur des délits et des crimes, se retrouver « à la rue » est pour le moins frustrant. En effet, au lieu de traquer les délinquants et les criminels, voilà qu’il est affecté à un Carrefour, Auchan, Intermarché, Leclerc, Aldi, Magasins U, Lidl (5), pour y faire la circulation. En l’occurrence « rubaniser et dérubaniser » : placer et retirer un ruban marquant, pour les véhicules terrestres à moteur de type auto ou moto avec trois ou quatre roues, cinq avec la roue de secours, le fait que l’autorisation d’utiliser la voie publique concernée réservée aux personnes habilitées, c’est-à-dire avec le badge « KIFO. »

C’est l’accomplissement de cette tâche ô combien essentielle et gratifiante, avec la haute conscience de mise et sang-froid requis, qu’il montre dans la vidéo qu’il a postée le 25 juillet 2024, pour partager sa fierté. Sa fierté et le caractère « ubuesque » (6), pour ne pas dire ridicule de la situation.

Originaire de Marseille qu’il est, « Fred » a incorporé dans sa vidéo, la déconnade qui fleure bon les Bouches-du-Rhône, peuchère ! L’affirmation faite qu’à l’occasion de sa mission, il s’est opposé avec succès à un chat qui avait entrepris de déféquer sur ce trottoir-là, ce qui, sans ce geste héroïque qui fort heureusement pour l’ordre public a empêché ce drame, la déjection que ce « mammifère carnivore, de la famille des félidés, ayant de nombreuses espèces domestiques et quelques-unes sauvages » projetait de projeter, aurait fortement dérangé les occupants des lieux, à savoir les rats : les mascottes officieuses de « PARIS 2024. » Officieuses, mais bel et bien présentes, et en très grand nombre, dans les rues de la capitale. Un bonheur et une attraction de plus pour les touristes. Gratuite de surcroît !

Malheureusement pour « Fred », il a été victime de son succès.

Virale qu’est devenue sa vidéo, ses supérieurs en ont été informés. Et bien que c’est aux oreilles qu’elle leur est arrivée… contrairement aux internautes, qui tous ont ri, les supérieurs de « Fred », eux, non seulement ils ont pris ça comme un « Gnafron » (fidèle ami de Guignol avec lequel il raille toujours le gendarme), mais, de plus, depuis ça ils l’ont dans le nez. Et, derechef, ils le regardent d’un sale œil. Sans doute parce que « Fred » a agi sur un « Coup de tête », comme dans le film éponyme de Jean-Jacques Annaud, film dont l’acteur vedette est un temps en prison pour un viol dont il est innocent, et pour une conduite en état d’ivresse dont là toutefois, il s’est rendu coupable.

Pardi ! Taux d’alcool établi juste après son autopsie, et opéré par une prise de sang, du style saignée à l’ancienne consécutive à son suicide assisté par arme à feu (7), et perpétré officiellement par lui-même, et prise de sang à laquelle, donc, il n’a pas survécu, le « Patrick » en question avait bu « Dewaere » de trop.

Blague à part, notre comique du jour a été convoqué par l’inspection générale de la police nationale, « la police des polices », en (garde-à) vue d’éventuelles sanctions.

En attendant, ne leur en déplaise, c’est « Fred » qui mène au score.

Pourquoi dis-je cela ? Parce qu’en guise de sanction préventive et de mesures « conservatoires » (« pour empêcher la réitération de l’infraction »), « Fred » a été renvoyé de sa mission, avec retour immédiat à Strasbourg, lieu normal de son affectation et lieu où se trouvent son domicile et sa famille.

Oui ! Fini, pour lui, Paris et sa folie où il était affecté « à la rue. » En espérant, bien sûr, que par une sanction véritable, cette fois, et très lourde, tombant in fine, il ne se retrouve pas « à la rue » tout court.

Auquel cas, il lui faudra se satisfaire du nécessaire. Dès lors, et aussi parce qu’il ressemble à Balou, l’ours sympathique et débonnaire qui assure la sécurité de Mooglie dans « Le Livre de la Jungle »,  je lui suggère de poster une autre vidéo, consistant elle en une reprise de cet extrait-ci de l’œuvre susdite de Walt Disney : https://youtu.be/QprXlfVkpH4?si=A4kK6iBGZR0lNYNh

Encore une fois… BRAVO !!

1) et aussi que « Il n’y a pas plus con qu’un flic, à part deux flics » ? 

2) « il en a » à la fois, et dans le froc, et question talent. Diable ! Il faut des « cojones » pour poster ce genre de vidéo quand on est policier. Et surtout quel talent ! Ah si ! Interprétation, ton, gestuelles et mimiques : tout est parfait dans sa vidéo.

3) deux fois trop (« trop-trop »), car il est déjà bien par trop compliqué, d’habitude, le trafic routier parisien. Mais vraiment, là, c’est encore « plus-pire » (comme dirait ma dernière fille avec qui je viens justement de passer une heure et demie dans les embouteillages). Merci Macron !

4) une folie, car tous coûts confondus (travaux, constructions, déroulement, sécurité, récompenses), c’est la somme de 14 milliards d’euros (estimation basse) qui a été facturée au contribuable français pour ces Jeux olympiques.

5) il paraît que quand on cite une marque, il faut citer toutes les autres. À défaut le CSA s’insurge. Donc étant en procès pour tenter de récupérer l’agrément de France-Soir, je préfère ne pas prendre de risques. On ne sait jamais.

6) définition de « Ubuesque » : « absurde, caricaturale et grotesque. »

7) le fusil de chasse que Coluche lui avait offert deux semaines auparavant. Un cadeau à ne jamais faire à un ami qui est dépressif. A fortiori juste après qu’il ait fait part en off de sa décision de faire des révélations publiques « fracassantes », sur le milieu du cinéma en général, et sur les réseaux pédophiles de l’époque en particulier. Car c’est vrai qu’elles sont légion, les morts prématurées, affaires judiciaires classées décès « accidentels » ou « suicides », où les victimes sont des personnes qui s’apprêtaient à faire des révélations fracassantes. Et pareil aussi pour les personnes qui inventent un moteur, dont la mise à disposition du grand public mettrait fin à la mainmise économique, politique et sociale, que l’industrie du pétrole a sur le monde depuis le début du 20ᵉ siècle, avec, accessoirement, le déclenchement de guerres militaires, qui, cumulées, affichent plusieurs centaines de millions de morts au compteur. Amen. Le pétrole et ses dérivés : des armes de destruction massives qui existent, elles, véritablement, et qui donc tuent des gens, impunément et par centaines de millions, aux mains qu’elles sont de criminels sans foi ni loi, et qui ont pour seuls dieu et patrie, le dieu dollar. Et là, on sait ce qu’elle fait, la police : elle laisse faire.

Source : France Soir

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