Les gendarmes enquêtent et tissent des liens sur les réseaux sociaux

Résoudre des cambriolages en publiant la photo de bijoux volés, suivre la piste d’une jeune fille disparue… Grâce à Facebook et Twitter, la Gendarmerie nationale résout des affaires et se rapproche du citoyen.

« Si le citoyen veut protester, il peut s’exprimer librement. On ne censure pas » expliquent les gendarmes. Photo P. B.

« Si le citoyen veut protester, il peut s’exprimer librement. On ne censure pas » expliquent les gendarmes. Photo P. B.

« On ne cède pas à un effet de mode. Il ne s’agit pas d’une question d’image » , explique le lieutenant-colonel Gwendal Durand, le chef du bureau médias de la Gendarmerie nationale. Depuis onze mois, les militaires ont ouvert un compte Twitter. Ils comptent déjà près de 47 000 followers (abonnés, ndlr), soit plus de la moitié que la Police nationale.

On est loin du gadget. Grâce au réseau social, des enquêtes peuvent s’accélérer. « Avec un appel à témoins lancé sur Twitter, on entre dans une autre dimension. Dans le cadre de la disparition d’une jeune fille dans le Morbihan, nous avons été retweetés 2000 fois. La résonance devient plus importante. Sans frontières. Dans cette affaire, l’enquête s’est retrouvée au sud de l’Espagne » , explique Gwendal Durand. L’affaire d’un cadavre démembré retrouvé dans les Landes l’été dernier va également se retrouver sur le réseau social. Après la diffusion de la photo du tatouage de la victime, les gendarmes recevront des informations permettant d’orienter leur enquête dans de nouvelles directions.

Aujourd’hui, Twitter mobilise quatre personnes au commandement de la Gendarmerie nationale. Ce sont cinq tweets par jour en moyenne qui sont envoyés. « Vingt-quatre heures sur vingt-quatre, cinq jours sur sept. La réactivité de ce média nous permet également de diffuser des informations urgentes comme des conseils pour faciliter la circulation des automobilistes » , note le chef du bureau médias de la Gendarmerie.

Ils soignent leurs « abonnés »

Les gendarmes se mettent à la page progressivement sur Facebook et comptent aujourd’hui 47 comptes dans toute la France. « La moitié des départements sont couverts » , se félicite Gwendal Durand. Sur le réseau de Mark Zuckerberg, les gendarmes soignent leurs abonnés. On y trouve des conseils pour éviter des cambriolages, se défendre contre le harcèlement sur internet… Cet été, les gendarmes du Groupement du Var ont également tenu informés leurs « amis » des risques météo, de l’évolution des incendies grâce à la publication de carte… « Dans la Gironde, de nombreuses personnes ont pu retrouver leurs bijoux volés grâce aux photos prises lors de perquisitions. Par des recoupements, cela nous a aussi permis de résoudre des cambriolages sans auteurs identifiés » , avance le chef du bureau médias.

Avec Facebook, les gendarmes se veulent plus proches de la population. Ils y privilégient « l’interactivité ». « On laisse une grande liberté de réaction aux gens. Si le citoyen n’est pas d’accord ou veut protester, il peut s’exprimer librement. On ne censure pas. C’est la loi de Facebook. On joue le jeu » , note Gwendal Durand.

Et sur le réseau social, on ne se prive pas de commenter certaines interventions des militaires. Après un contrôle routier à Fougères, sur la page des gendarmes d’Ille-et-Vilaine, une personne réagit : « Ils ont que ça à foutre de faire c… les gens qui bossent. Qu’on les envoie dans les cités, ils vont moins faire les malins ». Trois heures plus tard, une réponse apparaîtra sur le mur de la page pour expliquer que l’opération était surtout destinée à intercepter des délinquants dans le cadre d’une politique de sécurité publique générale. Une explication pour rester bons amis…

Source : L’Alsace.fr

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