Les chercheurs du FakeMed pensaient-ils lutter contre la Covid-19 en fabriquant leurs canulars ?
La pandémie de la Covid-19 donne lieu à une empoignade entre scientifiques qui laissera sans nul doute des traces dans le monde de la recherche médicale française. La violence des échanges et des oppositions, outre son aspect discourtois, discrédite pour longtemps tout un univers professionnel. Dans l’Hexagone, nous avons eu cette polémique, âpre et sans fin, entre Pro-Raoult et anti-Raoult, pro-hydroxychloroquine et anti-hydroxychloroquine. Ce qui démontre en soi la bêtise du débat, car le protocole Raoult est autrement plus complexe que les avis sur sa personnalité ou la simple question de l’efficacité de l’hydroxychloroquine.
Dans cette Guerre des boutons, qui s’est déroulée et se déroule toujours sur les plateaux de télévision, dans la presse nationale mais surtout sur les réseaux sociaux, un collectif se fait remarquer par son niveau de diplôme (médecins, journalistes, informaticiens), mais davantage encore par les méthodes employées, qui s’apparentent souvent à du harcèlement en bande organisée avec injures, diffamation, menaces en meutes sur des cibles choisies, dont le Professeur Raoult et ses assesseurs. On pourrait en rester à ces histoires de collégiens dont nous avons tous pu avoir écho : une bande d’adolescents qui s’acharnent sur un ou plusieurs élève(s) isolé(s). Ce collectif qui se fait appeler (No) FakeMed, pour « médecins contre les fakes news », a la force de la légitimité professionnelle : ils sont médecins, parfois urgentistes ou réanimateurs en première ligne, chercheurs en sciences, bio-informaticiens et journalistes scientifiques. Mais, cette force est aussi leur faiblesse, car ils en viennent à confondre, du fait de leurs positions dominantes, science et toute puissance, autorité et autocratie, savoir et inquisition.
A en oublier leur devoir de déontologie, jusqu’à porter atteinte à l’image du Président de la République, Emmanuel Macron.
Tous les grands médias, à commencer par France Info, Le monde, Libération, des radios comme Europe 1, se sont félicités de ce canular : une équipe de jeunes chercheurs franco-suisse est parvenu à faire publier une étude fantaisiste sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine dans les accidents de trottinettes (1). Leur objectif était de démontrer que la revue AJMH (Asian journal of Medicine and Health) était une revue prédatrice, à savoir une revue dont le procédé de relecture était médiocre et laissait passer des études bidonnées voire frauduleuses. Pourquoi vouloir démontrer que cette revue était médiocre alors qu’il y a tellement de revues de moindre qualité encore ? Pourquoi les médias s’enthousiasment pour ce canular dont l’humour potache et prévisible n’avait pour vocation que de dénigrer le travail des éditeurs de cette revue ? La cible réelle de cet enfantillage était-elle en réalité le Professeur Raoult et deux de ses soutiens médiatiques, la députée Martine Wonner et le médecin Violaine Guérin ? Ces médias ont-ils des comptes à régler avec le Professeur Raoult ? Avec l’hydroxychloroquine ? Sont-ils partie prenante ?
Il est vraiment surprenant que nos médias nationaux, non seulement reprennent, mais même encensent cette farce que des lycéens mal dégrossis auraient très pu faire (2) (3). Ces médias s’enthousiasment-ils pour cette bévue du journal Le Monde qui a publié la nécrologie de Bernard Tapie alors qu’il n’était pas mort ? Ces mêmes médias, qui ont mis trois semaines à évoquer timidement le scandale de l’étude pornographique que le Professeur Merah a publiée dans la revue de prestige The Lancet, se jettent sur cette information pourtant sans intérêt dans le combat que nous menons tous contre la Covid-19.
