Le Monde serait-il contre la suppression des conflits d’intérêts en médecine ?

Par les Dr Nicole et Gérard Delépine

Dans une tribune récente1, le journal Le Monde fustige la nomination de Robert Kennedy comme ministre de la Santé en utilisant comme argument une lettre de prix Nobel sans donner d’arguments scientifiques avérés, ni s’intéresser aux liens d’intérêts des signataires, ni donner la parole à l’accusé.

Comme trop souvent depuis quelques années, le Monde utilise l’argument d’autorité sans aucune analyse scientifique des faits, reproduisant fidèlement la dépêche de l’AFP (comme d’autres titres subventionnés).

Et comme souvent le Monde, dès qu’il parle de médecine se trompe (ou ment ?) énormément. Nous relèverons quelques-uns de ses erreurs et mensonges sans en discuter les causes possibles (omission par ignorance ou par nécessité de propager les désinformations de ses financeurs ?)

Les signataires critiquent la nomination à la santé de R. Kennedy parce qu’il n’est pas médecin, mais avocat (exactement comme le ministre de la Santé actuel !)

Le ministre américain de la santé actuel, Xavier Becerra, nommé par J.Biden est avocat et politique. Sa nomination a-t-elle paru normale aux prix Nobel signataires de la tribune qui reproche à RK d‘être comme lui, avocat et politique ?

Mais curieusement le Monde ne s’est pas étonné de cette incohérence des signataires.

Seulement une petite minorité de ces signataires sont médecins

Il peut sembler étrange que les économistes, les chimistes et les physiciens qui constituent la plus grande partie des signataires s’estiment compétents pour déclarer R K innommable et incompétent comme ministre de la Santé.

Mais il est vrai beaucoup que ces signataires sont liés aux entreprises pharmaceutiques et/ou agroalimentaires qui risquent de perdre beaucoup d’argent si le projet de Kennedy « rendre sa santé à l’Amérique » parvient à s’imposer. Un chef de file des signataires est Drew Weissman, Nobel de médecine en 2023 pour ses travaux sur le développement de vaccins à ARN messager qui a déposé, avec l’université de Pennsylvanie un brevet en 2005 pour monétiser ses découvertes et n’a certes pas apprécié les positions de RK critiquant les vaccins covid.

Le Monde ne précise pas que les signataires ont défendu les subventions pour rendre les virus sauvages plus actifs.

Les mêmes ont jadis appelé à poursuivre le financement des recherches réalisées à Wuhan sur les gains de fonction des virus. Ces travaux qui rendent plus agressifs les virus sont officiellement destinées à développer des vaccins; mais elles visent en réalité à créer des armes biologiques et c‘est pour cela que l’armée les finance. Le dernier rapport du Sénat américain montre que c’est dans ce laboratoire que le virus du covid a été créé avant de se diffuser 2 3.

En effet, on retrouve les mêmes signataires lors des deux pétitions !

Le Monde ment gravement en prétendant que « les vaccins à ARN messager ont été décisifs dans la lutte contre le Covid-19. »

Pour évaluer objectivement les effets des injections anti-covid, il suffit de regarder les courbes d’évolution de la maladie avant et après les vaccins d’après les chiffres publiés par l’OMS et les agences sanitaires des pays concernés. Ces courbes démentent totalement l’efficacité alléguée des pseudo vaccins :

Les pseudo vaccins ont été incapables de ralentir la progression de la maladie

Que ce soit en Israël, pays pionner des vaccins de Pfizer-BioNTech :

En France :

Comme sur l’ensemble du monde :

Et contrairement à ce que sous entendent de nombreux articles de médias cette augmentation de cas a épargné les pays peu vaccinés et a été particulièrement forte dans les pays les plus vaccinés :

Contrairement à ce que prétend Le Monde, les vaccins Covid n’ont pas permis de diminuer la mortalité, mais paraissent même l’avoir favorisée : ce sont les pays les plus vaccinés qui ont souffert des mortalités beaucoup plus fortes, 15 à 100 plus élevées que celles des pays peu vaccinés :

Comment les rédacteurs de cet article du Monde peuvent-ils se prétendent journalistes, alors qu’ils ne rapportent pas des faits établis, mais diffusent seulement la propagande inventée et propagée par les gouvernants ?

