L’honneur retrouvé d’un commandant, harcelé par la présidente des femmes de Gendarmes
Vincent, Ouziel expert en intervention professionnelle à Saint-Astier avec des officiers Ukrainiens
Un officier de Gendarmerie, harcelé par Murielle Noël, présidente de l’association d’aide aux membres et familles de la Gendarmerie (AAMFG), condamnée définitivement au pénal, vient de remporter une nouvelle victoire. Le chef d’escadron Vincent Ouziel vient de faire reconnaître par le tribunal administratif la responsabilité de la Gendarmerie et de l’État qui “a insuffisamment protégé cet officier du harcèlement moral subi alors qu’il commandait la compagnie de Guéret , dans la Creuse.”
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Cette affaire a déjà connu trois précédentes décisions de justice au pénal.
D’abord la condamnation pour “harcèlement” en première instance de Murielle Noël et de son mari, un sous-officier de la compagnie de Guéret détaché auprès de l’association par le commandant de région de l’époque. Puis, en appel la confirmation de la condamnation de Madame et la relaxe de Monsieur.
Enfin la cour de cassation a confirmé la condamnation définitive de la présidente de l’AAMFG.
Harcelé et ralenti dans son avancement
Fort de ces victoires judiciaires devant les juridictions pénales, l’officier de Gendarmerie a pourtant été ralenti dans son avancement et dans ses décorations et a du faire une croix sur l’École de guerre, sésame pour accéder aux plus hautes fonctions. De surcroît, ses notations, revues à la baisse par son commandant de région qui a désavoué le commandant de groupement, l’ont pénalisé pour son intégration dans la magistrature.
Logiquement, l’officier Ouziel, au parcours sans tâche, et victime dans cette affaire a saisi le tribunal administratif afin d’obtenir une indemnisation par l’État pour “son préjudice moral et de ses troubles dans ses conditions d’existence” .
Des motivations accablantes pour Mme Noël
Plus que les 25000 euros accordés pour son préjudice et les 3.000 euros pour les frais de justice, ce sont les attendus du tribunal qui rendent justice au commandant Ouziel qui retrouve ainsi son honneur bafoué.
D’abord, les motivations des juges sont accablantes pour Mme Noël, une femme incroyablement très influente qui avait obtenu un bureau dans les locaux de la Gendarmerie de la Creuse et le détachement deux jours par semaine d’un sous-officier – le mari de Mme Noël- auprès de l’association.
Cette dernière écrivent -ils “a usé et abusé tant de ses fonctions de présidente de l’AAMFG que de ses relations dans la Gendarmerie nationale, et n’a pas hésité à mentir à plusieurs reprises aux supérieurs de M. Ouziel pour se plaindre du comportement prétendument inadapté de l’intéressé à son égard pour tenter d’obtenir qu’il soit sanctionné ou muté ».
Une véritable campagne de dénigrement systématique
Celle qui a été nommée chevalier dans l’ordre national du Mérite a ainsi mené ajoutent-ils, “du 1er août 2011 jusqu’à la fin de l’été 2013, une véritable campagne de dénigrement systématique à l’encontre du requérant, qui a eu pour effet de jeter un discrédit totalement injustifié sur la manière d’être et de servir de l’intéressé ainsi que d’altérer son état de santé avec l’apparition de troubles dépressifs nécessitant la prise d’antidépresseurs. »
Une partie de la hiérarchie étrillée par la justice
Le jugement ne s’attarde pas que sur le cas de la présidente et les magistrats étrillent plusieurs des supérieurs de l’officier en expliquant que “certains membres de sa hiérarchie, qui entretenaient des liens étroits empreints de connivence avec les époux Noël, ont, par leurs actes et leur comportement, contribué à la survenue et au maintien de cette situation de harcèlement”. Ils taclent en particulier sévèrement l’ancien commandant de région de l’époque, le général de corps d’armée (2S) Michel Labbé qui a terminé inspecteur général de la Gendarmerie (IGGN) après avoir été adjoint du directeur des personnels militaires.
Celui qui a témoigné devant la justice pénale en tant que numéro 2 des ressources humaines de l’Arme en faveur de Mme Noël, en prend pour son grade pour avoir “manifestement manqué de clairvoyance voire d’impartialité”. L’officier général “n’a eu ni le recul ni l’attitude exigés par son niveau de responsabilité” écrivent les magistrats. Les juges administratifs citent en exemple des remontrances verbales et écrites adressées à Vincent Ouziel et ce, malgré le soutien de ses subordonnés et de son chef direct, le commandant de groupement, le colonel Olivier Pichard “sur la seule base des propos que lui avait tenus Mme Noël, sans s’interroger sur leur éventuel bien-fondé” .