Mais surtout, ces grands médias ont-ils bien lu cette étude potache ? L’humour est un phénomène très subjectif. Apparemment, cette mauvaise blague a fait rire les journalistes et de nombreux chercheurs manifestement anti-Raoult, autoproclamés inquisiteurs de la science durant cette crise, garants de ce qui peut être dit ou non, estimant qu’ils étaient légitimes à confisquer la parole publique et même à interdire d’autres scientifiques d’avoir un avis, puisque différent du leur.
Humour potache, diffamations et harcèlement
Nous, le collectif citoyen, n’avons pas trouvé cette farce marrante : blagues télescopées comme l’usage effréné de ces classiques de l’humour chez des lycéens qui découvrent les Bronzés, Jean-Claude Dusse ou les vidéos d’Antoine de Caunes grimé en Didier l’embrouille, déclinaison de punchlines laborieuses et redondantes, idée de base du canular, hydroxychloroquine et trottinette pour faire référence au Professeur Raoult, digne des attaques rhétoriques lancés par des supporters de l’OM contre ceux du PSG ou inversement… Rien ne nous a même arraché un sourire, tant aussi bien le procédé que le contenu nous ont semblé plus que puérils et mal exécutés.
Le collectif « No » FakeMed comme à son habitude caricaturera sans doute notre propos et nous traitera de « Raoultiens », comme ils le font systématiquement pour discréditer leurs contradicteurs ; comme on traite quelqu’un de complotiste dès que celui-ci doute de la version officielle ; comme au 17e siècle on interdisait de penser que la terre était « au centre de l’univers » ou au 18e que notre astre était plus vieux que décrit dans la bible. Contrairement au Collectif FakeMed, le collectif citoyen n’est pas sectaire et son objectif est simplement de concrétiser le droit des citoyens, potentiels patients de ces médecins, à interroger les stratégies thérapeutiques que nos autorités médicales mettent en place. Pour exemple, nous respectons la position plutôt neutre adoptée par Philipe Froguel, Professeur endocrinologue à l’Université de Lille, qui pourtant est sévère avec le Professeur Raoult et incrédule quant à l’efficacité de l’hydroxychloroquine. Il est d’ailleurs surprenant de voir le Collectif FakeMed l’exhorter à choisir un camp, à dénoncer sans concession le Professeur Raoult. Du fait de cette neutralité, il est injurié, diffamé et harcelé sur Twitter. Les No FakeMed ne nous laissent-ils comme seule option de devoir docilement les écouter et leur faire aveuglément confiance quant aux stratégies thérapeutiques officielles ? Disposer de son corps est, il nous semble, le premier des droits fondamentaux. En tant que patients potentiels, nous avons notre avis à donner sur notre survie, notre santé et donc nos soins.
Pour revenir à ces gamineries réalisées par Mathieu Rebeaud, post-doctorant en Biologie végétale, Michael Rochoy, médecin généraliste, Valentin Ruggeri, interne au CHU de Grenoble, et Florian Cova, Professeur Assistant au Département de Philosophie de l’Université de Genève, l’image qu’a projeté dans nos cortex cette facétie scientifique est celle de geeks morts de rire devant leur écran. Et il semble que nombre d’internautes auxquels on avait promis la blague du siècle aient été assez déçus si l’on s’en fie aux nombreuses réactions du grand public sur les réseaux sociaux.
Le Président de la République, « toutou » des « No » FakeMed ?
Le collectif citoyen a, lui, été surpris que personne ne réagisse sur ce que nous considérons comme une atteinte grave à l’image du Président de la République. En effet, malgré le subterfuge qui a consisté à nommer l’un des auteurs Némo Macron, soit le nom du labrador présidentiel affublé du patronyme Macron, il semble évident que c’était le Président lui-même qui était visé. Même si nous trouvons que cela de mauvais goût, ce n’est pas ce qui a choqué nos attentions. On remarquera toutefois que Nemo Macron est étonnamment le seul nom d’auteur qui correspond à des personnages réels, Nemo et Emmanuel Macron. Il semble que les auteurs tenaient à inclure le nom du Président de la République dans leur canular. Mais surtout, dans la description du rôle joué par chacun des auteurs en préambule de l’étude, il est mentionné que « Némo Macron » a aboyé contre les auteurs lorsque ces derniers ont émis des doutes sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine. Chacun interprètera cette allusion douteuse comme il l’entend. Pour nous, il ne fait aucun doute que ce passage fait référence à la visite rendue par le Président de la République au Professeur Raoult. Il est ainsi écrit : « Author NM said « waouf » when the authors started to doubt (doubts are common in science, don’t let them win you over, believe in yourself and what you do, don’t let anyone distract you from the truth you know).”
