Le Québécois : un cousin plus si germain que cela…
Les images d’Epinal sont tenaces et il nous appartient à nous « Français d’ailleurs » qui avons eu la chance ou l’audace de partir à la rencontre d’autres peuples de vous donner nos ressentis. Si nous avons obtenu la binationalité, sachez que c’est souvent au prix fort : quitter la mère patrie, quitter ses amis, quitter sa famille, quitter son confort.
Mais les drames de l’histoire y sont pour quelque chose. Il y a toujours une explication à un geste, une pensée, une action. En effet, après avoir passé mon enfance au cours « des évènements » d’Algérie, je suis revenu en France quelque peu bouleversé. Après quelques années au sein des Forces Françaises en Allemagne (FFA) je suis retourné vivre sur le sol français tout en développant des ONG humanitaires en Afrique sahélienne. Histoire de ne pas oublier ce continent. Puis lassé par la pensée unique qui commençait à sévir en France et la prise de contrôle de nos industries par des financiers, je suis reparti en 2003 vers d’autres horizons. Et ce fut le Québec. Ne me demandez pas pourquoi.
Sans doute pour participer peut-être un jour à l’indépendance d’un territoire. J’en avais perdu un, jadis, en 1958, par un mensonge d’état qui se transformera en 1962 par un crime d’état. Après une perte, il faut une création pour boucler la boucle.
Si je vous raconte cela brièvement, c’est pour expliquer que les Français qui partent à l’étranger ne sont ni des lâches ni des traitres comme je l’entends encore murmurer. Leur présence ailleurs peut permettre des alliances privées et associatives voire commerciales non négligeables, profondes et nécessaires dans notre monde occidental quelque peu malmené. D’ailleurs, il est coutume de dire que « l’éloignement donne souvent de la vision ».
Alors, profitez-en ! C’est d’autant plus vrai que le monde a changé à grande vitesse avec les inventions technologiques, les voyages faciles, le développement à tout va et surtout le pouvoir de la communication.
Je ne sais ce que vous savez des québécois, de l’histoire du Québec et du Canada mais j’ai envie de vous en parler avec sincérité. Je travaille avec eux depuis 20 ans, je les regarde vivre, je partage leur pain, leurs douleurs et leurs joies. Pour autant, dans mes prochains articles, je ne serai pas tendre ni méchant avec eux ou avec vous. J’exposerai la situation tout simplement.
Notre histoire commune, commencée avec Jacques Cartier en 1534 sous le règne de François 1er puis avec la fondation de la Nouvelle France à Québec en 1608 sous le bon roi Henri IV, grâce à Samuel de Champlain, pourrait reprendre sous d’autres aspects vitaux car des nuages menaçants se présentent à l’horizon pour nos peuples francophones : l’immigration, sauvage, la mondialisation, la survie de la langue française, l’islamisation rampante…
Nos deux nations ont des expériences différentes de chaque côté de l’Atlantique sur ces sujets. Je suis persuadé que nous pouvons nous apporter mutuellement nos connaissances et pourrons tirer parti de nos erreurs, de nos victoires et participer aux mêmes combats. Cette approche reste intuitive et s’appuie essentiellement sur l’expérience et l’observation.
Mais pour que cela soit efficace et durable, il faut que vous sachiez qui sont les Québécois, comment ils fonctionnent aujourd’hui et quels sont leurs souhaits au-delà de toutes les considérations émises par les médias souvent « orientés ». Les Québécois sont-ils eux aussi des Volontaires ?
Arrêtez de penser qu’ils sont nos cousins germains. Ils sont plutôt des cousins « issus de germains ». Cela en fait des partenaires … parfois redoutables.
Patrice Sautereau du Part
Correspondant VPF Québec – Canada
Source : Volontaires Pour la France
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