Le monde ment encore en prétendant que les vaccins contre la rougeole et la polio ont permis de sauver des vies ».

Dans tous les pays où l’hygiène règne, la rougeole fait partie des éruptions bénigne de l’enfance (sauf pour les sujets souffrant de lourdes comorbidités). Dans les années 1960, alors que la vaccination contre la rougeole n’était pas répandue, lors du remplacement d’un généraliste d’une petite en proie à une épidémie de rougeole, je conseillais aux familles, comme la plupart des confrères de l’époque, d’organiser des « rougeoles parties » afin de favoriser la contamination des amis des malades. L’aurait-t-on fait si la maladie avait été dangereuse à l’époque en France ?

Aujourd’hui l’OMS, Gavi, les laboratoires pharmaceutiques et leurs affidés instrumentalisent la mortalité infantile des pays où la malnutrition, l’absence d’hygiène, de médecins et de traitements règnent pour faire croire que la rougeole est la responsable unique de celle-ci et que leur vaccin pourrait la faire disparaître. Pour la santé de ces populations, il serait beaucoup plus efficace de consacrer l’argent des vaccins à creuser des puits, assainir les eaux usées, permettre une nourriture abondante et saine et la création d’un système de santé. Mais cela nuirait aux dividendes des actionnaires des laboratoires pharmaceutiques…

Ce qui permet l’éradication de la poliomyélite sans risque, c’est l’eau potable.

Le virus de la poliomyélite se multiplie dans la gorge et surtout l’intestin des personnes contaminées; il se transmet par voie féco-orale 4 par les eaux usées jusqu’une prochaine personne qui l’ingère par la boisson ou les fruits et légumes mal lavés. La généralisation du traitement des eaux usées et de la distribution d’eau potable empêche toute transmission.

Actuellement les nouveaux cas de polio ne s’observent que dans les pays qui manquent d’eau potable et de traitement des eaux usées. La très grande majorité des nouveaux cas actuels de poliomyélite sont dus au vaccin oral inactivé (PVDVc ) qui retrouve sa virulence lorsque l’absence d’eau potable permet son passage de personne vaccinée à d’autres.

Depuis 1989, les rares cas américains de poliomyélite , comme celui récent de New-York sont liés à la souche vaccinale5.. En 2019 des flambées de poliomyélite dues aux virus circulants dérivés d’une souche du vaccin oral (PVDVc) ont été observés en Papouasie-Nouvelle Guinée, en Indonésie (PVDVc1), en République démocratique du Congo, au Nigéria, en Somalie, au Niger, au Kenya (PVDVc2), et en Somalie pour le poliovirus 3. En 2023, l’OMS a recensé 133 cas de PVDVc de type 1 (PVDVc1) et 386 cas de PVDVc de type 2 (PVDVc2).

Ainsi l’utilisation du vaccin antipolio oral conduit à l’émergence de poliovirus dérivés d’une souche vaccinale. Dans les pays où l’eau potable manque, le vaccin destiné à faire disparaître la maladie devient le vecteur de sa persistance6.

A l’opposé de la stratégie vaccinale, l’eau potable supprime sans risque tout risque de poliomyélite.

Le vaccin injectable protège le vacciné; l’eau potable protège toute la population d’aujourd’hui et de demain.

On doit reprocher à Gavi et à l’OMS de ne pas le dire et surtout de ne pas tout faire pour en permettre la généralisation mondiale.

La fluorisation de l’eau réalisée aux USA est discutable, discutée et d’ailleurs refusée en Europe.