En effet, par cette visite et le fait que notre Président parle en des termes élogieux du Professeur Raoult, aux yeux des FakeMed, et ils s’en sont d’ailleurs émus, Emmanuel Macron a donné du crédit au Directeur de l’IHU de Marseille et a ainsi été à l’encontre des doutes de ces scientifiques ouvertement anti-Raoult. Au filtre de notre lecture, ces jeunes chercheurs n’ont rien de moins que traité le Président de la République de toutou qui a fait « ouaf ouaf » devant le Professeur Raoult. Et nous sommes surpris que les nombreux journalistes qui ont relayé ce canular l’aient encensé sans voir l’attaque au Président de la République. Ou faut-il penser que, comme FranceSoir l’a récemment écrit, les lignes éditoriales n’ont pas vocation à informer mais plutôt à prendre parti et ce faisant à dicter l’information souhaitée (4) ? Souhaitée par qui ?
Les auteurs s’en expliqueront peut-être mais il n’y a aucun doute à nos yeux qu’il s’agit d’une attaque envers le chef de l’Etat. Nous reconnaissons d’ailleurs bien là un comportement typique du collectif FakeMed. Cela fait des semaines que nous sommes leurs cibles pour nos prises de position et que nous essuyons injures, diffamation, menaces qui, perpétrées en bande organisée, s’apparente à du harcèlement, tel un groupe de collégiens qui peut pousser un de ses camarades au suicide. Il faut d’ailleurs ici rappeler que le collectif FakeMed fait déjà l’objet d’une soixantaine de plaintes pour son comportement lors du débat sur l’homéopathie. Nous sommes plusieurs dans le collectif à avoir aussi saisi la Justice, et notamment porté plainte pour piratage car oui, ces personnes ne reculent devant rien et se sentent toutes puissantes.
Des méthodes très éloignées de la démarche scientifique
Rebeaud, l’instigateur de ce canular, pour ne pas dire cette « sottise enfantine », fait aussi l’objet d’une plainte pour ses comportements délictueux sur Twitter. Ce chercheur post-doctorant à l’université de Lausanne s’est très vite mis en avant durant la pandémie comme un chasseur de fake news. Notons que pour le journal de Montréal, dans lequel sa virulence est bien connue (5), il a déclaré «Démonter une « connerie », ça prend 10 fois plus d’énergie» que de la diffuser ». Etonnant de la part de quelqu’un qui a mis autant d’énergie et de temps à créer un « canular » particulièrement utile à tous au milieu d’une crise sanitaire mondiale. Le temps consacré à « monter » cette fake news n’aura indéniablement pas été investi dans la recherche de solutions, alors que l’on nous prédit une deuxième vague. Peu responsable dans le contexte actuel. Si nous approfondissons le rôle joué par cet adorateur de l’imagerie des templiers en croisade, il apparait qu’il est très tôt parti dans la bataille. Dès le mois d’avril, il publiait déjà des études pour démontrer que l’hydroxychloroquine ne marchait pas contre la Covid-19.
