Lien avec le vaccin Covid ? Ce Finistérien veut savoir ce qui a déclenché sa maladie de Charcot

Par Yann Le Gall

Le 04 avril 2025 à 17h01

Sylvain Lago a effectué son second rappel de vaccin anti-Covid en décembre 2021. Trois semaines plus tard, le Finistérien a commencé à souffrir de troubles de l’élocution. La maladie de Charcot lui a été diagnostiquée en 2024. Il aimerait savoir s’il y a un lien. (Le Télégramme/Yann Le Gall)

« J’ai des problèmes d’élocution et de déglutition. Ma dernière visite chez le neurologue m’a appris que cela n’évolue pas au-delà. La vie continue, même si mon avenir n’est pas des plus roses ». Il en faut beaucoup pour anéantir le moral de Sylvain Lago. Le maintien de son activité d’officier sapeur-pompier professionnel à Brest où il garde la confiance de la grande majorité de ses collègues et de sa hiérarchie, tout comme le soutien de sa compagne et de ses enfants lui sont d’un immense secours dans son quotidien percuté par l’apparition de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus communément appelée maladie de Charcot.

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« La sclérose latérale amyotrophique est une maladie neurodégénérative rare dont on ne connaît pas encore l’étiologie (l’origine) », précise Elisabeth Polard, pharmacienne et responsable du centre régional de pharmacovigilance de Rennes, au CHU de Pontchaillou, où est parvenue une observation de malade de la SLA, apparue également après un vaccin Covid. Avec celui de Sylvain Lago, ce sont les deux seuls cas bretons connus à ce jour. Pas assez pour en tirer des conclusions.

« Je ne suis pas antivax ou théoricien du complot »

L’origine de son mal interroge cet homme de 52 ans encore en très grande forme physique, en décembre 2021, quand il s’est présenté à un centre de vaccination publique pour recevoir son second rappel de vaccin anti-Covid. « Je n’étais pas antivax ou théoricien du complot avant et je ne le suis toujours pas. Mais je ne peux pas m’empêcher de songer à un lien entre mon injection et le début de mes troubles de l’élocution, apparus trois semaines plus tard, et le diagnostic de la maladie de Charcot, tombé en 2024 ».

Coïncidence ou conséquence ? Sylvain Lago aimerait en avoir le cœur net. C’est aussi le combat pour la vérité mené par l’association AAVIC-team (*) à laquelle il a adhéré. Basée dans l’Allier (03), elle réunit aujourd’hui 750 adhérents, dans toute la France (31 en Bretagne dont sept dans le Finistère), souffrant d’encéphalomyélite myalgique, de cancers, de myocardites, des troubles gynécologiques, auditifs ou visuels symptômes qu’ils imputent à un Covid long.

Plaintes contre X

« Nous nous en remettons à la Justice pour que l’on reconnaisse nos souffrances et pour obtenir un accompagnement de l’État ». L’association espère que les plaintes contre X de ses adhérents feront bouger les choses. « Je suis prêt à tout entendre. Mais je veux des réponses étayées », insiste Sylvain Lago.

Le Finistérien risque cependant de devoir encore puiser dans sa réserve de patience.

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« Avec les données actuelles, on ne retient pas le signal d’un lien entre les deux événements. Ce qui n’écarte pas de manière définitive l’imputabilité de la maladie au vaccin », souligne la professionnelle de santé. Pour écarter ou valider l’hypothèse, « il faudrait se rapprocher d’un expert de la SLA et commander un programme scientifique ». Mais du côté de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (qui n’a pas répondu à nos sollicitations), il y aurait d’autres priorités à gérer.

Source : Le Télégramme

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