L’histoire dans l’Histoire – 25 mars 1957
25 mars 1957
La Communauté Économique Européenne
Le 25 mars 1957, à Rome, les représentants de six pays jettent les bases de l’Union européenne actuelle. Ce succès résulte de la volonté de paix affichée par les dirigeants de l’après-guerre.
La stratégie des petits pas
Jean Monnet, le « Père de l’Europe » créa en 1950-1951 la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier) en vue de souder entre elles les démocraties de l’Europe atlantique et pro-américaine face à la menace soviétique. La Grande-Bretagne s’en tint toutefois à l’écart.
Mis en confiance par son succès, il suscita ensuite un projet d’armée européenne sous le nom de Communauté Européenne de Défense. La CED aurait le double avantage de rapprocher les Européens et de surseoir au réarmement de l’Allemagne. Prématurée et mal engagée, elle avorta en 1954. Cet échec refroidit les enthousiasmes.
Jean Monnet et le Belge Paul-Henri Spaak revinrent alors à la charge avec une ambition moindre. Ensemble, ils suggérèrent un rapprochement des industriels impliqués dans l’atome civil. Accessoirement, ils proposèrent aussi une suppression progressive des barrières douanières.
Le défi européen
L’invasion de la Hongrie par les chars soviétiques le 4 novembre 1956 et, dans le même temps, l’échec piteux de l’expédition franco-britannique à Suez ravivèrent le besoin des Européens de renforcer leur union pour faire face à l’arrogance des Super-Grands (URSS et États-Unis). La France, à l’initiative du président du Conseil Guy Mollet, s’engagea dans cette voie pour essayer de retrouver son rang. Mais, une nouvelle fois, la Grande-Bretagne fit quant à elle le choix de s’aligner sur les États-Unis.
Le 25 mars 1957, l’Allemagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg signent donc à Rome le traité Euratom et le traité sur la création d’une Communauté Économique Européenne (CEE). Le seul chef de gouvernement à faire le déplacement est le chancelier Konrad Adenauer. Il marque ainsi l’importance qu’il attache à l’événement.
• Le premier traité accapare tout l’intérêt du public. Il prolonge la CECA en y ajoutant une touche de modernité ! Pourtant, il va s’étioler sans laisser de regret.
• Le second traité, au contraire, fait une entrée discrète. Il est vrai que son contenu demande à être précisé. Mais il va conduire pas à pas à l’intégration économique et politique de l’Europe de l’Ouest…
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