Nous disons bien pour démontrer et non pas pour interroger, ce qui est considéré en science comme la faute la plus fondamentale : partir d’une hypothèse orientée qui trouvera nécessairement les outils pour se valider elle-même. Les auteurs de l’étude pornographique rétractée de la plus prestigieuse des revues scientifiques, The Lancet (comme quoi un canular peut aussi atterrir dans la meilleure des revues scientifiques), n’ont pas fait autre chose. Les failles de l’étude de Mehra et al, qui restera sans nul doute dans l’Histoire de la publication scientifique, n’ont pourtant pas bénéficié d’un grand intérêt de la part de nos médias. Si l’étude sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine dans les accidents de trottinettes a été immédiatement décortiquée, il aura fallu plusieurs semaines pour voir émerger les problèmes majeurs inhérents à l’étude rétractée du Lancet. Et longtemps après que nous l’ayons, parmi les premiers, dénoncée dans FranceSoir (6).
Ces deux premiers canulars avant l’heure
Intéressons-nous donc aux études anti-hydroxychloroquine publiées par Rebeaud en gardant bien à l’esprit que le biochimiste a notamment monté le canular des trottinettes pour discréditer Martine Wonner et Violaine Guérin et leur étude publiée dans l’Asian Journal of Medicine and Health.
La première étude a été publiée début avril 2020, soit au début de l’inflation épidémique en Europe de l’Ouest (7). Nous n’avions à ce moment en apparence peu de recul, il était trop tôt pour avoir les résultats d’études randomisées abouties alors que les patients mourraient. Nous ne bénéficions pas davantage de données sur l’efficacité de l’hydroxychloroquine, si ce n’est celles de l’IHU de Marseille, contestées par le Collectif FakeMed. Malgré cela, les labos comme Glaxo et Pfizer avaient conduit et publié leurs analyses en faveur de la bithérapie et connaissaient l’angle d’attaque sur les effets secondaires de l’hydroxychloroquine. Nous n’avons jamais vu les No FakeMed contester ce travail.
Première grosse erreur de notre « génie potache », il traite de la chloroquine et non l’hydroxychloroquine, ce qui semble très surprenant dans une étude censée évaluer l’usage de l’hydroxychloroquine utilisée à ce moment-là par différents hôpitaux, notamment l’IHU de Marseille. A cette époque, certes les journalistes et la population pouvaient confondre chloroquine et hydroxychloroquine, mais là nous parlons d’un chercheur, qui plus est en biochimie ! Jamais la chloroquine n’a été utilisée en France contre la Covid-19. Comme beaucoup d’études frauduleuses, dès le début, il est aisé de comprendre le parti pris de l’auteur, dont l’objectif n’est que de montrer qu’il a raison dans son intuition initiale. D’ailleurs cet article est davantage une tribune contre la chloroquine, plus utilisée depuis longtemps, qu’une étude scientifique. Il est surprenant qu’en publiant un tel « travail », notre auteur ait l’audace de remettre en cause celui d’autres chercheurs, Violaine Guérin et Marine Wonner, toutes deux médecins et à cet égard plus légitimes pour soigner qu’un biochimiste. Que dire du reste de cette publication sur Frontier in medecine ? Une revue prédatrice à 2000 euros la publication ? Au moins susceptible de complaisance si l’on considère qu’elle siège à Lausanne, a été créée par l’Ecole polytechnique de Lausanne avec laquelle collabore notre chercheur de blagues et est en chute libre en termes d’impact scientifique. Un éditeur généraliste qui est à la science ce que le magazine « Ca m’intéresse » est à la recherche ? La seule question que soulève cette étude est la précipitation suspecte avec laquelle notre militant anti-fake news s’est jeté dans cette cabale contre l’hydroxychloroquine et le Professeur Raoult. Il est aujourd’hui terriblement ironique pour notre chevalier anti-chloroquine d’apprendre, alors que nous rédigeons cet article, que la Chine valide officiellement la chloroquine comme seul traitement efficace dans le traitement de la Covid-19 (8).