Aux USA, l’ajout d’un composé fluoré est ajouté à l’eau potable rapporte un peu plus de 4 milliards de dollars par an aux entreprises. Cet ajout de fluor parait entraîner une légère diminution des caries dentaires chez les enfants en bas âge et augmenter légèrement le nombre d’enfants qui ne présentent pas de caries dentaires7.

Mais la fluorisation expose aussi à de nombreux risques : fluorose dentaire8, une fluorose squelettique et surtout un effet neurotoxique se traduisant par une diminution des facultés d’apprentissage du cerveau qui augmente avec la dose de fluor ingérée9 bien analysée dans les études conduites entre autres par Goodman 10, Grandjean 11, Das et Monda12, Choi13; Tang 14 ou la NRC en 2006 15. Ils ont observé une baisse de quotient intellectuel chez les enfants exposés à une eau trop fluorée.

Rappelons qu’en Europe occidentale, seulement 3 % de la population consomme actuellement de l’eau fluorée16 et que les taux de carie dentaire dans ces régions d’Europe ne sont pas plus hauts qu’aux États-Unis qui fluorent leur eau.

L’affirmation du Monde « l’ajout de fluor dans l’eau courante, pourtant considérée comme une réussite sanitaire dans la lutte contre les caries » parait donc une présentation simpliste, ignorant les problèmes que la fluorisation des eaux de boisson pose, et que RK veut faire étudier plus précisément.

Le fait que les journalistes du Monde se soient désintéressés des positions officielles des pays européens sur le sujet peut faire craindre qu’ils n’aient abordé le sujet que pour affaiblir la crédibilité de RK, dont la position est pourtant largement conforme à l’état actuel de la science et de la majorité des agences sanitaires mondiales.

En réalité, ce que les prix Nobel reprochent à R. Kennedy est de vouloir supprimer les liens d’intérêts entre les experts et l’industrie et la capture des agences.

Mais chacun sait qu’un jugement impartial impose qu’un juge ne doit pas être en même temps partie et la sécurité sanitaire de la population repose sur l’indépendance des experts sanitaires

Un conflit d’intérêt apparait quand le jugement d’un professionnel sur un sujet d’intérêt général est altéré par un sujet d’intérêt particulier. Cela se produit lorsque la personne a la possibilité de tirer profit de ses actions ou décisions à l’insu et au détriment de la partie à laquelle elle doit fidélité. Parfois, la simple possibilité que les actions ou décisions d’une personne puissent être influencées par des intérêts personnels crée un conflit.

Les enjeux financiers considérables expliquent la très grande fréquence des conflits d’intérêts des experts en santé, comme le justifient publiquement les avocats de l’industrie qui prétendent : « Un bon expert médical sans lien d’intérêt, ça n’existe pas ! » ou Philippe Lamoureux, directeur général du Leem, (lobby de l’industrie du médicament) « De la recherche sur un médicament à sa surveillance en passant par sa mise sur le marché, ces liens sont naturels, normaux, indispensables et ils sont assumés : la première qualité de l’expert que va rechercher un industriel, c’est sa compétence, sa connaissance du sujet”. Ou Mme Buzyn notre ancienne ministre, très liée à l’industrie pharmaceutique : « vouloir des experts sans aucun lien avec l’industrie pharmaceutique pose la question de la compétence des experts. »

Le financement partiel des agences par l’industrie et les liens d’intérêts de la plupart de leurs experts aboutissent souvent à sa « capture règlementaire », quand l’organisme de régulation sert les intérêts de l’industrie qu’il est censé réguler. Les agences publiques subissant une capture règlementaire sont appelées « agences captives ».

R.F. Kennedy Jr a tristement constaté « les agences de santé publique sont devenues les marionnettes des industries qu’elles sont censées réglementer. »

Trump a demandé à son ministre de la santé de « débarrasser les agences sanitaires de la corruption et des conflits d’intérêts » et de les « ramener à l’étalon-or de la science et de la médecine fondée sur des données empiriques et des preuves » et RK a promis qu’il s’y emploiera. Sa nomination menace donc un très juteux business qui profite aux deux parties aux dépens de la santé des populations.

