Les Andelys. Dans l’Eure, un gendarme soupçonné d’un vol chez une veuve, poursuivi par la justice.

Un gendarme des Andelys devrait comparaître devant le tribunal correctionnel d’Évreux (Eure), pour un vol commis dans l’exercice de ses fonctions. Il a depuis démissionné.

Le gendarme aurait commis le vol alors qu'il intervenait chez une femme dont le mari venait de décéder. (Photo d'illustration)
Le gendarme aurait commis le vol alors qu’il intervenait chez une femme dont le mari venait de décéder. (Photo d’illustration)

Celui qui était encore sous-officier de gendarmerie il y a quelques jours ne l’est plus. Confondu par ses collègues dans une affaire de vol survenu durant l’hiver aux Andelys, Vincent M. a préféré démissionner et quitter la région. Pour autant, le militaire, âgé de 44 ans, sera convoqué dans les prochains jours devant le tribunal correctionnel d’Evreux pour répondre de « vol par personne dépositaire de l’autorité publique à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ». Il encourt jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. « Les faits sont graves, confie une source judiciaire. Non pas les faits eux-mêmes, même s’ils sont répréhensibles, mais les circonstances dans lesquelles ils ont été commis et la personnalité du mis en cause font que cette affaire est grave. C’est honteux de la part d’un représentant de l’ordre, et malheureusement cela donne une mauvaise image de l’institution pour laquelle il travaille ».

Placé en garde à vue par ses collègues

Le 4 février 2015, les gendarmes de la brigade territoriale des Andelys sont requis pour se rendre au domicile d’un couple, dont le mari a été retrouvé mort. « D’après les premières constatations, le décès apparaît suspect et nécessite de plus amples investigations médico-légales et judiciaires, d’où la présence des gendarmes. » Il s’avère finalement que le défunt est décédé de mort naturelle. L’enquête s’arrête là.

Mais quelques jours plus tard, la veuve constate que sa tablette tactile a disparu ; elle se rend alors à la brigade de gendarmerie des Andelys pour y déposer plainte. Elle affirme aux enquêteurs que sa tablette a été volée au moment de la découverte du cadavre de son époux. « Il n’y avait pas de raison de remettre en cause la parole de cette dame, précise une autre source proche du dossier. Les gendarmes mènent donc des investigations. La tâche n’était pas si facile car il y a eu beaucoup d’intervenants au moment du décès entre les pompiers, les employés des pompes funèbres, les gendarmes eux-mêmes… »

Après plusieurs semaines d’enquête, « de recoupements et d’éliminations », les militaires de la brigade de recherches des Andelys portent leurs soupçons sur l’un des leurs : un sous-officier de 44 ans, affecté à la brigade territoriale. Mi-avril, l’adjudant, marié et père de famille, est alors placé en garde à vue et entendu par les gendarmes de la section de recherches de Rouen. Vincent M., pris au piège, remet la tablette tactile à ses collègues et passe aux aveux. Il aurait admis être l’auteur des faits sans difficulté.

« Incompatible avec notre éthique et notre déontologie »

Quelques jours après son placement sous contrôle judiciaire, l’adjudant a décidé de quitter l’arme après une vingtaine d’années passées dans la gendarmerie. Contactée, la Région de gendarmerie de Haute-Normandie condamne ces faits présumés. « Chacun bénéficie de la présomption d’innocence, mais devant les faits reconnus par cette personne, il est très clair qu’une poursuite d’activité au sein de notre institution était incompatible avec notre éthique et notre déontologie », précise un porte-parole.

Selon nos informations, le sous-officier, considéré comme « un militaire bien engagé dans ses missions et son travail », « de très bons conseils pour les jeunes », avait déjà eu des soucis disciplinaires il y a une dizaine d’années dans une autre région.

Source : Normandie actu

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