Mais que dire de la deuxième étude (9) publiée en juin et qui interroge sur la propension de notre chercheur militant à perdre du temps ? Il s’agit d’une méta-analyse sur les résultats cliniques du traitement à l’hydroxychloroquine (un début d’autocorrection, c’est encourageant). Quand on sait que les principales critiques faites aux études publiées par Martine Wonner et Violaine Guérin sont les biais statistiques, que dire cette énième méta-analyse qui ne sert à rien. Rien. Une ratatouille statistique, un gloubi-boulga mathématique. Faire une analyse ici consisterait à perdre encore plus de temps que ce qui a déjà été inutilement dépensé. Las ! Ce canular-là n’a pas été publié et que mollement relu. Pas de temps à perdre. Les patients sont tous considérés comme un groupe homogène, malades précoces ou ayant des formes graves indifférenciées, âges et comorbidités ignorés dans le traitement des données, exactement ce que l’on ne doit pas faire dans une méta-analyse. Un tract politico-commercial plus qu’une étude en somme.
Voir le monde par la seule lorgnette de « leur vision de la science »
Pourquoi cet engagement aveugle contre le Professeur Raoult et l’hydroxychloroquine ? Bien évidemment, beaucoup penseraient à des conflits d’intérêts, l’autre nom que l’on donne à la corruption dans la recherche médicale. Probablement que cela joue un rôle : Rebeaud travaille au sein de l’Université de Lausanne dans le laboratoire de Pierre Goloubinoff, un chercheur en biologie végétale potentiellement nobélisable pour ses recherches sur les protéines chaperones, et qui à ce titre collabore avec le centre hospitalier de Lausanne mais aussi avec l’Ecole polytechnique de Lausanne sur des traitements contre le cancer et contre les maladies dégénératives qui intéressent de nombreux laboratoires comme Gilead, Abbvie, Novatris, Pfizer. En somme, les membres de l’Agipharm, le lobby américain pharmaceutique sur lequel on retombe dès que l’on s’intéresse aux parcours des membres du Collectif FakeMed. Mais ce n’est pas tant cela d’après nous qui explique ce comportement virulent, même si on pense que nombreux de nos éminents chercheurs ont durant cette crise eu plus un rôle de lobbyistes que de médecins. La startup Nation face à une pandémie a très largement montré ses limites et on peut espérer qu’en cas d’une nouvelle épidémie, le lobbying soit mis en sourdine.
En tant que biochimiste, Rebeaud est devenu un inconditionnel de la modélisation et de l’approche standardisée des essais cliniques randomisés en double aveugle. Après un CFC d’horticulture paysagiste avant tout basée sur l’observation empirique. il s’est visiblement trouvé une forme de religion dans la science. Il est « logiquement » opposé à toutes les approches observationnelles rétrospectives partant des données de terrain, approches qui pourtant, jusqu’à l’avènement des nouvelles technologies, permirent de combattre de nombreuses épidémies et de faire les plus grandes découvertes de l’histoire de la médecine.
C’est donc naturellement qu’il s’oppose dès le début au Professeur Raoult et maintenant aux docteurs Martine Wonner et Violaine Guérin du collectif « Laissons les médecins prescrire ». Ces approches sont-elles réellement antinomiques ? En aucun cas. On pourrait même penser qu’elles sont complémentaires ; souvent des molécules validées in vitro, qui ont passé les essais cliniques randomisés chers aux FakeMed se révèlent être, dans la réalité, délétères, voire toxiques, comme de nombreux scandales sanitaires l’ont déjà montré. Et ce sont souvent les données de terrain qui permettent justement de montrer qu’une thérapie est efficace ou non, de mesurer la toxicité sur le court, moyen et long terme. Le scandale de la Dépakine a dernièrement mis en évidence comment les études cliniques chères aux « No » FakeMed peuvent permettre à des laboratoires de dissimuler la toxicité d’une molécule. Sans les remontées de terrain, nos médecins continueraient à déformer des enfants. Les affinités moléculaires que notre chercheur-blagueur s’amuse à modéliser entre deux potacheries ne sont que des modèles théoriques qui, par définition, sont très souvent inopérants lorsque les molécules étudiées se retrouvent dans l’organisme.
