LES MILICES SI PÂLES ARRIVENT

Les cloches de Pâques vont bientôt revenir de Rome tout comme celles des patelins lors des élections municipales prochaines. Tout le creuset des dictateurs locaux s’agite. Ils sont déjà tous autours de nous en pleine ébullition. Tous veulent en croquer, pardon, tous veulent diriger les communes en imposant leur point de vue toujours étriqué. La navrante standardisation des candidats désoblige l’électeur. Ce dernier veut de la pertinence dans les affaires communales, pas des directives normalisées par les cabinets de conseil qui coûtent un bras, pas des élucubrations sortant directement des salons parisiens.

Tous les postulants veulent prendre la mairie de leur environnement. On se demande bien pourquoi. La charge des responsabilités et des obligations émanant de l’État sur les équipes municipales est telle qu’un esprit sain et libre ne peut s’y engager. Le faire prouve qu’il y a anguille sous roche sinon une naïveté déconcertante qui flirte avec l’indécence. Vu le poids administratif ubuesque actuel, le bien fondé d’un tel engouement de ,devenir les grands sous-fifres de la pyramide républicaine suscite moult questions. Au regard de toutes les affaires de corruption, rétrocommissions, de prises illégales de bénéfices de nos édiles et de collusions, on a une petite idée sur leurs motivations réelles sous-jacentes.

Certains, cependant, se contentent des indemnités du mandat et de la gloriole surfaite qui va avec le fait d’être un légume local. D’autres encore, plus ambitieux, visent la présidence de pléthore d’institutions départementales pour se faire des billets supplémentaires et étendre son réseau personnel. Quel que soit le motif officiel de leur engagement, la résultante n’est guère glorieuse. Dans tous les cas, elle n’œuvre pas pour le bien commun, ce qui devrait être le minimum sociétal exigé. L’évidence que tout élu pris la main dans le sac public devrait être privé de tous ses droits civiques à vie est toujours ignorée. Comme c’est curieux.

Dans la pratique, on ne voit jamais nos compétiteurs municipaux en dehors de la fièvre électorale locale. Tous les 6 ans, ils surgissent de la terre comme les doryphores affamés. Pour mémoire finistérienne, lors de la grande tempête Ciarán d’Octobre 2023, aucun élu ni de la majorité ni de l’opposition n’a débarqué dans nos périmètres voir les dégâts que nous avons subit. Aucun n’est venu s’enquérir de nos difficultés liées au désastre. Nous avons là aussi mesuré l’inefficacité du DICRIM et de sa méconnaissance par ces flagorneurs locaux. En revanche, ils viendront dans quelques mois vendre leur salade bien défraîchie. Ils ne renouvellent jamais leur plant ni ne changent leur terreau. A force, leur laitue dégénère au point d’être immangeable.

Si vous n’êtes pas un aficionado d’un segment de l’arc républicain, posez vous les questions fondamentales suivantes lors d’un suffrage : « Pour qui, Pour quoi, Combien, Dans quel intérêt général, Où sont les connexes, D’où vient la trame, Qui finance, Quel est l’objectif supérieur réel en filigrane » ? Avant de mettre un bulletin dans l’urne soyez totalement sûr de la qualité irréprochable et de la pertinence de ceux pour qui vous allez voter. L’étiquette politique ne change rien à l’affaire. Sa sociologie par contre détermine ses orientations. Elles vous impacteront fatalement. Leur conformité par rapport à vos attentes légitimes est rarement là. Par ailleurs, il faut bien être conscient qu’il y a maldonne sur le contrat politique entre le peuple et ses délégués. Les élus ne travaillent pas naturellement pour les administrés, ça se saurait depuis le temps. Il n’y a aucune directive ni obligation sur le devoir de réussite. Rien n’impose de respecter ses engagements. Les promesses électorales sont toutes des arlésiennes. En un mot, les élections sont le jeu de dupe parfait.

L’enjeu de « La signature pour l’investiture Présidentielle des maires » est pris en compte par certains. Vu le sérail politique, le système ne risque pas grand-chose dans la projection d’un changement de paradigme notable en France. Depuis 1986, renforcé en 1992 puis finalisé en 2007 par le coup d’état sarkoziste, le droit européen prime sur le droit français. Les GOPÉ font la loi. Nos maires, même les plus probes, ne sont que les derniers maillons d’une longue chaîne de commandement où la corruption est légendaire. L’oriflamme « Von der les haines » claque au vent de la malversation. Le lobbying fait marcher la boutique européenne ne l’oublions jamais.

Personnellement, je voterai uniquement pour une équipe qui s’engagera à réduire drastiquement la dette municipale contractée de forte et longue haleine par les équipes précédentes. Pour celle qui fera tout pour créer/dynamiser l’économie du périmètre en démontrant son menu. Pour celle qui enlèvera les drapeaux de l’Europe et de l’Ukraine de son fronton, insignes majeurs de notre soumission aux intérêts de la ploutocratie mondialiste. Pour celle qui ne dilapidera pas son pécule pour entretenir les associations. Viables ou pas, ces collectifs ne doivent vivre que par ses adhérents, pas avec les subventions publiques. L’argent collectif n’a pas à subvenir aux objets privés ou idéologiques dont certains entretiennent un clientélisme peu ragoûtant (voir Anticor). Pour celle qui n’utilisera plus l’usure pour aménager le territoire au but de gêner le flux de la circulation si dommageable en termes de surconsommation et de sécurité. Aménagement qui emmerde tout le monde, faut bien se l’avouer et notamment les professionnels de la route. On ne parle jamais des ambulances et des pompiers qui sont terriblement entravés dans l’exercice de leur fonction par cet aménagement à portée dystopique. Enfin, pour celle qui mettra dans sa démonstration toute son énergie pour le bien-être effectif de la collectivité en son entier et plus par fragment comme actuellement. Il lui faudra aussi sortir du carcan de sa communauté de communes pour retrouver son autonomie et son indépendance stratégique liée à ses réalités géographiques et sociologiques particulières.

Je suis bien conscient que le jour des élections municipales je resterai bien au chaud dans mon petit lit douillet car personne en lice ne motivera mon geste citoyen. Tous seront dans la démagogie la plus crasse. A qui rasera le mieux et gratis le plus longtemps. Les électeurs rêveront un temps puis se réveilleront trop tard quand ils recevront leur facture locale ; elle sera bien tangible et cruelle.

Ainsi, nous verrons bientôt toutes les milices rouges, bleus, vertes et roses battre la campagne. Elles se foutront sur la gueule comme d’habitude tout en ne comprenant toujours pas qu’elles ne travaillent que pour le même corps oligarchique aux visées fédéralistes continentales. Moi, à un moment donné, les bras m’en tombent. De ce fait, je ne peux techniquement pas voter.

DdG

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