« Les ombres du Bataclan » de Francis Gillery
Source : Vimeo
Note de la rédaction de Profession-Gendarme :
Depuis les attentats du 13 novembre 2015 nous avons publié de très nombreux articles concernant ce drame et sur l’intervention des gendarmes de l’Escadron de Reims qui se trouvait en service de protection du domicile du 1er ministre de l’époque, Emmanuel VALLS, rue Keller, située au sud du Bataclan.
Vous pouvez également retrouver nombre de nos articles sur Google en suivant ce LIEN
Vous pouvez compléter vos lectures en tapant le mot « Bataclan » dans la case « Recherche » de notre page d’accueil ici à droite de l’image :
Profession-Gendarme.com avait publié le 13 novembre 2016 : Bataclan, qui a ordonné aux gendarmes présents de stopper l’assaut ? dans lequel figurait la photo de l’article du Canard Enchainé. (voir ci-dessous)
Canard enchaîné, 9.11.16
Sur un site internet « gendarmerie » (Gendcom) le 18 octobre 2016 nous pouvions lire :
« …/ 28 personnels de l’escadron 31/7 de Reims ont reçu la médaille de la sécurité intérieure (8 échelon or, 15 échelon argent et 3 échelon bronze) pour leur action lors des événements du BATACLAN /… »
Le 16 novembre 2016 ce même site Gendcom précisait : (concernant la médaille réellement attribuée voir la photo en fin de publication)
«Des progressions tactiques ont été effectuées, dans le seul but d’évacuer la place de la République et protéger les civils. Ces actions de sécurisation ne sont à aucun moment entrées en interférence avec les opérations de police menées notamment au Bataclan.»
« L’engagement de l’escadron 31/7 de Reims a été immédiatement salué par le directeur général qui s’est assuré du suivi psychologique de l’unité. Par la suite, une cérémonie a eu lieu à la caserne des Célestins, à l’occasion de laquelle les militaires de cette unité ont été décorés de la médaille de la défense nationale avec citation en présence, entre autres, du directeur général et du major général. »
Si le communiqué du 18 octobre 2016 vient confirmer l’action des militaires de l’escadron 31/7 de Reims, en revanche celui du 16 novembre 2016 vient y mettre « un bémol ».
«évacuer la place de la République et protéger les civils», «actions de sécurisation» qui ne sont à aucun moment entrées en interférence avec les opérations de police menées notamment au Bataclan.
En clair une mission normale dévolue à tout gendarme de terrain. Cela a nécessité un «suivi psychologique de l’unité» ???
Pourtant, le général Thibault Morterol, patron des gendarmes de la zone de défense Est, témoignait sur le journal L’Union :
« Ils étaient au premier rang sur les événements du Bataclan »
« Ils se sont rendus sur les lieux. Ils ont porté les premiers secours, mis en sécurité un certain nombre de gens…/ »
Je doute très fortement que mes camarades venant de la rue Keller à 600m au sud du Bataclan soient passés devant ce lieu sans s’arrêter, alors que cela mitraillait, pour aller 1000m plus au nord pour «évacuer la place de la République et protéger les civils» au moment même où d’autres civils, à l’intérieur du Bataclan, se faisaient massacrer…
Sur la carte des attentats du 13 novembre à Paris, visiblement la place de la République ne semble pas concernée.
Ayant visionné l’ensemble de la vidéo ci-dessus, « Les ombres du Bataclan » de Francis Gillery, je constate encore une fois que chacun, soit les autorités politiques ou autorités administratives, tirent leur épingle du jeux et tentent de rejeter la responsabilité des erreurs commises sur les « autres » mais en prenant garde de ne pas les désigner.
Ce qui est aberrant c’est que les plus hautes instances semblent ignorer l’existence même de la B.I. (Brigade d’Intervention) et qu’à juste titre un membre de cette B.I. ignore toujours pourquoi on leur a interdit d’intervenir immédiatement et qu’ils ont reçu ordre de se rassembler au 36 quai des orfèvres. Comme il le déclare en fin de vidéo « ils auraient mieux fait d’intervenir d’initiative » que de demander des ordres…
Cette réflexion pourrait également s’appliquer au capitaine qui commandait les 26 gendarmes de l’escadron de Reims et peut-être qu’aujourd’hui c’est la réflexion qu’il se fait si le remord le taraude…
Je remarque également dans cette vidéo que l’intervention active et d’initiative des 26 gendarmes de l’escadron de Reims est toujours occultée et ignorée. Seul un petit passage concernant l’unité du GIGN, stationné à la caserne des Célestins, est évoquée.
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