Nos inquisiteurs de la méthode standardisée devraient ne pas oublier que Gregor Mendel, le père fondateur de la génétique, a érigé la découverte des gènes grâce à « des années d’observation » et chaque expérience mise en place était le « fruit d’observations préalables. »
Mais la modélisation est au cœur du métier de plus en plus de chercheurs et médecins qui travaillent en collaboration étroite avec les laboratoires pharmaceutiques. Un autre aspect de cette spécialisation scientifique, qui souhaite nous contraindre à regarder par le bout de la lorgnette quand il faudrait plutôt un satellite pour avoir une vision aussi globale que possible, est justement que ces scientifiques du collectif FakeMed, qui ne jurent que par la génétique, la biologie moléculaire, la biochimie et la bio-informatique, se sont montrés incapables de prendre de la hauteur dans la lutte contre la Covid-19, focalisés sur les détails, s’extasiant sur la Protéine Spike modélisée en 3D et dénigrant très tôt et à tort des mesures de bon sens comme le masque ou le confinement sélectif.
Une confusion certaine Vs les tâtonnements de la réalité
Qu’ont apporté les publications de Rebeaud sur la Covid-19 et plus précisément sur l’hydroxychloroquine ? Rien. Ou si, du brouhaha ajouté au brouhaha qui régnait déjà. Qu’ont apporté les publications réalisées par Wonner et Guérin, même si elles ont effectivement été refusées par de nombreuses revues ? Malgré leurs biais statistiques, plus dûs au fait que leurs moyens étaient modestes, elles soulèvent les réelles questions auxquelles cette pandémie nous aura confrontées, à savoir la place des essais cliniques et donc des laboratoires pharmaceutiques qui nécessairement ne peuvent s’appuyer que sur le temps long et sont donc inefficientes dans le cadre d’une épidémie foudroyante comparativement aux observations de terrain des médecins au contact des patients.
L’épidémie a commencé en décembre 2019, nous sommes bientôt en septembre : l’approche Big Data des Big Pharma a-t-elle permis de lutter efficacement contre l’épidémie, de trouver le remède ? Non. Doit-on continuer à la considérer comme la seule possible après cet échec ? Cette question concerne tout le monde, les patients qui ont leur mot à dire sur leur survie, leur santé et donc leurs soins et, à plus forte raison, les médecins au contact de ces patients. La sécurité sanitaire concerne tout le monde et ne saurait être la chasse gardée des seuls médecins agréés par les laboratoires pharmaceutiques qui depuis le début de cette pandémie s’estiment légitimes à confisquer la parole publique jusqu’à éreinter certains de leurs confrères pourtant mondialement reconnus. Quant au dénigrement de deux femmes, l’une députée travaillant sans relâche sur de nombreux fronts, l’autre médecin qui a déployé une énergie considérable pour créer et gérer le collectif « Laissons les médecins prescrire », et qui toutes deux se sont engagées bénévolement pour participer à l’effort de recherche, il nous semble tout bonnement infecte. Ces deux dames, héroïques à nos yeux, mériteraient bien au contraire gratitude et reconnaissance, ainsi que tous les autres médecins de leur collectif.
Alors qui connait l’Asian Journal of Medicine and Health ? Très peu de personne pour ne pas dire une infinitésimale portion de la population mondiale impactée par la Covid-19. Était-il urgent de dénoncer cette revue à laquelle très peu de personnes dans le monde médical prête attention ? Nous ne le pensons pas. En revanche, nous aurions apprécié une plus grande réactivité de Rebeaud et du Collectif FakeMed lorsque The Lancet publiait ce qui restera probablement comme la plus grande fraude scientifique de l’Histoire. The Lancet est la revue la plus prestigieuse en science. Son impact est considérable sur les orientations thérapeutiques choisies par de nombreux Etats. Alors qu’avec FranceSoir, le collectif citoyen, soutenu et accompagné par Philippe Douste-Blazy, Violaine Guérin, Martine Wonner et Joachim Son Forget, était le premier à dénoncer cette fraude burlesque, les No FakeMed, encensaient cette étude et s’enthousiasmaient de voir le Professeur Raoult discrédité. Il eût été plus impressionnant de voir ces « Grands pontes » autoproclamés dénoncer cette grossière supercherie plutôt que de se gargariser d’un canular enfantin visant à piéger une revue de 3e zone sans la moindre importance dans l’univers de la recherche.