L’attitude fautive de son administration
“M. Ouziel, qui a notamment vu son état de santé mentale se dégrader fortement en raison du harcèlement moral commis à son encontre par Mme Noël et de l’attitude fautive de son administration, spécifiquement celle adoptée par le général qui commandait la région de Gendarmerie Limousin, est fondé à demander l’indemnisation du préjudice moral ainsi que des troubles dans les conditions d’existence dont il se prévaut” peut on lire dans le jugement.
Avant d’entamer des démarches pour voir sa carrière reconstituée et rattraper dans la mesure du possible ce qui peut l’être, l’officier cherche encore des réponses sur les raisons du soutien inconditionnel d’une partie de la haute hiérarchie à Mme Noël, au détriment d’un militaire auquel il a été reproché vertement, par exemple, d’avoir refusé de répondre à un courrier de Murielle Noël..
Je ne cesse de m’étonner de l’absence d’embarras des chefs militaires et de réaction des présidents d’associations qui continuent de prendre place en réunion au côté d’une délinquante, à cent lieues de ses engagements associatifs, définitivement condamnée pour avoir harcelé un militaire de la Gendarmerie dans ses fonctions”
Vincent Ouziel harcelé par une présidente d’association
“Je ne parviens pas à m’expliquer le parti pris inconditionnel de la hiérarchie la plus élevée de prêter l’oreille et la main à une civile, fut-elle présidente d’association, sans jamais accorder crédit à la parole d’un de ses officiers. Je ne cesse de m’étonner de l’absence d’embarras des chefs militaires et de réaction des présidents d’associations qui continuent de prendre place en réunion au côté d’une délinquante, à cent lieues de ses engagements associatifs, définitivement condamnée pour avoir harcelé un militaire de la Gendarmerie dans ses fonctions” réagit l’officier qui “ne confond pas l’Institution avec les misérables qui ont permis la survenue de cette situation.”
Le chef d’escadron Ouziel, apprécié de ses pairs, est soutenu par nombre de camarades, mais aussi par l’APNM Gendarmes & Citoyens et par des officiers supérieurs et généraux.
Parmi ceux-ci, le général de division (S) Bertrand Cavallier qui l’a rencontré à plusieurs reprises à Montpellier mais aussi auparavant au CNEFG de Saint-Astier où Vincent Ouziel, expert en intervention professionnelle, a été instructeur. (Lire par-ailleurs)
Le soutien de l’APNM Gendarmes & Citoyens
Au sein du milieu associatif de la Gendarmerie, les langues se délient et des responsables ne cachent pas qu’ils ont du mal à comprendre que Mme Noël ne réalise pas qu’en refusant de démissionner de ses fonctions, elle affaiblit son association qui ne peut plus répondre à ses objectifs qui sont de venir en aide aux familles de Gendarmes.
Ainsi, Thierry Guerrero, président de l’APNM Gendarmes & Citoyens a fait savoir “qu’il refuserait de s’asseoir à la même table que Mme Noël”. Par ailleurs, le sous-officier s’étonne que la présidente de l’AAFMG arbore encore à la boutonnière les insignes de l’ordre national du Mérite “alors qu’elle est condamnée définitivement pour avoir harcelé un Gendarme.” « De vieux soldats qui ont combattu contre le crime et la délinquance ou en opérations extérieures partent en retraite sans cette décoration, et cette personne qui n’a fait que des ronds de jambe dans les salons de la DG est décorée, c’est injuste » assène le militaire.
Vincent Ouziel, un parcours qui débutait bien…
Avant d’être harcelé et freiné dans son parcours par cette histoire, Vincent Ouziel était bien parti pour faire un très beau parcours dans l’Arme. Titulaire d’une licence de droit et d’une maîtrise en sciences criminelles, il a été d’abord officier dans l’armée de terre pendant 3 ans et 7 mois comme appelé puis officier de réserve en situation d’activité (ORSA) à l’école d’application de l’infanterie.
Il a intégré la Gendarmerie en 2000 par le biais du concours officier de réserve. (R1).
A sa sortie de l’EOGN, il a été affecté comme deuxième adjoint au commandant de compagnie de Fréjus (Var). Promu capitaine en 2006, il a été nommé au Prytanée militaire de la Flèche comme officier instructeur. Puis, il a rejoint le Centre national d’entraînement des forces de Gendarmerie (CNEFG) de Saint-Astier où, instructeur, il est devenu expert en intervention professionnelle.
Il a pris la tête de la compagnie de Guéret en 2011 où il a été promu chef d’escadron en 2013. En 2014, il a été affecté au bureau de la police judiciaire de la région Languedoc-Roussillon à Montpellier avant d’être détaché au parquet de Montpellier pour pour l’assistance des magistrats dans des dossiers sensibles.
A 48 ans, il est décoré de la médaille d’or de la Défense nationale et de la médaille de bronze des actes de courage et de dévouement pour une action d’éclat alors qu’il était à Guéret.
Source : La Voix du Gendarme
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