Il est donc logique que les financiers de ces industries fassent tout pour décrédibiliser RFK et triste de constater que le monde participe activement à cette campagne.

Regrets et espoir

Jadis le Monde était un journal sérieux qui exposaient les résultats d’enquêtes fouillées. Depuis l’émergence d’internet et la perte d’une grande partie de ses abonnés, il dépend manifestement trop de ses financeurs qui paraissent le considérer comme leur moyen de propagande et nuisent ainsi à sa crédibilité.

J’espère naïvement que cet article permettra aux journalistes du Monde de mesurer leurs oublis et erreurs et les aidera à retrouver le chemin de l’éthique journalistique.

Dr Nicole et Gérard Delépine

  1. https://www.lemonde.fr/international/article/2024/12/10/etats-unis-pres-de-80-prix-nobel-s-opposent-au-choix-de-robert-kennedy-jr-comme-ministre-de-la-sante-de-donald-trump_6439062_3210.html
  2. https://oversight.house.gov/release/final-report-covid-select-concludes-2-year-investigation-issues-500-page-final-report-on-lessons-learned-and-the-path-forward/
  3. https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/tour-d-horizon-avec-pr-martin-zizi-suite-la-publication-du-rapport-americain
  4. https://www.pseau.org/outils/ouvrages/wedc_prevention_de_la_transmission_des_maladies_feco_orales_2013.pdf
  5. https://www.lequotidiendumedecin.fr/archives/caraibes-une-epidemie-de-poliomyelite-associee-au-vaccin-oral
  6. https://www.vidal.fr/actualites/29805-eradication-de-la-poliomyelite-l-objectif-affiche-n-est-pas-pour-demain.html
  7. https://www.cochrane.org/fr/CD010856/ORAL_lajout-de-fluor-dans-leau-previent-il-les-caries-dentaires
  8. American Dental Association, Interim Guidance on Fluoride Intake for Infants and Young Children, November2006, http://www.ada.org/1767.aspx
  9. Tewodros Rango Godebo, Marc Jeuland, Redda Tekle-Haimanot et Biniyam Alemayehu, « Association between fluoride exposure in drinking water and cognitive deficits in children: A pilot study », Neurotoxicology and Teratology, vol. 100,‎ novembre 2023, p. 107293
  10. Carly V. Goodman, Morteza Bashash, Rivka Green et Peter Song, « Domain-specific effects of prenatal fluoride exposure on child IQ at 4, 5, and 6–12 years in the ELEMENT cohort », Environmental Research, vol. 211,‎ août 2022, p. 112993
  11. Philippe Grandjean, « Developmental fluoride neurotoxicity: an updated review », Environmental Health, vol. 18, no 1,‎ décembre 2019
  12. Kousik Das et Naba Kumar Mondal, « Dental fluorosis and urinary fluoride concentra-tion as a reflection of fluoride exposure and its impact on IQ level and BMI of children of Laxmisagar, Simlapal Block of Bankura District, W.B., India », Environmental Monitoring and Assessment, vol. 188, no 4,‎ 9 mars 2016
  13. Anna L. Choi, Guifan Sun, Ying Zhang et Philippe Grandjean, « Developmental Fluo-ride Neurotoxicity: A Systematic Review and Meta-Analysis », Environmental Health Perspectives, vol. 120, no 10,‎ octobre 2012, p. 1362–136
  14. Qin-qing Tang, Jun Du, Heng-hui Ma et Shao-jun Jiang, « Fluoride and Children’s Intelligence: A Meta-analysis », Biological Trace Element Research, vol. 126, nos 1-3,‎ décembre 2008, p. 115–12
  15. S NRC (2006) Fluoride in Drinking Water: A Scientific Review of EPA’s Standards The National Academies Press, Washington, DC (
  16. https://fluoridealert.org/fr/content/water_europe/

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