Le général Denis Favier, héros de la gendarmerie, soutenu par ses troupes après Sivens
Le général Denis Favier, directeur général de la gendarmerie nationale, à Paris, le 13 novembre. | HAMILTON/REA
La voix est monocorde et grave, le propos convenu. Le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), Denis Favier, aurait pourtant des choses à dire. L’institution qu’il représente s’est retrouvée sur le banc des accusés, suspectée d’avoir voulu cacher les causes de la mort de Rémi Fraisse, ce jeune homme tué par une grenade lancée par un gendarme en marge d’une manifestation contre le barrage de Sivens (Tarn).
Au plus fort de la polémique, il s’invite sur BFM, RTL ou dans les pages du Parisien. « Que l’on dise que les gendarmes peuvent travestir la vérité, ce n’était pas acceptable, revient-il aujourd’hui. Les attaques étaient trop fortes, trop injustes. J’ai pensé qu’il fallait exprimer notre point de vue. Si je ne l’avais pas fait, cela aurait été un manquement à mes obligations de chef. Je ne suis pas fait de ce bois-là. » A-t-il eu peur de perdre son poste ? « Ce sentiment ne m’a jamais habité. »
En creux, on devine la fêlure. Un brin de fébrilité dans l’expression, un rire que l’on jurerait plus nerveux qu’à son habitude laissent deviner un Denis Favier ébranlé. L’homme qui, dans les médias, a pris avec aplomb la défense de ses troupes prévenait sur son blog « De vous à moi » sur l’intranet de la gendarmerie : « Il y aura des polémiques, parfois outrancières, dans lesquelles nous ne devons pas nous laisser entraîner. » Celui qui exhortait « au sang-froid » est mal à l’aise pour parler de lui.
Alors ce sont ses hommes qui, à leur tour, font front pour le protéger.
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