Le manifestant frappé au sol par des policiers samedi à Paris serait breton
Après l’interpellation houleuse samedi à Paris, largement relayée sur les réseaux sociaux, trois policiers ont porté plainte contre un manifestant, qui serait d’origine bretonne.
Le manifestant frappé au sol par un policier samedi lors de la manifestation parisienne des gilets jaunes sera jugé ultérieurement pour violences sur des policiers, un incident objet de versions contradictoires qui a fait réagir jusqu’au ministre de l’Intérieur. Ce lundi, trois policiers ont porté plainte contre lui pour violences envers les forces de l’ordre.
Clément F., dont l’interpellation filmée a fait le tour des réseaux sociaux, « va être présenté dans l’après-midi à un magistrat du parquet » qui doit lui notifier sa « convocation » devant le tribunal correctionnel, a annoncé lundi le parquet de Paris Il sera jugé pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique », « rébellion et participation à un groupement formé en vue de commettre des violences et des dégradations ». Dans l’attente de son procès, dont la date n’est pas encore connue, le parquet va requérir sa mise en liberté sous contrôle judiciaire.
Clément F., 20 ans, originaire de Vern-sur-Seiche près de Rennes selon France 3 Bretagne, a été placé en garde à vue samedi après avoir été violemment interpellé par des policiers devant l’armurerie de la gare de l’Est (Xe arrondissement), en marge de la manifestation des gilets jaunes. Les images de son arrestation ont été largement relayées. Dans une première vidéo, on le voit allongé au sol, le visage ensanglanté, se faire frapper à deux reprises à la tête par un fonctionnaire de police. Dans une seconde, filmée par l’AFPTV, il crie de douleur, menotté, quand le policier lui appuie son genou sur le bras.
Une enquête de l’IGPN en cours
Sur la base de ces images, le parquet a ouvert dimanche une enquête pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique », confiée à l’IGPN, la police des polices. De son côté, le préfet de police a lancé une enquête administrative afin « de faire toute la lumière sur cette action », quelques jours après un rappel à l’exemplarité formulé par Christophe Castaner.
« J’ai vu ces images qui sont des images choquantes pour lesquelles le préfet de police a immédiatement saisi ses services (…) pour voir s’ils peuvent trouver une explication », a déclaré le ministre lundi, en marge d’un déplacement à Rennes. « À l’heure qu’il est, je n’en vois aucune », a ajouté M. Castaner. « Il faut que la vérité soit faite sur cet acte et que nous le comprenions. S’il y a une faute, elle sera sanctionnée », a-t-il ajouté.
Une interpellation houleuse
Selon le récit d’une source policière, Clément F. a été arrêté après avoir jeté une bouteille en verre sur un fonctionnaire, puis asséné des « coups de poings dans la tête » et des « coups de pieds dans le dos » d’un commandant en train d’interpeller un autre manifestant. Des policiers seraient alors intervenus pour l’interpeller et le mettre à l’écart. L’un de ces fonctionnaires, ayant constaté que Clément F. était blessé au visage, aurait voulu lui porter les premiers soins. Mais ce dernier aurait refusé son aide et lui aurait craché à plusieurs reprises « au visage et dans la bouche » tout en déclarant avoir le sida. C’est alors que le policier lui aurait, selon sa version, asséné une gifle puis un coup de poing pour le faire cesser.
Clément F. « a été violemment frappé à la tête alors qu’il était maintenu au sol et ne représentait aucune menace », ont assuré de leur côté ses avocats, Mes Alice Becker, Raphaël Kempf, Eliot Sourty et Camille Vannier. Dans un communiqué envoyé en fin de matinée, ces derniers avaient dit redouter que leur client soit jugé en comparution immédiate.
Source : Le Télégramme
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