Les Compagnons de la Libération ne sont plus que 3: Edgar Tupët-Thomé est mort
Edgar Tupët-Thomé avait fêté ses 100 ans en avril 2020. Quelques mois après avoir été élevé à la dignité de Grand-Croix de la Légion d’honneur, à la fin du mois de décembre dernier.
Il est mort ce mercredi matin, à Paris.
« Né le 19 avril 1920. Rallié à 20 ans. Cinq années de missions intrépides entre la France, l’Angleterre et la Hollande. Un modèle de courage. Et d’humilité », résume l’historien Jean-Christophe Notin, l’un des grands spécialistes de l’Ordre de la Libération et des Compagnons de la Libération. Qui ne sont plus que trois : Hubert Germain, Pierre Simonet, Daniel Cordier. Le dernier Compagnon sera inhumé au Mont Valérien sur les hauteurs de Suresnes, près de Paris.
La saga Thomé
Cet Ardennais d’origine a presque tout vécu de la Seconde Guerre mondiale. Fait prisonnier à Dunkerque, il s’évade pour rejoindre la Résistance et la France Libre. Chargé de mission du général de Gaulle, il intègre le SAS (Spécial Air Service) et s’entraîne avec les fameux commandos en Grande-Bretagne.
En août 1944, à 24 ans, officier du tout récent 3e régiment de chasseurs parachutistes, il attaque avec une douzaine d’hommes la Kommandantur de Daoulas qui compte soixante soldats. Il tue douze Allemands et fait quarante prisonniers.
Dans la foulée, Edgar Tupët-Thomé et ses hommes participent à la libération de Landerneau. Puis de Clerval, dans le Doubs.
Dès 1945, il démissionne de l’armée. Il est nommé administrateur des Colonies en Tunisie l’année suivante. Par la suite, il reprend des études d’ingénieur et passe par Singer, un laboratoire pharmaceutique à Neuilly, et par Panhard.
Dernier SAS vivant de l’Ouest, il avait été décoré de nombreuses fois, notamment de la King’s medal for courage in the cause of Freedom et en juillet dernier de l’Ordre de l’Empire britannique. Au Royaume-Uni, il a même été reçu par la reine mère. La plus grande fierté de ce Compagnon de la Libération : « Avoir eu peu de pertes et ne pas avoir causé de dégâts aux civils. »
Jusqu’à ces dernières années il vivait à Binic (Côtes-d’Armor). Depuis une cinquantaine d’années, on le voyait toujours fidèle aux cérémonies patriotiques, coiffé de son béret rouge de parachutiste.
Mais pour des raisons de santé, il s’était installé aux Invalides, à Paris. C’est là qu’il est décédé ce matin.
Source : Lignes de Défense
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