Macron face au coronavirus : comment la peur a gagné le sommet de l’Etat

FRANCE-POLITICS-HEALTH-VIRUSEdouard Philippe et Emmanuel Macron, ici à l’Elysée le 19 mars, redoutent la grande explication politique qui suivra l’épidémie. – Ludovic MARIN / POOL /AFP

Revirements, hésitations, non-dits  : l’actuelle paralysie de l’exécutif reflète sa crainte des conséquences juridiques et politiques de sa calamiteuse gestion de la crise.

 

Comme l’aveu d’une terrible mystification. C’est donc à Jérôme Salomon, ancien conseiller pour les questions de sécurité sanitaire de la socialiste Marisol Touraine au ministère de la Santé, lorsque la France a renoncé à son stock stratégique de masques, que le gouvernement a laissé la tâche d’annoncer son grand virage. Après avoir clamé sur tous les toits que le port du masque n’était « pas utile en population générale », le directeur général de la Santé a donc fini par se prononcer vendredi dernier en faveur des masques alternatifs « pour les professionnels ou individus qui ont des contacts occasionnels avec d’autres personnes », c’est-à-dire à peu près tout le monde.

Il y avait déjà bien longtemps qu’une bonne partie des Français se couvraient le visage lors de leurs sorties autorisées, bien conscients à la longue que la communication gouvernementale ne servait qu’à habiller la pénurie, et surtout l’impuissance de l’exécutif à reconstituer rapidement les stocks évanouis sous le quinquennat précédent. « La vérité, c’est que s’ils disaient qu’il faut rendre les masques obligatoires pour tout le monde, ils passeraient pour des cons, donc ils ne le disent pas clairement », soupire un ancien ministre de premier plan, désolé devant tant d’incurie.

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Masques obligatoires pour tous ? Des…

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