Le meurtrier du policier de Toulouse écroué
L’homme, qui pratique la boxe, ne connaissait pas le métier de sa victime, tabassée à mort pour une remarque dans une file d’attente.
Toulouse (Haute-Garonne), samedi. Peu après la mort de Benjamin, les enquêteurs ont procédé au relevé d’indices devant la discothèque l’Esméralda. PHOTOPQR/LA Dépêche du midi/Géraldine Jammet
Il a été tabassé à mort pour une histoire de place dans la file d’attente. Samedi au petit matin, Benjamin, 35 ans, est mort sur le parking de l’Esméralda, une discothèque au nord de Toulouse (Haute-Garonne), où il avait passé la soirée en compagnie d’un ami. Ce trentenaire, policier depuis un an à la brigade spécialisée de terrain du secteur nord, a reçu un déluge de coups de la part de deux hommes, dont un au profil extrêmement violent à qui il avait fait remarquer qu’ils l’avaient doublé dans une file devant un food truck.
L’un des suspects s’était rendu samedi au commissariat, peu de temps après les faits, le second, auteur des coups mortels, a quant à lui été interpellé le même jour dans le quartier du Mirail. Après deux jours d’enquête et l’audition des deux suspects, la justice n’a pas établi que Benjamin a été tué parce qu’il était policier.
« Les deux suspects faisaient partie d’un groupe d’une dizaine de personnes qui pratiquent la boxe, a expliqué ce lundi Dominique Alzéari, procureur de la République à Toulouse. Il n’y a pas eu de problème entre Benjamin et ce groupe dans la discothèque. C’est vers 5h30, à la sortie de la boîte, que trois hommes de ce groupe ont voulu être servis par une commerçante d’une baraque à frites et que le principal auteur des coups a commencé à s’énerver d’attendre dans la file. Au vu des témoignages, la qualité de policier de la victime n’était pas connue. »
Déjà huit condamnations
Benjamin est alors intervenu une première fois, tentant de calmer ce trentenaire à forte carrure travaillant comme magasinier. Celui-ci s’est dirigé vers sa voiture et a ouvert le coffre. Craignant des violences, le policier en civil s’est alors approché du boxeur qui l’a bousculé puis lui a asséné de nombreux coups de poing et de pieds au niveau du visage. Malgré l’intervention de l’ami qui l’accompagnait, Benjamin chute sur le sol et subit le déchaînement de violences des deux hommes qui prennent ensuite la fuite en voiture.
L’auteur des coups, qui compte à son casier huit condamnations, dont une à de la prison ferme pour violences, a reconnu les faits en garde à vue. « Il a dit qu’il a porté des coups car la situation tournait au vinaigre, mais il n’a pas pris conscience du caractère extrême de son comportement et des conséquences de ses actes, a précisé Dominique Alzéari. Il est revenu plusieurs fois porter des coups, des témoins ont essayé de le maîtriser. Il pratique un sport de combat et connaît sa dangerosité. Ce décès est dramatique pour une personne qui voulait défendre la population. »
Les deux hommes ont été mis en examen ce lundi pour « pour homicide volontaire et violences en réunion » et placés sous mandat de dépôt.
Source : Le Parisien
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