Nous tenons enfin à ajouter que Rebeaud se positionne avec le laboratoire sur une stratégie thérapeutique contre la Covid-19 basée sur les protéines chaperones (10). Est-ce une méthode acceptable, lorsque l’on est soi-même partie prenante, d’attaquer de manière si virulente les stratégies concurrentes ?
La vraie leçon des FakeMed
La mauvaise blague de « L’hydroxychloroquine (HCQ) peut-elle prévenir les accidents de trottinettes ? » raconte des choses importantes. Les scientifiques et médecins du Collectif FakeMed ne cherchent pas la solution. Ils cherchent à avoir raison et sont pour cela prêts à soutenir des errements dramatiques pour la science quand ceux-ci sont publiés par les plus grandes revues et à gaspiller leur temps à monter des blagues potaches. Cette gaminerie montre que ces scientifiques se sentent intouchables et tout puissants, assez puissants pour se permettre de moquer le Président de la République lorsque celui-ci donne, intelligemment, du crédit au Professeur Raoult et donc à la controverse scientifique, plus que jamais nécessaire si l’on en croit le Professeur Toussaint (11). Qui sont-ils pour interdire aux Français, et jusqu’à leur Président, jusqu’à leurs représentants, les députés, de poser des questions, de douter de propositions, d’accorder du crédit à un infectiologue mondialement reconnu, d’avoir un avis sur leur propre survie, sur leur propre santé et sur les soins qu’ils accepteront ou non qu’on leur administre ? Qui sont-ils pour mettre ainsi la science en cage ?
Nous, le collectif citoyen, ne sommes en guerre contre personne. Nous combattons la Covid-19 de manière collégiale, collective et avec un débat ouvert et un modèle « Open Source ». Que nous puissions faire des erreurs est évident et justement nous invitons les No FakeMed à nous accompagner pour nous permettre de nous corriger, pour apporter la contradiction de manière bienveillante dans l’intérêt de tous. Qu’apporte cette opposition frontale dans la lutte contre la Covid-19 ? De la perte de temps et d’énergie, ainsi qu’une défiance des citoyens de plus en plus forte envers ces élites qui ne cessent d’user d’arguments d’autorité sans trouver de solution, mais en empêchant quiconque d’en proposer une.
Contacté par FranceSoir, le président des FakeMed, n’était pas disponible pour répondre à nos questions.
Les autorités, plutôt que de traquer toutes voix dissonantes sur les réseaux sociaux, devraient rappeler, notamment aux médecins, les règles fondamentales de la déontologie médicale : ne jamais par son comportement jeter le discrédit sur sa profession. Les comportements délictueux, haineux et violents observés durant cette crise, notamment sur les réseaux sociaux, aura durablement altéré la confiance en la médecine de beaucoup de concitoyens, bien plus que tous les propos condamnés par ces nouveaux inquisiteurs qui relèguent au rayon « fake news » ou « complotisme » tout ce qui ne va pas dans leur sens, sens dont on ne sait très bien dans quelle direction il nous mène.
Surtout, ces médecins ne devraient pas oublier l’un des fondements de leur métier lorsqu’il évoque un traitement : c’est avec le patient que l’on décide des choix thérapeutiques. Sur sa santé, le patient a son mot à dire.
Auteur(s): Le Collectif Citoyen pour FranceSoir
Source : France Soir
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