Les cambriolages, un véritable fléau
La compagnie de gendarmerie de Mulhouse, qui gère 67 communes pour un bassin de population de près de 180 000 habitants, lutte quotidiennement pour endiguer les atteintes aux biens. Un travail de longue haleine, pas toujours évident dans une zone frontalière.
Répartition des faits de cambriolages, de résidences (à gauche) et de locaux industriels et commerciaux (à droite), constatés en 2017 dans le sud du Haut-Rhin. DR
C’est devenu, depuis quelques années, un phénomène en augmentation quasi-constante. Que ce soit en zone police ou en zone gendarmerie, les plaintes pour cambriolages, vols de véhicules, vols à la roulotte ou encore vols à l’arraché se multiplient. Pour la compagnie de gendarmerie de Mulhouse, la lutte contre les atteintes aux biens (qui regroupent tous ces délits) est devenue au fil des années un vrai cheval de bataille. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les gendarmes de cette compagnie ont du travail.
Une équipe arrêtée, une autre rapidement constituée
Le nombre global de faits constatés est en perpétuelle évolution. Alors qu’en 2011, 2527 atteintes aux biens avaient été traitées par les diverses unités de la compagnie (lire ci-contre), il y en a eu 2859 d’enregistrées pour l’année 2017. C’est un peu moins qu’en 2014, pic en matière d’atteinte aux biens au niveau statistique avec 2927 faits enregistrés. En 2015, après le déploiement d’importants moyens en matière de forces de l’ordre – notamment avec des compagnies de CRS et de gendarmes mobiles qui avaient été déployées dans le cadre de la mise en place des Zones sensibles prioritaires (ZSP) à Mulhouse -, ce chiffre avait sensiblement baissé, avec 2700 faits constatés. Mais depuis, il est reparti à la hausse.
« Durant les neuf premiers mois de l’année 2017, nous étions plutôt en baisse par rapport aux années précédentes avec plus de 20 % de faits constatés en moins, remarque le chef d’escadron Franck Elbachir, qui commande la compagnie de Mulhouse. Malheureusement, en octobre, en novembre et en décembre, les chiffres ont explosé. Le problème, avec ce type de délinquance, c’est que l’on peut arrêter une équipe de cambrioleurs, par exemple, et qu’après les chiffres baissent logiquement. Mais dès qu’une nouvelle équipe est constituée, cela repart de plus belle et il nous faut un peu de temps pour la démanteler. »
Ces « équipes » viennent souvent des pays de l’Est. Elles profitent de la situation géographique du secteur avec de nombreuses frontières entre la France et l’Allemagne, voire la Suisse. D’ailleurs, les chiffres chez nos voisins allemands et helvètes, en matière de cambriolages, sont également en hausse. Car c’est vraiment dans ce domaine, que ce soit au niveau des résidences principales ou de locaux d’activité, que l’augmentation des faits est criante. De 594 faits constatés en 2011, on est passé à 919 en 2017 (avec, tout de même, un pic de 909 en 2014, avant une chute à 699 en 2015).
« Cette délinquance itinérante s’organise »
« En ce qui concerne les locaux d’activité, les vols par effraction sont concentrés dans les zones commerciales ou industrielles autour de Mulhouse, souligne Franck Elbachir. Par contre, au niveau des résidences privées, il y a des faits constatés un peu partout, notamment le long de la bande rhénane. Cette délinquance itinérante s’organise et suit les axes de communication. »
Pourtant, les gendarmes mettent tout en œuvre pour endiguer ce fléau. Et les résultats positifs ne cessent d’être enregistrés : alors que le taux d’élucidation, en matière d’atteintes aux biens, était de moins de 10 % en 2011 (9,40 % sur les 2527 faits constatés), il est passé à plus de 13 % en 2017 (13,33 %). Et souvent, ces enquêtes sont compliquées avec des interventions périlleuses contre des cambrioleurs chevronnés et particulièrement dangereux. En novembre 2017, par exemple, la brigade de recherches de la compagnie de gendarmerie de Mulhouse, qui enquêtait sur un gang familial, a fait appel aux hommes du GIGN pour interpeller en pleine nuit un père et ses deux fils, après un violent car-jacking. L’un des auteurs, le plus âgé, avait été condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour un meurtre, après un cambriolage qui avait mal tourné en avril 1998.
Reste que, depuis le début 2018, une baisse est apparemment constatée par les différentes unités de la compagnie de gendarmerie de Mulhouse. La participation citoyenne (lire ci-dessous), mise en place dans de nombreuses communes de la zone, semble porter ses fruits.
La compagnie
La compagnie de gendarmerie de Mulhouse est composée de 191 militaires, répartis dans neuf unités : sept territoriales, qui couvrent 67 communes, et deux spécialisées. Cette zone de compétence compte près de 180 000 habitants (174 000 d’après le dernier recensement en 2012).
Les unités territoriales
La brigade d’Illzach, la communauté de brigades de Sausheim/Ottmarsheim, la brigade de Rixheim, la communauté de brigades de Lutterbach/Morschwiller-le-Bas, la brigade de Sierentz, la communauté de brigades de Saint-Louis/Hagenthal, la brigade de Wittelsheim.
Les unités spécialisées
La brigade de recherches, ainsi que le peloton de surveillance et d’intervention spécialisée (Psig) devenu depuis le début de l’année 2016 Psig « sabre » avec de nouvelles missions. Ces militaires suivent des entraînements particuliers pour intervenir face à des terroristes, dans le cas d’une tuerie de masse, ou dans des opérations contre des bandes organisées. Leur mission est d’immédiatement se porter au contact du ou des assaillants afin de les neutraliser ou de les obliger à se retrancher.
Source : L’Alsace.fr
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