Les effroyables récits pédophiles décrits dans les carnets secrets du chirurgien
L’ex-chirurgien sera jugé prochainement aux assises pour deux viols pour le moment.. ILLUSTRATION PIXABAY / SKEEZE
Abominables, glaçantes, nauséabondes… Les lignes décrivant des scènes pédopornographiques sur plus de 200 petites victimes dans des cahiers retrouvés au domicile de Joël Le Scouarnec, un médecin à la retraite à Jonzac en Charente-Maritime, font froid dans le dos.
L’homme aujourd’hui âgé de 68 ans qui est accusé de viols et atteintes sexuelles sur quatre fillettes – pour le moment – et incarcéré depuis 2017, pourrait avoir fait beaucoup plus de victimes.
Il avait déjà été condamné à quatre mois de prison avec sursis pour détention d’images pornographiques en 2005.
Étrange profil
Cette horrible histoire a débuté il y a deux ans. La petite voisine du chirurgien digestif alors âgée de 6 ans confie à son père que le praticien lui a montré « son zizi ». D’une plainte pour exhibition sexuelle au départ, les enquêteurs vont aller de découvertes en découvertes.
Tout d’abord, l’enfant aurait été violée – les constatations médicales l’attestent. Le médecin avoue lors de sa garde à vue son attirance pour les jeunes filles mineures. Mais c’est lors de la perquisition de son domicile que les enquêteurs vont tomber sur des éléments extrêmement sordides et compromettants.
Carnets, mais aussi poupées, sextoys et perruques…
De nombreux carnets sont découverts chez lui, des poupées cachées sous le parquet, des sextoys, des perruques, des photos…
Et dans ces fameux carnets servant de journal intime à cet homme, des scènes pédopornographiques sont relatées en détail. Des dessins viennent même illustrer ces « récits pédophiles » aux titres évocateurs comme « mes lettres pédophiles », « petite fille précoce », « petites filles de l’île de Ré »… Plus de 200 noms auraient été recensés.
À la recherche de petites victimes potentielles
Les enquêteurs poursuivent leurs investigations sur ces carnets et sont à la recherche de victimes potentielles sur plus de trente ans et dans plusieurs départements de France, l’homme ayant exercé dans plusieurs hôpitaux.
Pour l’heure, le médecin a avoué d’autres agressions sexuelles sur ses nièces et une voisine, d’autres sur des enfants hospitalisés. Et la description de ces faits confessés correspond à certaines scènes décrites dans ses cahiers.
Six victimes, nées entre 1977 et 1990, et âgées de 4 à 10 ans au moment des faits, auraient été identifiées, mais pour certaines, les faits sont prescrits.
« Des dizaines de victimes potentielles ont été identifiées et entendues, pour des faits parfois très anciens ». Mais « toutes ne se souviennent pas de ce qu’elles ont subi, et certaines n’ont pas encore déposé plainte », a indiqué une source proche de l’enquête à La Charente Libre.
Il nie en bloc les viols
Le médecin qui reconnaît quelques agressions sexuelles réfute en revanche les viols. Son avocat, Me Thibaut Kurzawa précise qu’il nie les pénétrations : « Il ne conteste pas le caractère déviant de son comportement. Il assume ses responsabilités et cherche à comprendre ses actes et à se soigner en prison. »
Des fantasmes, pas des faits
Pour son conseil, les descriptions des carnets ne sont pas des aveux. Il rappelle que la présomption d’innocence s’applique. « Des centaines, voire des milliers de pages ont effectivement été retrouvées. Mon client ne conteste pas les avoir rédigées mais selon lui ces descriptions seraient de l’ordre du fantasme. Certaines remontent à très loin et sont écrites au futur, au conditionnel, au passé ou au présent. Aucun élément objectif ne vient affirmer que ce qu’il a écrit s’est réellement produit. Ces journaux sont nauséabonds mais pour autant est-ce qu’ils relèvent de faits réels ? Personne ne peut le savoir à ce jour. » a-t-il précisé à Libération.
« Il y a des noms qui sont donnés. Après, est-ce que cela correspond à des agressions? On n’en sait rien. On ne peut pas dire qu’il y ait autant de victimes que de noms. »
« C’est énorme de perversion »
Me Francesca Satta, l’avocate des parents d’une victime précise que la lecture de ces carnets est terrible, comme elle l’a confié à La Charente Libre : « Vous ouvrez le cahier et vous le refermez aussitôt, dès la première page. C’est énorme de perversion. Il considère l’enfant comme un objet sexuel, comme s’il parlait d’une rencontre faite dans le quartier de Pigalle. Il n’y a pas de prise en considération de la personnalité des gens en face. C’est un récit où il relate les excitations qui sont les siennes. » Elle a tenu à garder les détails des récits pour elle afin de protéger ses clients.
Son procès aux assises devrait s’ouvrir l’an prochain pour deux faits de viols commis sur des fillettes et pour trois atteintes sexuelles pour le moment. Si ces carnets dévoilaient la réalité et non des fantasmes ce serait la plus grosse affaire de pédophilie de France.
Source : Midi Libre
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