Le GIGN interdit de séjour à Paris ?
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’apprête à rendre public un schéma d’emploi des forces d’intervention de la police et de la gendarmerie. Celui-ci suscite beaucoup de crainte dans les milieux gendarmiques, où l’on estime souvent que la part faite à la police, en particulier au RAID et à la BRI, est trop importante, alors que leur bilan mitigé dans le contre-terrorisme (Merah, Hyper Cacher, Bataclan ou Saint-Denis) ne plaide pas toujours en leur faveur. Bernard Cazeneuve lui-même est resté dubitatif devant les capacités d’effraction (usage des explosifs pour pénétrer dans un local) des forces d’intervention de la police.
L’un des points les plus sensibles du « schéma » porte sur Paris. En effet, le GIGN pourrait se voir interdire d’intervention dans la capitale, sauf à la demande expresse du Préfet de Police. Dans la soirée du 13 novembre, deux sections du GIGN avaient été prépositionnées à la caserne des Célestins, comme force de réserve, mais elles n’étaient finalement pas intervenues.
Bernard Cazeneuve souhaite qu’aucun point du territoire soit à plus de 20 minutes d’un groupe d’intervention contre-terroriste. Pour ce faire, l’ensemble du dispositif est en cours de réorganisation. Les primo-intervenants seront les BAC (Brigade anticriminalité) de la police et les PSIG (Pelotons de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie) baptisés Sabre. Ils doivent réagir avant l’arrivée des forces plus spécialisées, que sont les antennes régionales du RAID (ex-GIPN) et celles du GIGN, les actuels PI2G (Peloton d’intervention interrégional de la gendarmerie). Reste le cas particulier de la capitale, où le Préfet de Police ne dépend pas du Directeur général de la Police nationale.
Les PI2G vont devenir des antennes régionales du GIGN. Il y en a six : Toulouse, Orange, Dijon, Nantes, Tours et Reims. Leur effectif est d’une trentaine d’hommes. Les antennes régionales du RAID (ex- Groupes d’intervention de la police nationale) sont à Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nice, Rennes et Strasbourg. Il y a donc un partage du territoire entre ses douze unités, mais la police aimerait s’implanter également à Toulouse et Dijon, craint-on dans la gendarmerie.
Source : L’Opinion.fr
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