Le journalisme existe-il encore en France ?
par Estelle Fougères.
« Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit » écrivait Charles Péguy dans « Notre jeunesse ». Cette phrase pourrait être la définition de ce que devrait être le métier de journaliste et de reporter. Hélas, à l’heure où j’écris cet article, je ne peux faire que le triste constat d’une presse française qui à de rares exceptions est totalement en perdition. Loin de la citation de Péguy, la plupart des journalistes semblent vouloir se boucher les oreilles et se bander les yeux sur une affaire capitale concernant la santé de tous les habitants de cette planète.
Cette affaire désormais appelée affaire Fauci, qui révèle les e-mails du docteur Anthony Fauci, a éclaté vendredi dernier aux États-Unis. Mais qui est Anthony Fauci ? C’est le monsieur Santé de l’Amérique, un homme jugé jusque-là respectable, dont on vient de s’apercevoir qu’il a menti sous serment. Et la lecture de ces 3 200 pages d’e-mails désormais révélés par la presse américaine, demande d’être bien sanglé sur sa chaise pour ne pas tomber à la renverse.
Qu’apprend-on de ces correspondances ? Certaines concernent ses relations avec les médecins français et le premier d’entre eux dans cette pandémie, le professeur Jean-François Delfraissy, président du comité scientifique. Dans un courriel au docteur Fauci, le professeur Delfraissy signale qu’il pourrait y avoir un effet légèrement positif de l’hydroxychloroquine avant de conclure qu’il « a une énorme pression politique pour libérer l’accès à l’hydroxychloroquine pour tout le monde, mais qu’il résiste ».
Nous pouvons également découvrir une correspondance riche de Anthony Fauci avec divers acteurs concernés sur la manipulation du virus dans le laboratoire de Wuhan et ses « gains de fonction », donnant ainsi raison à la généticienne Alexandra Henrion-Caude et au professeur Luc Montagnier, tous deux traités de complotistes et traînés dans la boue par une presse qui peine désormais à assumer le principe du droit au débat contradictoire sans lequel il n’y a plus de démocratie.
Alors lorsque le professeur Didier Raoult dit à certains journalistes que leur information est valable un jour, je le trouve encore trop aimable. Certaines informations rapportées ou inventées de toutes pièces par des gens qui sont à la solde d’un pouvoir politico-financier ne sont pas valables du tout.
Mais j’apporterai toutefois une nuance aux propos de Didier Raoult dont je comprends parfaitement l’exaspération. Un journaliste qui fait son travail en respectant les règles de déontologie de cette profession, dont la tâche principale est la vérification des faits, peut faire éclater une vérité qui sera valable des années après et sur laquelle les historiens travailleront. Quelques-uns l’ont fait et cela a parfois changé le cours de l’histoire. Albert Londres fut l’un de ces hommes courageux qui regardait ce que personne ne voulait voir. Hélas, tout le monde n’est pas Londres, l’incorruptible qui disait : « Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie ».
Quant aux journalistes qu’on essaie tous les jours de faire taire en les traitant de complotistes pour refermer les débats gênants, ces attaques injustifiables dans une démocratie censée garantir la pluralité des opinions, n’ont fait que renforcer leur courage. Toujours à la recherche de la vérité qu’ils savent fragile, acceptant le débat contradictoire, ils continuent leur travail malgré les attaques de certains histrions-collabos de la presse mainstream. Et cette affaire des e-mails de Anthony Fauci montre bien qu’entre le complot et la vérité, il n’y a parfois que quelques mois.
Source : Reseau International
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